« Tel le sphinx, la violence inter-communautaire est un monstre à plusieurs têtes qu’il faudra traiter en même temps pour espérer obtenir d...
« Tel le sphinx, la violence inter-communautaire est un monstre à plusieurs têtes qu’il faudra traiter en même temps pour espérer obtenir des résultats » a déclaré le gouverneur de Ngazidja en ouvrant des assises consacrées aux conflits intervillageois jeudi 5 décembre. Voici le discours prononcé, à cette occasion, par le gouverneur.
En vérité, j’aurais mieux préféré avoir à vous parler ce matin d’un sujet moins dramatique que les conflits inter villageois et les lots de malheurs qui les accompagnent.
J’aurais souhaité pourvoir louer avec raison les liens d’amitié, de fraternité et de solidarité qui caractérisent nos villages depuis la nuit des temps. Et des vertus de nos mœurs et coutumes qui ont servi de socles, pendant des siècles, à une culture de paix et d’hospitalité à Ngazidja
Hélas ! la triste réalité s’impose à nous. Une réalité faite de désolation. En tant que responsables, nous nous devons de la regarder en face.
En effet, depuis des années, l’île de Ngazidja est le théâtre de multiples conflits communautaires. Les medias nous renvoient régulièrement à la figure les images de violence que ces conflits génèrent.
Pas plus tard que cette semaine, des échauffourées ont éclatés à Hahaya à cause de l’interprétation des résultats d’un match de football.
Car il faudra trouver les moyens d’assurer la paix, et la sécurité au sein de notre société et endiguer ces débordements funestes qui ne peuvent nous apporter que le malheur.
Ensemble, nous devons pouvoir ériger les remparts contre la peur et la méfiance. C’est à cette condition seulement que nous pourrons construire une société prospère où il fait bon vivre et travailler.
Je vous remercie !
Ngazi Ngomé
En vérité, j’aurais mieux préféré avoir à vous parler ce matin d’un sujet moins dramatique que les conflits inter villageois et les lots de malheurs qui les accompagnent.
J’aurais souhaité pourvoir louer avec raison les liens d’amitié, de fraternité et de solidarité qui caractérisent nos villages depuis la nuit des temps. Et des vertus de nos mœurs et coutumes qui ont servi de socles, pendant des siècles, à une culture de paix et d’hospitalité à Ngazidja
Hélas ! la triste réalité s’impose à nous. Une réalité faite de désolation. En tant que responsables, nous nous devons de la regarder en face.
En effet, depuis des années, l’île de Ngazidja est le théâtre de multiples conflits communautaires. Les medias nous renvoient régulièrement à la figure les images de violence que ces conflits génèrent.
Pas plus tard que cette semaine, des échauffourées ont éclatés à Hahaya à cause de l’interprétation des résultats d’un match de football.
Le sport et les conflits fonciers continuent ainsi de nourrir les incompréhensions qui dégénèrent
….
Mesdames et Messieurs,
Tout d’abord mes pensées vont à toutes les vicitmes de cette nouvelle forme de violence intercommunautaire.
- à ceux qui sont marqués, dans leur chair et dans leur vie, par les séquelles de ces drames
- à ceux qui ont perdu leurs biens,
- aux mères de familles qui ne comprennent pas toujours ceux qui arrivent à leurs enfants pris dans l’engrainage de la justice pour avoir commis des crimes.
Cette
violence est d’autant plus énigmatique qu’elle n’est pas toujours
l’apanage de quelques casseurs ou bandits en mal de sensation
criminelles comme on peut en rencontrer dans toute société.
Mais
une violence qui peut parfois être exercée par des citoyens considérés
habituellement comme des personnes normales mais happées, pour un
temps, par la folie destructrice de ce qu’elles appellent l’honneur du
village et du quartier.
Ces
instants de folie ont brisé des destins, réduit en poussière les œuvres
de toute une vie, rompu la confiance entre voisins et semé les
graines de la haine.
C’est
pourquoi peu après les événements dramatiques intervenus à Oungoni,
j’ai annoncé mon intention de mettre en place une commission de haut
niveau pour nous aider à identifier les causes de ce fléau et à proposer
des solutions pérennes.
Comme vous le savez j’ai nommé cette commission ; elle a rendu son rapport qui est soumis à votre appréciation aujourd’hui.
Je
remercie les auteurs avec une mention spéciale à M. Abdou Said, qui a
présidé la commission avec la rigueur et le professionnalisme qu’on lui
connait.
Comme
vous le verrez dans ce document, cette violence peut être l’œuvre de
jeunes qui n’entrent pas toujours dans la définition qu’on donne
traditionnellement des « petits délinquants ».
Beaucoup
croient même servir parfois une cause juste en attaquant leurs voisins à
coups de cocktails molotov, de caillassage ou de gourdins.
Cette violence peut bénéficier du soutien de membres respectables de la diaspora et de certains notables.
Il
faut reconnaitre aussi et cela a été indiqué dans le rapport- que
certains hommes politiques jettent de l’huile sur feu au lieu de
l’éteindre.
Des magistrats, qui auraient pu être le dernier rempart, sont parfois
tiraillés entre l’obligation de faire respecter la loi et une certaine
volonté de leur hiérarchie d’influer les juges et les faire adopter
des décisions souhaitées par les politiques.
Maillons essentiels de la gestion des conflits, la gendarmerie et la
police n’ont pas toujours été irréprochables. Cela aussi a été souligné
dans le document. Elles sont à la fois victimes de fortes pressions,
d’un certain manque de professionnalisme et de la modicité des moyens
qui leur sont affectés.
Tel le sphinx, la violence intercommunautaire est un monstre à
plusieurs têtes qu’il faudra traiter en même temps pour espérer obtenir
des résultats.
Nous
sommes dès lors en droit de nous poser des questions inquiétantes.
Serions-nous en présence d’un phénomène susceptible de remettre en cause
notre héritage d’une société paisible, harmonieuse, conviviale,
solidaire et tolérante ? Si oui comment inverser cette tendance ?
Autant de questions auxquelles, vous devrez répondre, Mesdames et messieurs, à la lumière du rapport cité.
Dans
ce contexte vous mesurez avec moi l’opportunité que représentent ces
assises dont l’enjeu ultime n’est rien de moins que la préservation de
notre culture de solidarité et de concorde dont on nous envie en
général.
Aussi
vous comprendrez que je fonde de grands espoirs sur les résultats de
cette rencontre que nous avons voulue la plus diversifiée et le plus
représentative de notre société.Car il faudra trouver les moyens d’assurer la paix, et la sécurité au sein de notre société et endiguer ces débordements funestes qui ne peuvent nous apporter que le malheur.
Ensemble, nous devons pouvoir ériger les remparts contre la peur et la méfiance. C’est à cette condition seulement que nous pourrons construire une société prospère où il fait bon vivre et travailler.
Avant
de clore mon propos, je voudrais remercier tous ceux qui travaillent
chaque jour dans le sens de maintenir la paix et la sécurité de la
population. Je pense à la notabilité de Ngazidja, aux forces de l’ordre,
aux différentes associations qui accomplissent un travail formidable,
aux médiatrices et aux jeunes médiateurs de la paix ainsi qu’à nos
partenaires notamment l’UNFPA.
Merci à tous ceux qui ont contribué à l’organisation de cet atelier auquel je souhaite plein succès.Je vous remercie !
Ngazi Ngomé