Vol à l'arrachée : la population se rebiffe.Un lynchage évité de justesse à Mamoudzou. Jeudi matin, la vie suivait son cours en pl...
Vol à l'arrachée : la population se rebiffe.Un lynchage évité de justesse à Mamoudzou.
Jeudi matin, la vie suivait son cours en
plein coeur de Mamoudzou avec des commerçantes qui avaient une nouvelle
fois installé leurs stands au pied de la Chambre de Commerce et de
l'Industrie. Les vendeurs à la sauvette leur font concurrence et les
ventes sont moins importantes à l'intérieur du marché couvert. Alors
elles aussi poussent les murs et se positionnent là où se trouvent les
acheteurs. Les trottoirs sont donc de nouveau encombrés gênant le
passage des piétons, bref, l'histoire se répète et rien ne change.
Mais en milieu de matinée, un malandrin a repéré les lieux et est passé
dans le dos d'une marchande pour lui dérober son sac à main et partir en
courant en remontant la rue de l'agriculture. La dame s'est mise à
hurler alertant les badauds qui se sont lancés à la poursuite du voleur
et l'ont attrapé quelques mètres plus loin au niveau du magasin Shopi.
Le bonhomme a bien tenté de se débattre ne voulant pas être
ramené sur le lieu du vol et a pris des nuées de claques et de coups de
poings. Il a été traîné à terre comme un régime de bananes sans
ménagement tout en continuant à recevoir des coups, jusqu'au stand de la
victime qui a pu récupérer son bien.
Et les questions ont fusé.
“Pourquoi tu as fait ça ?” et surtout : “qui es-tu, un Mahorais ou un
Anjouanais ?”
Et le délinquant de répondre : “je suis Mahorais, je suis Mahorais !!”
Il a dû montrer patte blanche et il a été relâché après avoir subi une
terrible frayeur. Car la scène n'a rien de drôle et a été d'une violence
extrême selon les témoins qui se demandent ce qui se serait passé si la
réponse avait été “je suis Comorien” ou “je suis Anjouanais”. Tous
s'accordent à dire que le garçon aurait été lynché en place publique.
Les bons samaritains s'étaient en effet transformés en meute et ils
avaient soif de justice mais aussi de solder des comptes avec
l'immigration clandestine qui est devenue ultra envahissante.
C'est
particulièrement inquiétant et le centre de Mamoudzou a été tétanisé par
la scène, croyant revoir ce qui s'était passé à Nosy Bé il y a quelques
jours lorsque deux ressortissants français suspectés de trafic
d'organes et de pédophilie avaient été roués de coups avant d'être
brûlés vifs.
Le sentiment d'une haine entre communauté s'est véritablement fait
sentir hier matin démontrant sans doute que l'insécurité, les violences,
les vols, ne sont plus supportés par la population qui désormais
reprend les choses en main. “Je crois que le pire a été évité” souffle
un témoin avant d'ajouter : “mais il va y avoir un drame un jour, ça
c'est certain !”
Source : KTV