Quelques mois avant les élections législatives en 2012, le président de la commission des finances et 1er vice-président du conseil général ...
Quelques mois avant les élections législatives en 2012, le président de la commission des finances et 1er vice-président du conseil général Ibrahim Aboubacar, refusait publiquement en séance plénière de donner lecture du budget primitif du département. Celui-ci avait selon lui été rédigé par le président Daniel Zaïdani et son directeur général des Services de l'époque André Dorso, qu'il invitait d'ailleurs à en donner les détails. C'est le patron de l'exécutif en personne qui s'était attelé à la tache et la feuille de route avait été adoptée aux forceps dans des conditions de vote particulièrement limites.
Depuis, Ibrahim Aboubacar est devenu député de la circonscription 2 et c'est Ahamadi Saïd dit Raos qui occupe aujourd'hui le mandat de président de la commission des finances tout en assurant la présidence de la commission coopération régionale ainsi que le mandat de 3ème vice-président. Et depuis ce changement de cape, Ahamadi Saïd n'a eu de cesse de marteler que son objectif était de résorber le déficit du conseil général. Il a d'ailleurs longtemps vanté les mérites de cette majorité à treize élus qui était parvenue à faire revenir le trou abyssal de 72 millions d'euros à 12 millions d'euros à la fin de l'année 2012.
Fort de ce résultat spectaculaire, en majeure partie dû à des recettes supplémentaires très importantes, une enveloppe État inattendue et une subvention de 10 millions de l'Europe versée en 2013 mais comptabilisée au titre de l'année 2012, Raos affichait donc une ligne de conduite unique répondant à une impérative nécessité : faire en sorte qu'au 1er janvier 2014, le déficit soit ramené à zéro. Mieux, et particulièrement optimiste, il envoyait à qui voulait l'entendre qu'il serait même possible à force de travail et de gestion rigoureuse, de générer des excédents.
En sa qualité de président de la coopération régionale et des affaires européennes, il tablait ainsi sur des comptes en équilibre autorisant demain un retour à des capacités d'investissements de la collectivité afin de participer aux financements des grands projets portés par Bruxelles dans le cadre du budget RUP 2014-2020.
Ainsi, malgré les divergences avec son président Daniel Zaïdani, Ahamadi Saïd affichait un esprit solidaire qui se traduisait par le vote inconditionnel des rapports présentés. En clair, il ne fallait pas miser sur Raos pour contredire la politique menée par la majorité en place.
Mais ces dernières semaines, quelques tensions se sont faites sentir, le 3ème président faisant comprendre que l'indexation des salaires ne serait pas mise en place en 2013 ni même en 2014 et ce, tant que les agents ne se seraient pas effectivement mis au travail. Il est aujourd'hui trahi dans son discours puisqu'une délibération sera prise le 12 décembre prochain pour instaurer ladite indexation.
Mais le clash est arrivé par une autre porte, sans aucun doute la principale, l'élaboration du budget 2014 et la délibération modificative 2013. Celle-ci, la fameuse DM, corrige les écarts entre le budget initial et la réalité des dépenses et des recettes.
Or, le président de la commission des finances vient de s'apercevoir qu'il n'avait en aucune manière été consulté sur le sujet et que les résultats ne sont pas ceux qui étaient attendus.
Sa voix n'a pas été utilisée pour établir la ligne comptable du département et cet écart a déclenché sa colère. Colère qui se traduit aujourd'hui par la démission pure et simple de son mandat de président de la commission des finances, poste hautement sensible.
En clair, Raos ne veut pas avoir à supporter demain la responsabilité d'une charge qu'il n'a pas eu à assurer et ne veut pas être englobé à la veille des élections municipales, pour lesquelles il est candidat à Koungou, dans le registre de ceux qui auront mal géré.
Pour mémoire déjà, le ministre de l'Outre-Mer Victorin Lurel avait en public aux côtés du commissaire européen Johannes Hahn envoyé que le déficit départemental ne serait pas résorbé selon ses informations et qu'à la fin de l'année 2013 il serait encore de plusieurs dizaines de millions d'euros. Ahamadi Saïd n'avait pas contredit Victorin Lurel, il l'avait même soutenu. Cette fois, le rififi est acté et le président de la commission des finances démissionnaire ne sera pas présent à la prochaine séance plénière programmée le 12 décembre. En revanche, il conserve son mandat de 3ème vice-président et ne claque pas la porte de la majorité.
Source : France Mayotte matin
Depuis, Ibrahim Aboubacar est devenu député de la circonscription 2 et c'est Ahamadi Saïd dit Raos qui occupe aujourd'hui le mandat de président de la commission des finances tout en assurant la présidence de la commission coopération régionale ainsi que le mandat de 3ème vice-président. Et depuis ce changement de cape, Ahamadi Saïd n'a eu de cesse de marteler que son objectif était de résorber le déficit du conseil général. Il a d'ailleurs longtemps vanté les mérites de cette majorité à treize élus qui était parvenue à faire revenir le trou abyssal de 72 millions d'euros à 12 millions d'euros à la fin de l'année 2012.
Fort de ce résultat spectaculaire, en majeure partie dû à des recettes supplémentaires très importantes, une enveloppe État inattendue et une subvention de 10 millions de l'Europe versée en 2013 mais comptabilisée au titre de l'année 2012, Raos affichait donc une ligne de conduite unique répondant à une impérative nécessité : faire en sorte qu'au 1er janvier 2014, le déficit soit ramené à zéro. Mieux, et particulièrement optimiste, il envoyait à qui voulait l'entendre qu'il serait même possible à force de travail et de gestion rigoureuse, de générer des excédents.
En sa qualité de président de la coopération régionale et des affaires européennes, il tablait ainsi sur des comptes en équilibre autorisant demain un retour à des capacités d'investissements de la collectivité afin de participer aux financements des grands projets portés par Bruxelles dans le cadre du budget RUP 2014-2020.
Ainsi, malgré les divergences avec son président Daniel Zaïdani, Ahamadi Saïd affichait un esprit solidaire qui se traduisait par le vote inconditionnel des rapports présentés. En clair, il ne fallait pas miser sur Raos pour contredire la politique menée par la majorité en place.
Mais ces dernières semaines, quelques tensions se sont faites sentir, le 3ème président faisant comprendre que l'indexation des salaires ne serait pas mise en place en 2013 ni même en 2014 et ce, tant que les agents ne se seraient pas effectivement mis au travail. Il est aujourd'hui trahi dans son discours puisqu'une délibération sera prise le 12 décembre prochain pour instaurer ladite indexation.
Mais le clash est arrivé par une autre porte, sans aucun doute la principale, l'élaboration du budget 2014 et la délibération modificative 2013. Celle-ci, la fameuse DM, corrige les écarts entre le budget initial et la réalité des dépenses et des recettes.
Or, le président de la commission des finances vient de s'apercevoir qu'il n'avait en aucune manière été consulté sur le sujet et que les résultats ne sont pas ceux qui étaient attendus.
Sa voix n'a pas été utilisée pour établir la ligne comptable du département et cet écart a déclenché sa colère. Colère qui se traduit aujourd'hui par la démission pure et simple de son mandat de président de la commission des finances, poste hautement sensible.
En clair, Raos ne veut pas avoir à supporter demain la responsabilité d'une charge qu'il n'a pas eu à assurer et ne veut pas être englobé à la veille des élections municipales, pour lesquelles il est candidat à Koungou, dans le registre de ceux qui auront mal géré.
Pour mémoire déjà, le ministre de l'Outre-Mer Victorin Lurel avait en public aux côtés du commissaire européen Johannes Hahn envoyé que le déficit départemental ne serait pas résorbé selon ses informations et qu'à la fin de l'année 2013 il serait encore de plusieurs dizaines de millions d'euros. Ahamadi Saïd n'avait pas contredit Victorin Lurel, il l'avait même soutenu. Cette fois, le rififi est acté et le président de la commission des finances démissionnaire ne sera pas présent à la prochaine séance plénière programmée le 12 décembre. En revanche, il conserve son mandat de 3ème vice-président et ne claque pas la porte de la majorité.
Source : France Mayotte matin