Toujours rose, mais désormais rigide et pas plus grand qu’une carte bancaire, le nouveau permis de conduire, commun aux pays de l’Union euro...
Toujours rose, mais désormais rigide et pas plus grand qu’une carte bancaire, le nouveau permis de conduire, commun aux pays de l’Union européenne (UE), entre lundi en circulation en France et permettra surtout de limiter la contrefaçon.
Ce nouveau permis européen, qui sera valable 15 ans en France, doit remplacer les quelque 300 millions de documents et 110 modèles existant au sein des 28 États membres. Entré en vigueur en janvier, il vise à faciliter la libre circulation des personnes et de l’information entre les administrations nationales, grâce à un système d’échange de données européen.
«C’est une petite contribution pour la sécurité routière, car les contrôles de police et de gendarmerie seront facilités», estime Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière.
La France est le premier pays à déployer ce permis à grande échelle -- 3 millions d’unités la première année-- et avec une puce électronique.
Cette puce, déchiffrable par les forces de l’ordre, contiendra les informations gravées sur la carte du porteur : nom, photo, date de délivrance, numéro du titre, catégories obtenues et éventuelles restrictions au droit à la conduite. Selon l’Imprimerie nationale, chargée d’éditer les documents en France, une telle technologie «permet statistiquement de réduire la fraude d’environ 50%».
Fabriqué en polycarbonate, un matériau complexe à produire, le nouveau permis intègrera en outre un hologramme proche de celui des passeports biométriques, mais aussi «des images fantômes» ou encore des encres réactives uniquement sous lumière UV.
Jusqu’en 2033 pour changer tous les permis
«Certains procédés de sécurité ne sont même pas dévoilés», assure François Joumier, directeur des programmes à l’Imprimerie nationale, qui rappelle que le document actuel peut aisément être falsifié et «utilisé pour justifier un paiement ou détourner une identité».
«C’est là qu’était la faille !», renchérit Christophe Naudin, spécialiste de «la criminalité identitaire» et enseignant-chercheur à l’université Paris II. Selon ses estimations, quelque 2,7 millions de faux permis circulent actuellement en France, mais à peine 700.000 servent effectivement à la conduite, les 2 millions restants étant utilisés comme pièce d’identité pour la fraude.
«Le problème, c’est qu’on a encore jusqu’à 2033 pour effectuer le changement. Ca veut dire que tous les gens qui possèdent actuellement un faux permis ne sont pas obligés d’en changer», peste le chercheur.
En effet, selon le ministère de l’Intérieur, seuls les permis délivrés entre le 19 janvier 2013 et le 16 septembre 2013 seront échangés en 2014. La reprise des 38 millions d’autres titres à l’ancien format ne débutera pas avant 2015 et s’achèvera donc dans 20 ans.
«Il ne faut pas se précipiter dans les préfectures !», prévient Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère, qui souligne que le nouveau titre sera gratuit «alors qu’il coûte, à la fabrication, entre 25 et 30 euros pièce».
Les usagers n’auront plus à se déplacer pour retirer leur document, qui sera envoyé par voie postale. Ils recevront également un code confidentiel afin de consulter leur solde de points par internet, sans avoir besoin d’en faire la demande.
«Ca fait toujours une demi-journée qu’on ne perdra plus à la préfecture», s’amuse Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d’automobilistes. «Mais on aurait pu utiliser ces nouveaux permis pour mettre en place des bornes, où les gens auraient eu des infos sur leur capital points et sur les amendes reçues, payées et en cours. Un peu comme avec la carte vitale.»
Christophe Naudin regrette pour sa part qu’aucune mesure de contrôle des détenteurs de permis n’accompagne l’introduction du nouveau document. «Dans presque tous les pays du monde, le renouvellement se fait au bout de cinq ans», explique-t-il. «A ce moment-là, il faut répondre à quelques questions de code et faire contrôler sa vision. On a raté une occasion de faire le tri entre les conducteurs.»
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Ce nouveau permis européen, qui sera valable 15 ans en France, doit remplacer les quelque 300 millions de documents et 110 modèles existant au sein des 28 États membres. Entré en vigueur en janvier, il vise à faciliter la libre circulation des personnes et de l’information entre les administrations nationales, grâce à un système d’échange de données européen.
«C’est une petite contribution pour la sécurité routière, car les contrôles de police et de gendarmerie seront facilités», estime Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière.
La France est le premier pays à déployer ce permis à grande échelle -- 3 millions d’unités la première année-- et avec une puce électronique.
Cette puce, déchiffrable par les forces de l’ordre, contiendra les informations gravées sur la carte du porteur : nom, photo, date de délivrance, numéro du titre, catégories obtenues et éventuelles restrictions au droit à la conduite. Selon l’Imprimerie nationale, chargée d’éditer les documents en France, une telle technologie «permet statistiquement de réduire la fraude d’environ 50%».
Fabriqué en polycarbonate, un matériau complexe à produire, le nouveau permis intègrera en outre un hologramme proche de celui des passeports biométriques, mais aussi «des images fantômes» ou encore des encres réactives uniquement sous lumière UV.
Jusqu’en 2033 pour changer tous les permis
«Certains procédés de sécurité ne sont même pas dévoilés», assure François Joumier, directeur des programmes à l’Imprimerie nationale, qui rappelle que le document actuel peut aisément être falsifié et «utilisé pour justifier un paiement ou détourner une identité».
«C’est là qu’était la faille !», renchérit Christophe Naudin, spécialiste de «la criminalité identitaire» et enseignant-chercheur à l’université Paris II. Selon ses estimations, quelque 2,7 millions de faux permis circulent actuellement en France, mais à peine 700.000 servent effectivement à la conduite, les 2 millions restants étant utilisés comme pièce d’identité pour la fraude.
«Le problème, c’est qu’on a encore jusqu’à 2033 pour effectuer le changement. Ca veut dire que tous les gens qui possèdent actuellement un faux permis ne sont pas obligés d’en changer», peste le chercheur.
En effet, selon le ministère de l’Intérieur, seuls les permis délivrés entre le 19 janvier 2013 et le 16 septembre 2013 seront échangés en 2014. La reprise des 38 millions d’autres titres à l’ancien format ne débutera pas avant 2015 et s’achèvera donc dans 20 ans.
«Il ne faut pas se précipiter dans les préfectures !», prévient Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère, qui souligne que le nouveau titre sera gratuit «alors qu’il coûte, à la fabrication, entre 25 et 30 euros pièce».
Les usagers n’auront plus à se déplacer pour retirer leur document, qui sera envoyé par voie postale. Ils recevront également un code confidentiel afin de consulter leur solde de points par internet, sans avoir besoin d’en faire la demande.
«Ca fait toujours une demi-journée qu’on ne perdra plus à la préfecture», s’amuse Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d’automobilistes. «Mais on aurait pu utiliser ces nouveaux permis pour mettre en place des bornes, où les gens auraient eu des infos sur leur capital points et sur les amendes reçues, payées et en cours. Un peu comme avec la carte vitale.»
Christophe Naudin regrette pour sa part qu’aucune mesure de contrôle des détenteurs de permis n’accompagne l’introduction du nouveau document. «Dans presque tous les pays du monde, le renouvellement se fait au bout de cinq ans», explique-t-il. «A ce moment-là, il faut répondre à quelques questions de code et faire contrôler sa vision. On a raté une occasion de faire le tri entre les conducteurs.»
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