Il parle du statut du Général Salimou Mohamed Amiri, mais ne dit rien. Hamada Madi Boléro a une telle capacité de persuasion qu’il est c...
Il parle du statut du Général Salimou Mohamed Amiri, mais ne dit rien.
Hamada Madi Boléro a une telle capacité de persuasion qu’il est capable de montrer à plus de 1.000 témoins non hypnotisés un poisson frit qui nage allègrement dans les eaux de La Corniche, de Moroni, d’éclairer par sa lampe-torche un satellite états-unien passant au-dessus de Sadapoini, et de persuader les plus aguerris des sceptiques qu’il y a un puits de pétrole à Beït-Salam. Il ne s’agit pas de dire qu’il ment, mais de signaler qu’il a une façon très particulière d’exposer la réalité. Personnellement, quand il présentait son livre en 2012, avant de lui poser des questions, au cours des belles conférences qu’on organisait pour lui, je commençais toujours par lui signaler que si l’envie le prenait de chercher à noyer le poisson, je serais obligé de l’arrêter...
...Je connais mon homme depuis le berceau, et j’ai toujours eu peur de la capacité de sa bouche et des mots qui sortent de celle-ci, car je le sais capable de dire, sans mentir d’ailleurs, que le mort qu’on vient d’enterrer est revenu à la vie, s’est déterré et se lave à la rivière de Dewa. Il ne ment pas; il sait parler, et quand il décide de ne rien dire, il devient très éloquent.
Pourtant, il m’a toujours donné une envie folle de l’écouter, et pour ne rien cacher, son verbe me fascine, même quand je me dis que je vais tout faire pour ne pas tomber sous le charme des mots qui sortent de sa bouche de magicien de la parole, de la litote et du non-dit. Je répète: sa capacité verbale ne réside pas dans l’art de prendre trop de liberté avec la vérité, car il n’aime pas mentir, mais dans celle de noyer le poisson, de faire un long discours destiné à lui éviter la corvée de parler d’un sujet qu’il ne veut pas aborder. Ah, Hamada Madi Boléro!
Bien évidemment, l’interview qu’il a accordée à La Gazette des Comoresvaut le détour. Comme toujours, il dit de belles choses, et on est plié de rire quand le journaliste lui pose la question: «Qu’est ce qui bloque la réintégration du Général Salim dans l’Armée Nationale alors qu’il est blanchi par la Justice sur l’affaire de la rébellion et sur l’assassinat du Lieutenant-colonel Combo Ayouba?». Analysons ensemble la réponse que donne le grand homme: «Une question, excusez-moi de l’expression, tendancieuse! Qui a parlé et où d’une réintégration et de qui? Vous savez, l’Armée, contrairement aux autres corps de la fonction publique, est régie par des textes particuliers. Ils sont complexes et très rigides et c’est une bonne chose parce qu’ici il s’agit surtout des hommes d’armes. Toute décision requiert tact et responsabilité. Par le passé, et vous l’aurez certainement remarqué, des officiers, sous-officiers et même hommes de rang furent radiés de l’Armée. Certains l’ont été sans respect justement desdits textes et cela tout au long du processus de la mise en place des forces armées. Cela est très déplorable! Face à cela que faire pour à la fois le respect de la dignité des hommes et femmes qui ont choisi de servir la patrie sous uniformes mais en même temps pour la sauvegarde de la cohésion et de l’unité des corps qui composent notre Armée? Je pense que nous, dirigeants politiques, devons absolument cesser de politiser notre institution garante de la stabilité du pays; ensuite, concevoir des mécanismes sérieux et équitables de règlement de tels malheureux cas».
Vous avez lu sa réponse avec moi, et je vous pose une question: qu’a-t-il dit au sujet de la réintégration du Général Salimou Mohamed Amiri, maintenant qu’il est établi qu’il est tout à fait innocent des accusations qui étaient portées contre lui s’agissant de l’affaire Combo Ayouba, dont tout le monde connaît le véritable assassin, et sur la supposée rébellion dans laquelle les mêmes ont voulu l’impliquer? Eh bien, notre homme a aligné de très belles phrases sur la discipline militaire, mais a sciemment «oublié» de répondre à la seule question qui lui est posée. Tout le monde sait que l’Armée est régie par des textes très rigides, mais la Justice aussi. Et une bonne Justice est celle qui commence par reconnaître ses torts, celle qui connaît la notion de réparation envers les victimes des fausses accusations et des erreurs judiciaires. C’est vrai, l’Armée a ses textes. Mais, dans toutes les Armées du monde, il y a des procès, et c’est pour cette raison que certains États ont même créé des Tribunaux militaires permanents. Mais, de mémoire de juriste, on n’a jamais vu un Tribunal militaire qui condamne les innocents. Quand la «Justice» s’acharne sur une personne qui s’avère innocente, on ne jette pas celle-ci en pâture aux chiens.
La Justice militaire n’est pas faite pour broyer l’honneur, les droits et la liberté des gens qui passent entre ses mains d’airain. Son rôle est dans la recherche de la vérité. Avec la subtilité sémantique que tout le monde lui reconnaît, Hamada Madi Boléro parle de «la sauvegarde de la cohésion et de l’unité des corps qui composent notre Armée», disant sans le dire que le retour du Général Salimou Mohamed Amiri risquait de mettre en danger «la cohésion et l’unité» de l’Armée nationale de Développement (si on pouvait nous dire de quel développement il s’agit). Or, ce sont les politiciens qui ont mis en danger ces fondements de l’AND car, Azali Assoumani a été l’auteur de la politisation à outrance de cette Armée, tandis qu’Ahmed Sambi allait se charger d’une faire une Armée de clans insulaires, soutenant Bastou Ahmed Abdou, de Mutsamudu, Anjouan, comme lui, contre le Général Salimou Mohamed Amiri, «le Grand-Comorien». Or, tout le monde sait que pendant que cette régionalisation insulaire se faisait à outrance, c’est Ahmed Sambi qui jetait des jerricans de kérosène sur le feu. L’insularité de l’AND sous Ahmed Sambi était tellement avancée qu’en très peu de temps un chef d’état-major mohélien, le Colonel Saïd Hamza, et un chef d’état-major grand-comorien, le Général Salimou Mohamed Amiri, furent accusés de futilités et écartés du commandement de l’Armée. Cela n’est pas fait par hasard.
Est-ce que «la cohésion et l’unité» de l’AND seront mises en danger si l’État comorien reconnaît au Général Salimou Mohamed Amiri son droit à un salaire ou pension, à sa dignité, et surtout à l’examen de son dossier à la lumière de la déclaration de son innocence? Pourquoi a-t-il fallu juger le Général avant de le présenter au juge? Une fois de plus, nous revenons à l’acharnement d’Ahmed Sambi, qui ne supportait pas la popularité du Général Salimou Mohamed Amiri, surtout depuis le jour où ce dernier lui refusa l’entrée au Camp militaire de Kandani tant qu’il était accompagné de mercenaires qui lui était empruntés par son «frère» Mouammar El Kadhafi, que Ronald W. Reagan s’acharnait à qualifier de «chien enragé du Proche-Orient», et que le Président égyptien Anouar El Sadate désignait sans précaution de langage diplomatique, «le garçon fou de Tripoli». Après ce refus du Général de laisser Ahmed Sambi et ses mercenaires entrer à Kandani, le représentant de la Libye à Moroni avait même proposé au chef d’état-major un voyage en Libye, sur vol spécial, à la demande du «chien enragé», et en compagnie de toutes les personnes que le Général voulait associer au voyage. Le lendemain, le Général apprenait de la bouche d’un Comorien lambda que Mouammar El Kadhafi allait le tuer dans un avion. Ce coup ayant échoué, il a fallu assassiner Combo Ayouba et essayer de faire porter le chapeau au Général.
On ne va pas revenir sur ce fiasco juridique qui a conduit Ahmed Sambi à briser la très belle carrière du Général Salimou Mohamed Amiri. Après son investiture le 26 mai 2011, il avait été demandé à Ikililou Dhoinine de mettre fin à une grave injustice, et il avait dit devoir manifester de la solidarité envers une décision prise par son encombrant bienfaiteur et prédécesseur. Mais, aujourd’hui, la Justice est passée et a proclamé l’innocence totale du Général. Nous savons que le sort du Général Salimou Mohamed Amiri est aujourd’hui entre les mains de Hamada Madi Boléro qui, malgré ses subtilités de langage, sera toujours rattrapé par la réalité. Quelle que soit sa force de persuasion, il ne pourra convaincre personne sur l’utilité d’appliquer la triple peine à un homme juste, patriote et compétent, entièrement lavé de tout soupçon dans la douloureuse affaire sur l’assassinat du Lieutenant-colonel Combo Ayouba et sur la prétendue rébellion.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mardi 26 novembre 2013.
Hamada Madi Boléro a une telle capacité de persuasion qu’il est capable de montrer à plus de 1.000 témoins non hypnotisés un poisson frit qui nage allègrement dans les eaux de La Corniche, de Moroni, d’éclairer par sa lampe-torche un satellite états-unien passant au-dessus de Sadapoini, et de persuader les plus aguerris des sceptiques qu’il y a un puits de pétrole à Beït-Salam. Il ne s’agit pas de dire qu’il ment, mais de signaler qu’il a une façon très particulière d’exposer la réalité. Personnellement, quand il présentait son livre en 2012, avant de lui poser des questions, au cours des belles conférences qu’on organisait pour lui, je commençais toujours par lui signaler que si l’envie le prenait de chercher à noyer le poisson, je serais obligé de l’arrêter...
...Je connais mon homme depuis le berceau, et j’ai toujours eu peur de la capacité de sa bouche et des mots qui sortent de celle-ci, car je le sais capable de dire, sans mentir d’ailleurs, que le mort qu’on vient d’enterrer est revenu à la vie, s’est déterré et se lave à la rivière de Dewa. Il ne ment pas; il sait parler, et quand il décide de ne rien dire, il devient très éloquent.
Pourtant, il m’a toujours donné une envie folle de l’écouter, et pour ne rien cacher, son verbe me fascine, même quand je me dis que je vais tout faire pour ne pas tomber sous le charme des mots qui sortent de sa bouche de magicien de la parole, de la litote et du non-dit. Je répète: sa capacité verbale ne réside pas dans l’art de prendre trop de liberté avec la vérité, car il n’aime pas mentir, mais dans celle de noyer le poisson, de faire un long discours destiné à lui éviter la corvée de parler d’un sujet qu’il ne veut pas aborder. Ah, Hamada Madi Boléro!
Bien évidemment, l’interview qu’il a accordée à La Gazette des Comoresvaut le détour. Comme toujours, il dit de belles choses, et on est plié de rire quand le journaliste lui pose la question: «Qu’est ce qui bloque la réintégration du Général Salim dans l’Armée Nationale alors qu’il est blanchi par la Justice sur l’affaire de la rébellion et sur l’assassinat du Lieutenant-colonel Combo Ayouba?». Analysons ensemble la réponse que donne le grand homme: «Une question, excusez-moi de l’expression, tendancieuse! Qui a parlé et où d’une réintégration et de qui? Vous savez, l’Armée, contrairement aux autres corps de la fonction publique, est régie par des textes particuliers. Ils sont complexes et très rigides et c’est une bonne chose parce qu’ici il s’agit surtout des hommes d’armes. Toute décision requiert tact et responsabilité. Par le passé, et vous l’aurez certainement remarqué, des officiers, sous-officiers et même hommes de rang furent radiés de l’Armée. Certains l’ont été sans respect justement desdits textes et cela tout au long du processus de la mise en place des forces armées. Cela est très déplorable! Face à cela que faire pour à la fois le respect de la dignité des hommes et femmes qui ont choisi de servir la patrie sous uniformes mais en même temps pour la sauvegarde de la cohésion et de l’unité des corps qui composent notre Armée? Je pense que nous, dirigeants politiques, devons absolument cesser de politiser notre institution garante de la stabilité du pays; ensuite, concevoir des mécanismes sérieux et équitables de règlement de tels malheureux cas».
Vous avez lu sa réponse avec moi, et je vous pose une question: qu’a-t-il dit au sujet de la réintégration du Général Salimou Mohamed Amiri, maintenant qu’il est établi qu’il est tout à fait innocent des accusations qui étaient portées contre lui s’agissant de l’affaire Combo Ayouba, dont tout le monde connaît le véritable assassin, et sur la supposée rébellion dans laquelle les mêmes ont voulu l’impliquer? Eh bien, notre homme a aligné de très belles phrases sur la discipline militaire, mais a sciemment «oublié» de répondre à la seule question qui lui est posée. Tout le monde sait que l’Armée est régie par des textes très rigides, mais la Justice aussi. Et une bonne Justice est celle qui commence par reconnaître ses torts, celle qui connaît la notion de réparation envers les victimes des fausses accusations et des erreurs judiciaires. C’est vrai, l’Armée a ses textes. Mais, dans toutes les Armées du monde, il y a des procès, et c’est pour cette raison que certains États ont même créé des Tribunaux militaires permanents. Mais, de mémoire de juriste, on n’a jamais vu un Tribunal militaire qui condamne les innocents. Quand la «Justice» s’acharne sur une personne qui s’avère innocente, on ne jette pas celle-ci en pâture aux chiens.
La Justice militaire n’est pas faite pour broyer l’honneur, les droits et la liberté des gens qui passent entre ses mains d’airain. Son rôle est dans la recherche de la vérité. Avec la subtilité sémantique que tout le monde lui reconnaît, Hamada Madi Boléro parle de «la sauvegarde de la cohésion et de l’unité des corps qui composent notre Armée», disant sans le dire que le retour du Général Salimou Mohamed Amiri risquait de mettre en danger «la cohésion et l’unité» de l’Armée nationale de Développement (si on pouvait nous dire de quel développement il s’agit). Or, ce sont les politiciens qui ont mis en danger ces fondements de l’AND car, Azali Assoumani a été l’auteur de la politisation à outrance de cette Armée, tandis qu’Ahmed Sambi allait se charger d’une faire une Armée de clans insulaires, soutenant Bastou Ahmed Abdou, de Mutsamudu, Anjouan, comme lui, contre le Général Salimou Mohamed Amiri, «le Grand-Comorien». Or, tout le monde sait que pendant que cette régionalisation insulaire se faisait à outrance, c’est Ahmed Sambi qui jetait des jerricans de kérosène sur le feu. L’insularité de l’AND sous Ahmed Sambi était tellement avancée qu’en très peu de temps un chef d’état-major mohélien, le Colonel Saïd Hamza, et un chef d’état-major grand-comorien, le Général Salimou Mohamed Amiri, furent accusés de futilités et écartés du commandement de l’Armée. Cela n’est pas fait par hasard.
Est-ce que «la cohésion et l’unité» de l’AND seront mises en danger si l’État comorien reconnaît au Général Salimou Mohamed Amiri son droit à un salaire ou pension, à sa dignité, et surtout à l’examen de son dossier à la lumière de la déclaration de son innocence? Pourquoi a-t-il fallu juger le Général avant de le présenter au juge? Une fois de plus, nous revenons à l’acharnement d’Ahmed Sambi, qui ne supportait pas la popularité du Général Salimou Mohamed Amiri, surtout depuis le jour où ce dernier lui refusa l’entrée au Camp militaire de Kandani tant qu’il était accompagné de mercenaires qui lui était empruntés par son «frère» Mouammar El Kadhafi, que Ronald W. Reagan s’acharnait à qualifier de «chien enragé du Proche-Orient», et que le Président égyptien Anouar El Sadate désignait sans précaution de langage diplomatique, «le garçon fou de Tripoli». Après ce refus du Général de laisser Ahmed Sambi et ses mercenaires entrer à Kandani, le représentant de la Libye à Moroni avait même proposé au chef d’état-major un voyage en Libye, sur vol spécial, à la demande du «chien enragé», et en compagnie de toutes les personnes que le Général voulait associer au voyage. Le lendemain, le Général apprenait de la bouche d’un Comorien lambda que Mouammar El Kadhafi allait le tuer dans un avion. Ce coup ayant échoué, il a fallu assassiner Combo Ayouba et essayer de faire porter le chapeau au Général.
On ne va pas revenir sur ce fiasco juridique qui a conduit Ahmed Sambi à briser la très belle carrière du Général Salimou Mohamed Amiri. Après son investiture le 26 mai 2011, il avait été demandé à Ikililou Dhoinine de mettre fin à une grave injustice, et il avait dit devoir manifester de la solidarité envers une décision prise par son encombrant bienfaiteur et prédécesseur. Mais, aujourd’hui, la Justice est passée et a proclamé l’innocence totale du Général. Nous savons que le sort du Général Salimou Mohamed Amiri est aujourd’hui entre les mains de Hamada Madi Boléro qui, malgré ses subtilités de langage, sera toujours rattrapé par la réalité. Quelle que soit sa force de persuasion, il ne pourra convaincre personne sur l’utilité d’appliquer la triple peine à un homme juste, patriote et compétent, entièrement lavé de tout soupçon dans la douloureuse affaire sur l’assassinat du Lieutenant-colonel Combo Ayouba et sur la prétendue rébellion.
Par ARM
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