Que les «vrais Comoriens» rendent tous leurs papiers français le 6 juillet 2015! Si au moins ces gens-là pouvaient être sincères. Si au...
Que les «vrais Comoriens» rendent tous leurs papiers français le 6 juillet 2015!
Si au moins ces gens-là pouvaient être sincères. Si au moins les mêmes pouvaient être conséquents avec eux-mêmes. Il y a un moment, le discours des beaufs et des bien-pensants relève du zigzag sémantique et des contorsions politiques dès qu'il s'agit des relations entre la France et les Comores. De toute manière, il est temps de parler sérieusement du cas de ces Comoriens qui, en public, vitupèrent, grognent et hurlent contre la France, se font les chantres du discours «patriotique» parce qu'ils vocifèrent contre la France, tout en sachant que leurs biens les plus précieux sont la carte d'identité nationale française, le passeport français et la déclaration de nationalité française. Nos «bons Comoriens» font plaisir à voir quand, après avoir conspué les diplomates comoriens qui font leur travail et après les avoir traités de «vendus» parce qu'ils négocient de choses sérieuses avec la France, ils se cachent pour aller demander à l'Ambassade de France aux Comores une bourse pour le rejeton, et font tout pour scolariser leurs bambins à l'École française de Moroni...
...Un ancien ministre s'est même fait copieusement injurier dans les locaux de l'Ambassade de France aux Comores par une Franco-Comorienne qui n'a pas supporté sa duplicité.
Certains croient même que plus ils beuglent contre la France, plus ils sont crédibles aux yeux impitoyables du peuple comorien, et que cela leur ouvrira les portes de Beït-Salam. Erreur fatale! Pendant qu'ils sont en train de clamer que «Mayotte est comorienne et le restera à jamais», ils ne se demandent pas si elle l'est déjà dans l'état actuel des choses, et pendant qu'ils hululent contre la «rupéisation de Mayotte» (leur dernière trouvaille sémantique), leur nombre a dépassé de loin celui des Mahorais. Autrement dit, pendant qu'on dit que la France doit quitter «l'île comorienne de Mayotte», on compte plus de Français parmi les Grands-Comoriens, Mohéliens et Anjouanais, les ressortissants d'un État indépendant (s'agit-il de cette «indépendance du drapeau», chère à Julius K. Nyerere, qui avait ironisé sur la fameuse «Uhuru Wa Bandria», en swahili?»), que de Mahorais, qui ont accepté le statut d'île officiellement sous administration française. L'inégalable Ahmed Sambi, indécrottable auteur de discours démagogiques aux Nations Unies sur Mayotte, avait nommé au poste d'Ambassadeur des Comores à Paris, Soulaïmane Mohamed Ahmed et Abdallah Mirgane, tous deux Franco-Comoriens, donc titulaires de documents administratifs français et voyageant avec des passeports français. Que c'est beau, tout ça. Les mêmes devaient demander à la France de quitter Mayotte. Belle «cohérence»! Quelle «honnêteté»!
Qu'ils soient Franco-Comoriens est leur droit. Mais, est-ce qu'il y a de la sincérité dans tout ça? On aimerait bien le savoir. Sous Ahmed Sambi, le chef d'État-major, le ministre de la Défense, le ministre des Relations extérieures entre autres autorités de haut niveau étaient Franco-Comoriens, et quand l'Ambassadeur de France à Moroni, à l'époque Luc Hallade, l'apprit perfidement au Président comorien, celui-ci avait lancé son fameux «Il n'y a de Dieu qu'Allah et Mohammed est Son Prophète! Finalement, qui ment à l'autre et qui dit à l'autre la vérité dans ce pays?». Après avoir lancé ce mot de stupeur et stupéfaction, Ahmed Sambi s'était évanoui, et il avait fallu lui faire du bouche à bouche pour le ranimer.
Au Maroc, Allal El-Fassi (1910-1974), le charismatique et attachant leader du Parti de l'Istiqlal (Parti de l'Indépendance, nationaliste et conservateur), avait été le chantre de la politique d'arabisation de l'enseignement, pendant que ses petits-enfants faisaient leurs études en français et parlaient un français digne des meilleurs locuteurs de la langue française. Quand on lui fit remarquer l'incongruité de la situation, qui relève du strabisme divergent, il avait levé les mains au ciel et avait dit, dans une sorte de faux fatalisme: «Ah! On ne peut rien contre la volonté de Dieu». Donc, il est attendu des «nationalistes» franco-comoriens qu'ils évitent de nous dire «Ah! On ne peut rien contre la volonté de Dieu» et que, le 6 juillet 2015, à l'occasion du 40èmeanniversaire de l'indépendance des Comores, ils ramènent tous leurs documents administratifs français et qu'on les brûle dans un immense autodafé, Place de l'Indépendance de Moroni et Fomboni, à Mgnambajou, Mutsamudu, à La Courneuve et Place d'Aix de Marseille, en France, etc.
S'ils font ça, on les croira. S'ils ne veulent pas le faire, qu'ils se taisent à jamais, comme dit le prêtre célébrant un mariage religieux, et qu'ils choisissent d'autres sujets de discussion. En Guinée-Conakry, Alpha Condé, ancien Professeur à l'Université de la Sorbonne de Paris, avait renoncé à sa nationalité française avant d'aller briguer un mandat de chef de l'État dans son pays d'origine. Aux Comores, il ne sera demandé à personne de renoncer à sa nationalité de Papouasie Nouvelle-Guinée, Vanuatu ou Tuvalu, mais il serait correct que les coqs du fameux nationalisme de fin de semaine soient sincères et cessent de nous prendre pour des têtes de veaux.
Un homme d'État comorien, très sincère mais en colère depuis quelque temps et qui se qualifie lui-même de «voix du taiseux silencieux», un patriote sincère et très caustique, connu pour son sens de la logique et de la dialectique, dit d'un ton enflammé n'avoir jamais sollicité la nationalité française, avant de soutenir: «Les adversaires de la négociation entre la France et les Comores doivent comprendre que le refus du dialogue entre les deux États est à l'avantage de la France, qui peut se contenter du statu quo et jouer la montre et le calendrier. Ils doivent comprendre aussi que l'État avec lequel les Comores ont les relations les plus intenses et les plus durables, nonobstant des hauts et des bas, est la France. Le pays dans le territoire duquel sont installés le plus de Comoriens est la France, et c'est de ce pays qu'ils viennent en aide à leurs familles et à leur pays d'origine par l'envoi de plus de 95 milliards de francs comoriens par an. Le pays qui garantit aux Comores leur stabilité monétaire et donc leur paix sociale, c'est la France.
Le pays qui assure la Défense des Comores est la France, et il ne faut pas compter sur Maurice, Madagascar et les Seychelles pour vivre comme une menace face à leurs intérêts stratégiques la présence de la France à Mayotte. Si les adversaires de la coopération avec la France veulent nous jeter dans les bras de la République populaire de Chine, la première puissance mondiale des années à venir, qu'ils le fassent, mais tout en nous expliquant comment cela se fera avec le pays francophone que sont les Comores. Que ceux qui réduisent les relations internationales des Comores aux relations d'asservissement avec le Moyen-Orient, qui n'a pas investi un sou aux Comores, tout en y maintenant un présence physique envahissante et encombrante, nous expliquent également leur plan, mais sans oublier que notre environnement culturel, intellectuel et linguistique est français, et non arabe ou chinois».
Pendant que les beaufs se focalisent sur Mayotte de manière obsessionnelle et sans faire la moindre proposition intelligente, la partie du pays qu'on dit indépendante est redevenue française, du fait de son peuplement par des «Comoriens ayant des papiers français», et cela sans conquête militaire. Il a suffi de faire Français les habitants de cet État indépendant. Et si la France décidait d'attribuer sa nationalité à tous les Comoriens, on aurait assisté à une scène hallucinante, voire «hallucinogène».
Au fond, si on veut être honnête, il faudra admettre que l'indépendance des Comores a été acquise sans qu'un coup de feu ne soit tiré, sans que ne meurt un Comorien ou un Français. Les beaufs racontent donc des histoires aux gens, car Madagascar, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie sont les États ayant le plus souffert pour accéder à l'indépendance, puisqu'ils ont dû traverser des rivières de sang ayant coulé des centaines de milliers victimes de guerres de décolonisation. Or, le principal partenaire de ces 4 États est la France. Cherchez l'erreur…
Par ARM
© www.lemohelien.com – Dimanche 1er décembre 2013.