Lancement du rapport sur les conflits intercommunautaire

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PALAIS DE MRODJOU, 05 déc 2013 - Le rapport sur les conflits intra et inter-villageois a été rendu public jeudi à l’occasion d’un atelier...

PALAIS DE MRODJOU, 05 déc 2013- Le rapport sur les conflits intra et inter-villageois a été rendu public jeudi à l’occasion d’un atelier de restitution ayant regroupé à Moroni des maires, des préfets, des représentants des forces de l’ordre et différents acteurs du maintien de la paix. Ce document commandé par le gouverneur Mouigni baraka Said Soilihi a été rédigé par Abdou Said, magistrat et president de la commission, Youssouf Ali Djaé, le colonel Rafick Abdallah, chef de la gendarmerie et Soilih Djibaba, enseignant à l’Université et responsable de la ligue de foot-ball. Ci-après le rapport. 
 
RAPPORT DE LA COMMISSION INSULAIRE CHARGÉE DE PRÉSENTER DES SOLUTIONS CONTRE LES CONFLITS INTER- VILLAGEOIS ET INTRA- VILLAGEOIS

Depuis plus d’une décennie, l’Ile de Ngazidja est confrontée à des multiples conflits tantôt inter-villageois, tantôt intra-villageois.

Ce phénomène touche presque toutes les régions de l’île et tend à s’amplifier.

Il constitue, faut-il le souligner, un véritable fléau social et un défi à relever tant il préoccupe à la fois les gouvernants et les gouvernés.

Ces conflits prennent aujourd’hui une tournure plus dramatique et remettent en cause l’harmonie et la paix sociale. Ils compromettent dangereusement toute perspective de réformes économiques et sociales nécessaires au développement de l’Union des Comores en général et de l’île de Ngazidja en particulier.

Pendant cette même période, la société grande-Comorienne a eu à déplorer des dégâts et des destructions matérielles mais aussi des victimes d’agressions physiques de plus en plus nombreuses résultant essentiellement de ces conflits.

Ces derniers temps, l’île de Ngazidja vit en effet des drames qui continuent à faire des victimes, à diviser des régions, des villes et villages et à saper  toute  volonté  de  développement.

La multiplicité et la banalité de ces conflits, ont atteint un niveau qui interpelle les pouvoirs publics à rechercher les voies et moyens propres à les éradiquer durablement et efficacement.

Conscient de la gravité de la situation et du fait que l’opinion publique à tendance à banaliser ces conflits, le Gouverneur de l’île autonome de Ngazidja a, dans l’arrêté N°13-35/GIAN, mis sur pied une commission insulaire chargée de présenter des solutions contre les conflits inter/ intra villageois.

         Pour  sa première rencontre, la Commission s’est réunie au bureau du commandant de la Gendarmerie Fédérale.

Elle a désigné Messieurs Abdou Said et Youssouf Djibaba successivement président et rapporteur  de ladite commission conformément à l’article……. de l’arrêté susvisé.

   Le Président a en suite remercié l’assistance et présenté un schéma de travail tout en soulignant l’importance que revêt  la mission assignée à la commission.

Après des multiples et fructueux échanges de vues, la commission a estimé que les recommandations (III) susceptibles d’éradiquer les conflits inter et intra-villageois doivent s’inspirer intrinsèquement des sources même de ces conflits (I) et du comportement des intervenants dans ces conflits (II).

LES SOURCES DES CONFLITS

Par sources de conflits, il faut comprendre l’origine desdits conflits.

Certaines d’entre elles s’observent aussi bien dans les conflits inter-villageois que dans les conflits intra-villageois alors que d’autres sont propres à chacun de ces types de conflits.

Plusieurs classifications de ces sources peuvent être retenues, mais pour plus de clarté et pour une meilleure approche  du phénomène, la commission a retenue deux sources principales, à savoir, les sources d’origines structurelles et les sources sous-jacentes.

LES SOURCES D’ORIGINES STRUCTURELLES

Elles sont  nombreuses et tiennent essentiellement à la structure de notre société.

La structure même de notre société de type féodal et aristocratique prédispose les régions, les villes et villages à s’affronter.
Cet constat relève aussi de l’histoire de l’archipel des sultans batailleurs.
Il y a par conséquent des survivances relevant de l’histoire et de la société comorienne traditionnellement hiérarchisée qui départagent l’Ile de Ngazidja entre grand- villages et   petit villages .
C’est ainsi qu’au niveau de Ngazidja, voire des autres îles, des villages d’une région se placent en position de leadership par rapport à d’autres.
Ce leadership qui se fonde à la fois sur des raisons d’ordre historique et traditionnel se heurte aujourd’hui à l’évolution récente de la société qui intègre des valeurs intellectuelles et des aspects politico- administratives.
Ces valeurs nouvelles constituent, sans contestation aucune, des sources de conflits.
Aucune région de la Grande Comores n’échappe à ce postulat.
         Cette nouvelle donne qu’est l’évolution récente a produit une profonde métamorphose dans l’île de Ngazidja.
         Des Communautés Villageoises considérées comme des petits villages  sont  aujourd’hui structurées, organisées et réussissent  dans plusieurs domaines contrairement aux grands villages.
         Lesdites communautés contestent par voie de conséquence le leadership des grands-villages fondé sur l’histoire et la tradition.
          A ce développement de l’intellectualisme et de la promotion des cadres dans les différentes sphères de l’Etat s’ajoute l’apport de la diaspora produisant dans certains villages, un important et impressionnant développement par le réaménagement des infrastructures, notamment les écoles, les routes, etc.…..
         Les villages jouissant de leadership rejettent ces évolutions et s’accrochent aux traditions pour garder leur statut d’antan.
         Ces deux visions de la société, l’une récente et l’autre ancienne, départagent de façon drastique  des villages d’une même région créant  par là-même une source de contradictions et des conflits.
         La structure féodale de l’île de Ngazidja, point n’est besoin de le démontrer, constitue une source de conflits inter-villageois et dans une moindre mesure de conflits intra-villageois.
         En effet, cette structure alimente sous une autre forme des conflits intra- villageois. Il est n’est pas rare de voir dans un même village des conflits opposant deux quartiers, (Mradjou/Mdramboini) ou des personnalités de divers quartiers d’un même village.
         Ces conflits ont pour source la conquête ou la velléité de leadership dans les villages concernés. A ces conflits d’origine structurel, il convient de faire une place de choix aux conflits relevant du problème foncier. 


LES CONFLITS FONCIERS
         Cantonnés à l’origine dans deux ou trois villages, les conflits fonciers tendent à se généraliser et s’étendre sur toute l’étendue de l’île de Ngazidja.
         L’apathie des pouvoirs publics, le laxisme de l’appareil judiciaire, les interventions intempestives de la notabilité, mais aussi et surtout le manque d’étique des services de domaine sont à l’origine de la prolifération des différends fonciers.
         Il est en effet inconcevable qu’un même terrain domanial soit vendu à deux, voire trois personnes et que les différents actes de cession portent le seau de l’administration domaniale.
         Il est également inadmissible que dans les archives du service de cadastre, un même terrain privé soit vendu à plusieurs personnes.
         L’intervention de la notabilité pour enrayer ces conflits et celle d’un village donné pour faire échec à l’application des décisions de justice engendrent une certaine impunité.
         L’impunité dont bénéficient certains auteurs de ces conflits incite les autres belligérants à se faire justice prolongeant et aggravant par là même les conflits.


LES SOURCES SOUS JACENTES
         Ces sources à priori anodines ou minimes sont celles qui sont les plus fréquentes et paradoxalement les plus génératrices des dégâts corporels et matériels.
         Elles surviennent le plus souvent sans qu’on y prenne garde et notamment à l’occasion d’un match de football, d’une cérémonie coutumière ou encore  d’une banale discussion ou dispute entre copains d’un même village ou de deux villages voisins.
         Dans  tous ces cas, chacun de ces antagonistes reçoit le concours et l’appui de ses co-villageois ou des résidents de son quartier.
         Il s’ensuit que le conflit à l’origine individuel s’exporte au niveau des quartiers ou des villages avec la bénédiction silencieuse pour ne pas dire la complicité passive des notables.
         Le concours ou l’appui s’explique par le fait que tout un quartier ou tout un village s’identifie aux antagonistes et réclame vengeance sans chercher à établir le degré de responsabilité du « protégé ».
         Les conflits inter et intra-villageois ont proliféré à cause du comportement de ceux qui la commission qualifie d’intervenants.


 LES INTERVENANTS
         Le terme est assez large et est certes impropre mais il a le mérite  d’englober tous ceux qui interviennent de quelque manière que ce soit dès la survenance d’un conflit.
         Il s’agit en fait et en droit des groupements ou services publics impliqués directement ou indirectement dans l’harmonisation de la société en contribuant au règlement amiable ou judiciaire des conflits. Il peut aussi s’agir des personnes qui sont à l’origine des conflits.

LES JEUNES 
         Ils sont le plus souvent à l’origine des conflits comme c’est le cas dans les manifestations coutumières ou lors des rencontres sportives ou encore lors d’une banale discussion entre copains.
         Parfois, ces jeunes servent de paravent aux notables qui veulent rester dans l’ombre au cours des conflits inter-villageois, voire intra-villageois.
         Il peut s’agir des jeunes délinquants, sans la moindre éducation civique tout comme il peut s’agir des jeunes imprégnés d’un sens très élevé  de leur appartenance villageoise.
         Dans tous les cas, ils bénéficient de la caution morale des notables du village ou du quartier.

LA DIASPORA 
         Elle fait sienne la cause défendue par le village ou le quartier dont elle est originaire.
Elle ravive en fait les conflits par les moyens financiers adressés aux notables qui, à leur tour, alimentent ou équipent les jeunes.

LES NOTABLES 
         Il convient de distinguer les notables des villages ou quartiers en conflit des notables de la grande Comore qui viennent concilier les village ou quartiers en conflits.
         La première catégorie que la commission qualifie des « notables en conflits » interviennent essentiellement à deux niveaux :
  • Ils reçoivent les moyens financiers issus de la diaspora, alimentent et équipe les jeunes tout en les motivant au moyen d’un aperçu historique sur l’organisation sociale de la Grande-Comore en général et de leur village ou quartier en particulier.
  • Ils interviennent aussi au niveau des pouvoirs publics notamment auprès du Politique et de la Justice pour protéger les jeunes de leur village ou de leur quartier contre tout forme de sanction, tout en demandant des mesures de coercition sévères contre ceux qui ne bénéficient de leur protection.
     La deuxième catégorie, c'est-à-dire les notables de la Grande-Comore se donne pour vocation d’imposer la réconciliation et d’apporter la concorde.
     Le plus souvent, elle est victime du charisme des notables en conflits par ce qu’elle a perdu une grande partie de son prestige.
     Cette institution jadis efficace, garant de la paix et de la cohésion sociale est assez mal perçue de nos jours.
     Les conflits, disent les comoriens moyens, constituent une source d’enrichissement des ces notables.
     Les sanctions pécuniaires qu’elle prononce ne profitent pas aux victimes des conflits et le bannissement qu’elle impose à tel village ou tel quartier est vite levé contre le versement d’une somme d’argent à leur profit.
     La grande notabilité est perçue par les victimes des conflits comme un instrument d’impunité.

LES POUVOIRS PUBLICS 
     Par pouvoirs publics, il faut comprendre « le Politique », les Magistrats et les Forces de l’ordre.

LE POLITIQUE 
 Il ne s’agit pas du politique au sens général du terme mais des pouvoirs publics en charge de l’administration du pays. En matière de conflits inter et intra-villageois, le Politique agit de manière casuelle au lieu de rechercher à asseoir une politique pérenne d’éradication des conflits.
Le Politique est très perméable aux pressions des notables mais aussi de celles de la rue.
Parfois, un Politicien prend faits et causes pour tel ou tel village de sa région oubliant par-là-même son statut de Ministre ou de Commissaire.
Ce faisant, il envenime les conflits, et s’immisce  dans les procédures traitant des conflits inter et intra-villageois. 

      LES MAGISTRATS
Considéré à juste titre comme le dernier rempart contre l’injustice, l’impunité et l’arbitraire, l’appareil judiciaire fait preuve de laxisme dans la conduite  des procès relatifs aux conflits inter ou intra-villageois.
Ce laxisme s’observe dans deux directions qui sont : la soumission du
pouvoir  judiciaire au pouvoir politique et le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire.
L’émoi résultant de la survenance d’un conflit et les dégâts corporels et matériels qui s’en suivent conduisent tout naturellement les pouvoirs politiques à rechercher l’apaisement de la situation et la concorde des belligérants.
     Cette vision, somme toute légitime et logique, conduit malheureusement le Politique à s’immiscer dans les procès pénaux.
     Cette immixtion prend le plus souvent la forme insidieuse d’une invitation à une cellule de crise, annihilant ainsi l’indépendance des magistrats.
     Cette immixtion qui part d’un bon sentiment, il faut l’avouer, n’est pas sans conséquence sur le fonctionnement de  la justice.
     Le dysfonctionnement de l’appareil judiciaire est le résultat de la subordination du pouvoir judiciaire. L’indépendance du juge d’instruction est mis à mal par les incursions, et le mot n’est pas assez fort, des chefs des juridictions désireux à tout prix de satisfaire les recommandations de la cellule de crise au mépris de la loi.

LES FORCES DE L’ORDRE 
     Cette terminologie s’applique à la fois aux gendarmes et aux policiers. Ces deux corps se caractérisent par leur manque de professionnalisme et les pressions qu’ils reçoivent des politiques, des magistrats voire de la notabilité.
A ce manque de professionnalisme, il faut y ajouter le défaut de moyens et l’absence  d’informations suffisantes.
Les forces des l’ordre se rendent le plus souvent sur le terrain avec des informations parcellaires et quelquefois non conformes à la réalité de l’environnement conflictuel. C’est la Police, la Gendarmerie et l’AND qui interviennent. Mais force est de constater que la présence de toutes ces forces crée l’amalgame. Cette situation réduit l’efficacité de l’intervention car les résultats recherchés par l’intervention ne sont pas dans la plupart de cas au rendez-vous. Il s’agit là d’un handicap majeur ne serait ce que pour la préparation d’un plan d’intervention. 
L’examen des sources des conflits et l’étude du comportement des intervenants permettent d’esquisser une ébauche des solutions pérennes contre les conflits

III- LES RECOMMENDATIONS
L’efficacité des recommandations de nature à éradiquer les conflits est tributaire à la fois de la maîtrise de sources de ces conflits et de l’analyse de la conduite/ comportement des intervenants.
Ce préalable permet de soutenir que les recommandations ci-dessous
développées ne sont pas exhaustives en ce qu’elles sont perfectibles. Dès lors les recommandations doivent nécessairement s’articuler autour de deux pôles: la prévention et la sanction.


LA PREVENTION
Il s’agit concrètement de l’ensemble des mesures à mettre en œuvre pour éradiquer les conflits inter/ intra – villageois.
La prévention prendra obligatoirement les aspects d’une formation citoyenne impulsée par les pouvoirs publics en général et le Gouvernorat de Ngazidja en particulier.
         Cette formation doit être personnalisée selon le panel ciblé (jeunes, sportifs, villages, pouvoirs publics, etc.……) et s’inscrire dans la durée et sur l’étendue de l’ile  pour produire ses effets. Mais pour une meilleure efficacité, il serait souhaitable, de choisir des régions et village pilote pour initier cette politique


A L’EGARD LES JEUNES
Il importe d’éveiller leur responsabilité en leur démontrant les conséquences morales, physiques, et pécuniaires des conflits qui leur sont souvent imputables.
Cette prise de conscience peut se faire à partir d’une leçon de morale  à l’école ou d’une réunion des clubs sportifs d’un village ou de la région.
Cette réunion peut également avoir lieu dans les divers quartiers d’un village sous l’égide  d’un conseiller municipal ou d’un tout autre habitant du village ou du quartier.
Il importe dans tous les cas de faire comprendre aux jeunes qu’un différend individuel ne doit pas  embraser deux villages ou deux quartiers.
Dans ce même ordre d’idées, il revient à la ligue de football de  Ngazidja d’organiser avec les concours des mairies des réunions avec les clubs des communes pour faire comprendre aux jeunes qu’un terrain de sport n’est pas un lieu de pugilat mais lieu de fair-Play et de dépassement de soi tant au plan moral qu’au plan  sportif.
Cette formation à l’endroit des jeunes doit tenir compte de l’influence  qu’exercent sur eux les adultes et les notables.
Et enfin, l’impact des séquelles issues des conflits inter/intra –villageois sur les relations entre les quartiers et les villages, doit être abordé au cours de ces réunions qui peuvent, le cas échéant être médiatisées 


A l’ EGARD DES NOTABLES
La notabilité détient de par son statut une place prépondérante dans la résolution des conflits.
Par ailleurs, le regroupement de plusieurs villages en un seule commune permet à celle – ci de jouer un véritable rôle de catalyseur auprès des notables de la région.
Le Conseil municipal peut,  de son côté se servir de son statut inter communautaire pour sensibiliser les notables. Les conseillers municipaux doivent  inscrire  cette démarche en marge de leur agenda.
Ils feront également comprendre à leur auditoire qui les évolutions récentes citées dans les sources structurelles de conflits   doivent être perçues comme une avancée significative de la région ou du village au lieu de constituer  un facteur des conflits.
Comme jadis, tout habitant d’un village ou d’un quartier à l’origine d’une faute à l’égard d’un résident d’un autre village ou quartier peut, le cas échéant, subir une sanction coutumière fondée sur le fait qu’il a déshonoré son propre village ou quartier.
Cette pratique peut, comme naguère, résulter de la rencontre des notables de deux villages ou quartier en conflit. Ce faisant les notables inverseront la tendance actuelle qui consiste à protéger symétriquement un  co-villageois.


A L’EGARD DES POUVOIRS PUBLICS
L’Etat, en tant qu’entité présidant les destinées du pays, est à la base des résolutions des conflits  à travers les institutions qui le représentent.
Il s’agit pour l’essentiel des Gouvernorats, de la justice, des forces de l’ordre et des services de Domaine.
Au préalable, ils convient de préciser  que l’Etat doit disposer d’un plan de sortie de crise à mettre en œuvre toutes les fois qu’un conflit inter / intra - villageois survint.
Pour se faire, il doit prévoir :
  • Les services ou entités appelés à intervenir ;
  • Une chaine de commandement ;
  • L’équipement des services appelés à intervenir.
De manière générale, l’Etat doit pouvoir s’appuyer sur les Gouvernorats en leur dotant des moyens financiers et matériels spécialement affectés au règlement des conflits.
A L’EGARD DES AGENTS DE LA FORCE PUBLIQUE
Ils sont, dans le cadre d’un conflit inter/intra villageois, appelés à accomplir des actes relevant de la police administrative mais aussi et surtout de la police judiciaire.
Pour une meilleure synchronisation de leur action, les agents de la force publique appelés à intervenir sur le terrain  doivent être sous les ordres d’une sous chaine de commandement composée uniquement des professionnels.
Celle-ci, placée sous le commandement d’un magistrat du parquet doit réunir en son sein des Officiers de la Gendarmerie, de la Police et de l’Armée. Elle aura obligatoirement à sa tête un officier de la gendarmerie.
Sur le terrain, les forces de l’ordre se repartiront en deux groupes placés chacune sous les ordres de l’officier de Police ou de gendarmerie le premier groupe composé des Militaires, Gendarmes et Policiers effectuera tout ce qui a trait à la police Judiciaire. Le deuxième groupe composé uniquement Policier et Gendarme assurera la police Administrative. Les forces de l’ordre doivent disposer d’un matériel adapté et des informations fiables pour pouvoir agir efficacement.
Ils doivent agir avec professionnalisme  et cela implique la création des unités  spécialisées en matière de maintien de l’ordre.


A L’EGARD DES SERVICES DE DOMAINE
Les conflits fonciers interpellent les pouvoirs publics à restructurer tous les services qui interviennent, tant soit peu ; dans les procédures de vente de terrains   domaniaux ou privés.
         La fiabilité et la traçabilité de ces ventes doivent être la règle et ne doivent souffrir par conséquent d’aucune   contestation.
L’Etat peut faire appel à la coopération internationale pour la mise en place d’un service de cadastre performant.
         L’Etat  doit également sanctionner administrativement et pénalement les indélicatesses des fonctionnaires des services de domaine.
La prévention est un travail de longue haleine et qui demande nécessairement  patience et persévérance.
         La prévention ne doit pas conduire à l’impunité. C’est dire que  les auteurs de ces genres des conflits doivent être condamnés tant au plan pénal qu’au plan civil et ce, conformément à la loi. 


LA SANCTION
         Les conflits inter / intra villageois avec leur cortège des dégâts physiques et matériels  doivent être sévèrement réprimée.
         L’impunité résultant des interventions des notables et de l’immixtion du politique dans les procès pénaux doit être bannie à jamais.
         S’agissant  des conflits dont il est question, le respect de la séparation  des Pouvoirs Exécutif et Judiciaire ne doit pas être un vain mot tout comme la séparation des juridictions de poursuites, d’instruction et de jugement.
         Un magistrat, si haut placé soit –il, doit se conformer à cette règle d’or et s’abstenir de franchir la ligne de démarcation d’une juridiction à une autre sauf à se rendre coupable au mieux d’une faute professionnelle et au pire d’une forfaiture, c'est-à-dire d’une faute pénale.
         Il appartient donc à chacune de ces trois juridictions d’exercer avec plénitude ses prérogatives. Aucun Magistrat ne peut se prévaloir ni d’un ordre quelconque ni d’une connotation  politique donnée et encore moins d’une certaine insularité pour influer sur le cours de la procédure
         La destruction des maisons habitées au cours de ces conflits est une infraction criminelle qui doit être sanctionnée en tant que telle.
         La correctionnalisation systématique de ces conflits s’apparente en un déni de justice qui n’honore ni l’appareil judiciaire ni le politique.
Cette correctionnalisation apparait comme une absolution à l’égard  des personnes poursuivies pour des faits correctionnels alors qu’ils ont commis un crime.


LE PRESIDENT                                                      LE SECRETAIRE
Ngazi Ngomé
Nom

A la Une,307,Abdillah Saandi Kemba,92,Abdou Ada Musbahou,90,Abdou Elwahab Msa Bacar,66,Abdoul Anziz Said Attoumane,15,Abdoulatuf Bacar,117,Abdourahamane Cheikh Ali,114,Aboubacar Ben SAID SALIM,43,Actualité Sportive,2223,Adinani Toahert Ahamada,42,Afrique,1642,Ahmadou Mze,90,Akram Said Mohamed,67,Ali Mmadi,204,Ali Moindjié,81,Anli Yachourtu,123,Assaf Mohamed Sahali,32,Ben Ali Combo,418,Biographie,1,Chacha Mohamed,47,COMMUNIQUE (APO),57,Comores - diaspora,1270,Comores Développement,88,ComoresDroit,425,COMORESplus,56,Comoropreneuriat,18,Cookies,1,Culture et Société,9126,Daoud Halifa,233,Darchari MIKIDACHE,197,Dhoul-karnayne Abdouroihamane,12,Dhoulkarnaine Youssouf,192,Dini NASSUR,151,Djounaid Djoubeir,85,Economie et Finance,1697,Élections 2016,370,Élections 2019,158,Elections 2020,33,Est africain - Océan Indien,3317,EVENEMENTS,52,Farid Mnebhi,341,France,1640,Hadji Anouar,23,Hamadi Abdou,450,High Tech,831,Ibrahim Abdou Said,11,Idriss Mohamed Chanfi,483,IMAM Abdillah,18,Infos légales,1,Irchad Abdallah,25,Journal Officiel,292,Kamal Abdallah,150,Législatives 2025,8,Lettre de Motivation,158,M. Soidrouddyne Hassane,108,Mahafidh Eddine,13,Mayotte,2664,MBAE Ahmed Chabdine,11,Mohamed Abdou Hassani,460,Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY,104,Mohamed Inoussa,34,Mohamed Soighir,28,Monde,1634,Moudjahidi Abdoulbastoi,32,Nakib Ali Mhoumadi,16,Nakidine Hassane,501,Nassuf Ahmed Abdou,24,Nassurdine Ali Mhoumadi,67,Offres d'emploi,212,Omar Ibn Abdillah,16,Pages,8,Paul-Charles DELAPEYRE,29,People,424,PERSONNALITÉS COMORIENNES,141,PHILIPPE DIVAY,82,Politique Nationale,6253,Publication Article,1,Rafik Adili,52,SAID HALIFA,22,Said HILALI,101,Said Yassine S.A,177,Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed,48,Salwa Mag,132,Santé et bien-être,818,SOILIHI Ahamada Mlatamou,53,Toufé Maecha,448,Toyb Ahmed,239,Transport Aérien,1203,Tribune libre,4848,TV DIRECT,3,Youssouf Ben,68,
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