Le soutien d'Ahmed Sambi et Anissi Chamsidine à Abou Achirafi Ali Bacar. « Sed quis custodiet ipsos custodes? », « Mais, qui...
Le soutien d'Ahmed Sambi et Anissi Chamsidine à Abou Achirafi Ali Bacar.
«Sed quis custodiet ipsos custodes?», «Mais, qui gardera les gardiens?», s'interrogeait le poète satirique latin Juvénal, né en 45 ou 65 de l'ère chrétienne. Cette interrogation bouscule le Comorien d'aujourd'hui dans son quotidien, surtout à la lumière de l'encombrant Abou Achirafi Ali Bacar, l'ancien Directeur de la DNST comorienne, confronté aujourd'hui au juge, comme le vulgaire malfaiteur qu'il est. Il le vit très mal, pour quelqu'un qui était chargé de veiller à la sécurité des Comoriens et qui se trouve être l'un de ceux qui l'ont mise en danger, de manière ignominieuse et scandaleuse. Sacré Abou Achirafi Ali Bacar! Il vit donc très mal la fin de son règne et médite sur l'interrogation de Juvénal. Il vit d'autant mal son statut de prisonnier de luxe que samedi 9 novembre 2013, il devait logiquement s'évader de sa prison de luxe et aller se barricader «chez lui», à Anjouan, où il peut compter sur l'assistance totale d'Ahmed Sambi et sur sa sécurisation par le Gouverneur sambiste Anissi Chamsdine, son affaire étant recouvert du drap honteux de l'insularité par ceux qui veulent mettre le feu au pays en politisant une affaire judiciaire.
Revenons au samedi 9 novembre 2013. Deux voitures étaient garées non loin de la banque jouxtant son lieu de villégiature-incarcération et devaient servir à son transport vers une vedette qui devaient le conduire «chez lui», où les Mohéliens et les...
Revenons au samedi 9 novembre 2013. Deux voitures étaient garées non loin de la banque jouxtant son lieu de villégiature-incarcération et devaient servir à son transport vers une vedette qui devaient le conduire «chez lui», où les Mohéliens et les...
Grands-Comoriens sont censés ne pas avoir d'autorité pour aller le chercher, puisque les deux «hommes forts» de l'île, Ahmed Sambi et le Gouverneur sambiste Anissi Chamsidine ont juré de le mettre hors de la portée des Mohéliens et des Grands-Comoriens, par pur réflexe insulaire.
En réalité, Abou Achirafi Ali Bacar bénéficie d'autres protections, mais celles-ci sont restées occultes, à l'abri, car l'enjeu du trafic parallèle des passeports comoriens est énorme. Trop de personnes se trouvent impliquées dans ce réseau de brigands, et ces personnes sont comoriennes et étrangères.
En réalité, Abou Achirafi Ali Bacar bénéficie d'autres protections, mais celles-ci sont restées occultes, à l'abri, car l'enjeu du trafic parallèle des passeports comoriens est énorme. Trop de personnes se trouvent impliquées dans ce réseau de brigands, et ces personnes sont comoriennes et étrangères.
Mais, le secret de l'évasion était tellement bien gardé qu'il fut connu dans les moindres détails par la Gendarmerie. Dès lors, il ne restait plus à la Gendarmerie qu'à empêcher la fuite du mouton noir de la Police comorienne. Aujourd'hui, le sentiment qui prévaut aux Comores est celui de l'absence d'État. En même temps, il y a un discours présidentiel tournant autour de la nécessité de réhabiliter une «Justice» moribonde, dont se moquent les Comores dans leur ensemble. De ce fait, le Président Ikililou Dhoinine est prisonnier de son propre discours, et ce, à un moment où les Comoriens le lui rappellent avec la régularité de métronome. Il est vrai qu'il s'en moque, mais il voit chaque jour grossir le mécontentement des Comoriens, et il doit au moins faire semblant. Le narcissisme arrogant et le je-m'en-foutisme ont tout de même leurs limites. De même, certains juges sont déterminés à aller jusqu'au bout de cette affaire scabreuse, sachant que le Président de la République n'a plus les moyens d'étouffer l'affaire. Ceci arrive aussi à un moment où le nouveau Directeur de la Société comorienne des Hydrocarbures a commencé à mettre de l'ordre dans une case en feu, donnant le bon exemple.
De même, le Président de la République doit tenir compte du fait que l'incarcération d'Abou Achirafi Ali Bacar a donné l'occasion à son successeur de tenir un discours qui plaît aux républicains comoriens et aux chancelleries. En effet, Haïr El-Karim Hilali affirme sans ciller: «Ma priorité c'est de restaurer l'image de la Police nationale, surtout auprès de la population comorienne». Douce musique républicaine! Le successeur du brigand enchaîne sur le même registre: «Nous ferons en sorte que dans toutes nos actions futures, l'intérêt suprême du pays passe avant toute chose, pour amorcer un changement qui sera pour l'intérêt de la population». Tout ceci est bien dit, et nous guettons le moindre faux pas de la part du chef de l'État et du nouveau patron de la DNST sur le dossier. Il est demandé à Haïr El Karim Hilali de faire en sorte que les accusations mortifères pleuvant sur Abou Achirafi Ali Bacar aujourd'hui ne pleuvent pas sur lui demain, et qu'il fasse en sorte que demain il ne se retrouve pas dans la situation pourrie de l'enfant de Bandrani Mtsangani.
En tout état de cause, se sachant acculé comme un rat d'égout, se sachant méprisé, haï et détesté par des milliers de Comoriens, Abou Achirafi Ali Bacar est un homme brisé, un homme fini. C'est ainsi qu'ilaurait tenté de se suicider. Normalement, le suicide dans ce genre d'affaires ne peut être que le fait de personnes honnêtes injustement accusées de ce dont elles se savent bien innocentes. Mais, à Abou Achirafi Ali Bacar, il manque cette forme de panache qui sied aux grands hommes. En plus, il n'est pas honnête, et les accusations qui ont détruit sa réputation déjà douteuse sont fondées. Dès lors, une seule chose pourrait pousser le «Pablo Escobar comorien» à se suicider: la perte de son statut socioprofessionnel. Ce qui accrédite la thèse d'une fausse tentative de suicide, faite pour émouvoir, alors que personne ne peut prévoir la réaction des Comoriens si l'individu est relâché. Le Président de la République sait qu'il joue gros sur ce dossier, et qu'il y a quelques lignes rouges qu'il ne peut pas franchir.
À un moment où les Comoriens défilent dans les rues de Moroni ce mardi 12 novembre 2013 pour réclamer la fin de la corruption et de l'impunité, le Président de la République a vraiment intérêt à faire en sorte d'entendre, pour une fois, le cri de cœur des Comoriens.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mardi 12 novembre 2013.