Dans l'Affaire de la vente de la participation majoritaire (51%) du Crédit Agricole dans la BNI -Première Banque de Madagascar- déjà plu...
Dans l'Affaire de la vente de la participation majoritaire (51%) du Crédit Agricole dans la BNI -Première Banque de Madagascar- déjà plusieurs fois évoquée dans les colonnes de MEDIAPART, ce qui frappe le plus, lorsqu'on prend un peu de recul, ce ne sont pas les pressions intéressées du pouvoir de Transition sur la probité duquel plus personne n'a de doute, c'est l'attitude du Crédit Agricole.
On peut évoquer, comme l'a fait Laurent Mauduit (re Article MEDIAPART du 21 septembre sur 'l'insoutenable légèreté du Crédit Agricole" ), 'l'insoutenable légèreté" de cette banque qui n'a procédé à aucun appel d'offres et mentionné aucune exigence préalable, comme par exemple la nécessité pour le moins d'avoir 2 offres concurrentes ou un réseau bancaire parmi les propositions qui pourraient lui être faites. Qui a ensuite accepté une offre de la part d'un consortium sans réel opérateur bancaire si ce n'est un acteur mineur du marché Mauricien pour finalement avaliser un consortium sans opérateur du tout composé d'un sucrier reconverti dans le textile et d'un développeur immobilier à la réputation sulfureuse. Cette première entorse a une déontologie 'basique", consistant pour une grande banque internationale à passer la main à un operateur bancaire, ayant été bafouée, le fait de fermer les yeux sur les conditions dans lesquelles ont été obtenues les autorisations du régulateur local (CSBF) permettant à ce consortium rapidement constitué, poussé par un pouvoir de transition intéressé financièrement, de finaliser son deal avant les élections, constitue une seconde entorse encore plus importante aux règles qui régissent ce type de transaction. Le Crédit Agricole a beau se retrancher derrière le fait que toutes les règles ont été (en apparence) respectées et le pouvoir de transition affirmer qu'il ne s'agit que d'une transaction entre 'parties privées' pour mieux se défausser, tout ceci ne trompe personne : ces autorisations ont bien été obtenues sous fortes pressions, financièrement intéressées. De surcroît, comme nous l'avons écrit, au vu et au su de tous à Madagascar. A commencer par le Crédit Agricole lui même! Car s'il était à la rigueur plausible de défendre la naïveté ou le manque de professionnalisme du Crédit Agricole au début du processus de vente, le bruit fait autour des conditions quasi mafieuses dont ces autorisations ont été obtenues et les remarques formulées par le régulateur et le pauvre Gouverneur (soudainement décédé) sur le manque de qualification des repreneurs proposés pour diriger la première banque de Madagascar, auraient dû depuis longtemps les déniaiser...
Tout groupe de dimension ou d'ambition internationale, placé dans des conditions similaires, trop conscient de l'impact de ces éléments sur sa réputation et son image pour une transaction affectant aussi peu son résultat (0,1% de son PNB) aurait depuis fort longtemps pris ses distances avec la proposition qui lui était faite. Et déclaré publiquement son désir de ne ré-examiner de nouvelles offres concurrentes, en pleine transparence, qu'après l'installation d'un pouvoir démocratiquement élu et munies d'un opérateur bancaire de taille pour le moins régional, pour faire taire toute critique à son endroit. Eh bien non! Les oppositions et réactions qui se sont manifestées à Madagascar comme en France sur cette transaction ne semblent en rien avoir entamé la détermination de nos banquiers à aller de l'avant. Dieu sait pourtant si leur image s'est pourtant fortement dégradée depuis quelques semaines! Eh bien non ! Réfugié derrière une stratégie 'communication ' visant à faire le dos rond et laisser passer l'orage qui finira bien par se calmer, ces messieurs mettent la dernière main à leur vente douteuse. On pourrait comprendre la légèreté, sans l'excuser pour autant, mais là, nous avons à faire à un singulier entêtement ... à l'opposé de tout bon sens!
Alors ? Naif ? Léger ?
Ce serait faire trop d'injure à ces banquiers que de les prendre pour des incompétents qui n'ont pas compris que le prix qu'ils paient pour cette transaction en matière de réputation est déjà trop élevé. Ce serait mal les juger que de les prendre pour des naïfs, qu'ils ne sont pas !
Mais alors, il doit donc bien avoir une raison fortement impérieuse pour s'entêter à vouloir conclure à tout prix et au plus vite, c'est à dire avant les élections! Sait on jamais, malgré l'argent qui se déverse sur les candidats 'amis', le suffrage populaire pourrait peut être réserver quelques surprises désagréables ! ...
Quelle que soit cette raison impérieuse qui motive le Crédit Agricole à réaliser cette transaction, dont l'impact sur ses résultats sera anecdotique, il doit savoir que nous finirons par la connaître, car nous la devinons honteuse. Certains pourraient évoquer demain au titre des biens 'mal acquis' par une poignée d'affairistes malgaches la complicité de cet établissement dans cette transaction : qu'ils sachent que nous nous tenons à leur disposition pour leur donner toutes les informations dont nous disposons. D'autres pourraient enfin révéler la véritable raison, forcement honteuse avons nous dit, qui pousse le Crédit Agricole à vouloir réaliser cette transaction en dépit du prix 'hors norme' qu'elle coûte à sa réputation internationale : qu'ils sachent que nous les soutiendrons dans cette quête jusqu'à ce qu'une lumière totale soit faite sur cette affaire scabreuse. Nous le ferons pour le Crédit Agricole qui mérite mieux que cela et s'est trop manifestement fourvoyé, mais aussi pour le peuple Malgache qui ne mérite pas d'être victime de ce 'Hold-Up'. Nous le ferons enfin pour l'image de la France à Madagascar qui mérite aussi mieux que d'être livré à quelques individus peu scrupuleux ...et certainement pas d'être associé à l'accusation malheureusement trop souvent exacte d'être complice du pillage des richesses de ce si beau pays!
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