Il y a quelques mois de cela, France Mayotte révélait dans ses colonnes la découverte par les services de la répression des fraudes d'...
Il y a quelques mois de cela, France
Mayotte révélait dans ses colonnes la découverte par les services de la
répression des fraudes d'un stock de 6000 tonnes de ciment susceptible
de contenir du ciment interdit car contenant des taux de chrome 6
supérieurs aux minimas imposés. Le stock avait été saisi et mis sous
scellés avec à la clef une information judiciaire ouverte et le
déclenchement d'une instruction aujourd'hui menée par le juge Hakim
Karki.
Tous les importateurs et ils ne sont pas nombreux, avaient été contrôlés puis entendus, à l'instar d'IBS, Ballou et Lafarge. Ces derniers se défendaient en expliquant que les produits importés étaient estampillés NF (Normes Françaises) et demandaient que de nouvelles analyses soient réalisées afin de définir de manière catégorique que le chrome 6 était bien présent en quantités anormales. Mais la principale victime dans cette affaire aura sans aucun doute été Ballou qui s'est retrouvé tout d'un coup avec 4 500 tonnes de ciment bloquées dans ses hangars sans avoir la possibilité d'y toucher ou de le vendre.
La perte sèche d'achat tourne aux alentours de 600 000 euros sans compter les pertes entraînées avec le manque de place occasionné empêchant l'importateur de faire venir des volumes normaux et rentables. Car l'entreprise qui est basée à Mayotte depuis 150 ans a pris du poids, beaucoup de poids. Si elle n'alimentait qu'une minuscule partie du marché il y a encore quelques années, elle était en passe avant cette affaire de prendre 50 % de parts de marché, rejoignant ainsi Lafarge, le plus gros depuis toujours. Bien évidemment, ce postulat a fait grincer des dents et c'est aussi sans doute pour cette raison que le ciment de Ballou a été contrôlé. Mais le dossier instruit par Hakim Karki pourrait être en passe de se transformer en mauvais film, celui de l'arroseur arrosé. En effet, Lafarge a aussi été contrôlé et a pu expliquer qu'il était le seul à posséder un système permettant d'abaisser sur place à Mayotte les taux de chrome 6 afin de rendre le ciment normé.
Mais en cherchant bien, il se serait avéré que toute la production Lafarge n'ait pas répondu aux exigences réglementaires. Ainsi, Safdar Ballou a été entendu par le magistrat il y a quelques jours et est ressorti libre du palais de justice sans être inquiété. Or, les choses se compliquent pour la partie adverse. Le grand patron de Lafarge qui est arrivé à Mayotte le week-end dernier à lui aussi été entendu hier, mais par les gendarmes de la section de recherches de Pamandzi dans le cadre d'une audition libre. La question était de savoir si oui ou non le ciment envoyé par ses usines contenait bien du chrome 6. Mais l'usine mahoraise ne dépend pas du groupe mondial, il s'agit d'une forme de franchise gérée par une société autonome animée par des actionnaires locaux, dont Colas, Cananga etc… Et c'est le directeur de l'entreprise qui a été convoqué lui aussi à la section de recherches de la gendarmerie hier matin pour y être entendu, mais pour sa part, dans le cadre d'une procédure plus contraignante, la garde-à-vue.
La principale question pour laquelle les enquêteurs souhaitent obtenir une réponse est : du ciment au chrome 6 a bien été vendu par Lafarge Mayotte, la commercialisation a-t-elle été réalisé en connaissance de cause ? En clair, le directeur pays savait-il qu'il vendait du chrome 6 interdit ? Et la réponse est fondamentale, car si telle était le cas, une concurrence déloyale pourrait être dénoncée. Vendre du ciment non traité et donc moins cher aurait permis à Lafarge d'emporter plus de marchés. En ce qui concerne la mise en danger d'autrui, il faudra laisser la justice suivre son cours tout en respectant en permanence la présomption d'innocence.
Source : France Mayotte matin
Tous les importateurs et ils ne sont pas nombreux, avaient été contrôlés puis entendus, à l'instar d'IBS, Ballou et Lafarge. Ces derniers se défendaient en expliquant que les produits importés étaient estampillés NF (Normes Françaises) et demandaient que de nouvelles analyses soient réalisées afin de définir de manière catégorique que le chrome 6 était bien présent en quantités anormales. Mais la principale victime dans cette affaire aura sans aucun doute été Ballou qui s'est retrouvé tout d'un coup avec 4 500 tonnes de ciment bloquées dans ses hangars sans avoir la possibilité d'y toucher ou de le vendre.
La perte sèche d'achat tourne aux alentours de 600 000 euros sans compter les pertes entraînées avec le manque de place occasionné empêchant l'importateur de faire venir des volumes normaux et rentables. Car l'entreprise qui est basée à Mayotte depuis 150 ans a pris du poids, beaucoup de poids. Si elle n'alimentait qu'une minuscule partie du marché il y a encore quelques années, elle était en passe avant cette affaire de prendre 50 % de parts de marché, rejoignant ainsi Lafarge, le plus gros depuis toujours. Bien évidemment, ce postulat a fait grincer des dents et c'est aussi sans doute pour cette raison que le ciment de Ballou a été contrôlé. Mais le dossier instruit par Hakim Karki pourrait être en passe de se transformer en mauvais film, celui de l'arroseur arrosé. En effet, Lafarge a aussi été contrôlé et a pu expliquer qu'il était le seul à posséder un système permettant d'abaisser sur place à Mayotte les taux de chrome 6 afin de rendre le ciment normé.
Mais en cherchant bien, il se serait avéré que toute la production Lafarge n'ait pas répondu aux exigences réglementaires. Ainsi, Safdar Ballou a été entendu par le magistrat il y a quelques jours et est ressorti libre du palais de justice sans être inquiété. Or, les choses se compliquent pour la partie adverse. Le grand patron de Lafarge qui est arrivé à Mayotte le week-end dernier à lui aussi été entendu hier, mais par les gendarmes de la section de recherches de Pamandzi dans le cadre d'une audition libre. La question était de savoir si oui ou non le ciment envoyé par ses usines contenait bien du chrome 6. Mais l'usine mahoraise ne dépend pas du groupe mondial, il s'agit d'une forme de franchise gérée par une société autonome animée par des actionnaires locaux, dont Colas, Cananga etc… Et c'est le directeur de l'entreprise qui a été convoqué lui aussi à la section de recherches de la gendarmerie hier matin pour y être entendu, mais pour sa part, dans le cadre d'une procédure plus contraignante, la garde-à-vue.
La principale question pour laquelle les enquêteurs souhaitent obtenir une réponse est : du ciment au chrome 6 a bien été vendu par Lafarge Mayotte, la commercialisation a-t-elle été réalisé en connaissance de cause ? En clair, le directeur pays savait-il qu'il vendait du chrome 6 interdit ? Et la réponse est fondamentale, car si telle était le cas, une concurrence déloyale pourrait être dénoncée. Vendre du ciment non traité et donc moins cher aurait permis à Lafarge d'emporter plus de marchés. En ce qui concerne la mise en danger d'autrui, il faudra laisser la justice suivre son cours tout en respectant en permanence la présomption d'innocence.
Source : France Mayotte matin