Au moment où on parle de la ratification de la peine de mort au Sénégal, un groupe de députés membres de la coalition « Benno Book Yaakaar »...
Au moment où on parle de la ratification de la peine de mort au Sénégal, un groupe de députés membres de la coalition « Benno Book Yaakaar » (mouvance présidentielle) et la ligue des imams approuvent son instauration pour lutter contre le grand banditisme à Dakar, la capitale sénégalaise.
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(De notre correspondant)
Le député Seydina Fall, de la coalition Benno Book Yaakaar, avait soutenu l'instauration de la peine de mort la semaine dernière dans la banlieue de Dakar, la capitale sénégalaise, où on note de plus en plus des cas de meurtre. Le député-imam Mbaye Niang, de la même coalition, précise qu'il y a la volonté de plusieurs députés de revenir sur beaucoup de lois, notamment celle abrogeant la peine de mort. Selon lui, cette volonté sera bientôt concrétisée par le dépôt d'une proposition de loi pour revenir sur la peine de mort, quand l'élaboration de l'exposé de motifs sera terminée avant le mois de juillet.
Les imams entrent dans la danse
Le président de la Ligue des imams Youssoupha Sarr s'est prononcé sur le débat pour le retour de la loi sur la peine de mort au Sénégal, que le député de la majorité Seydina Fall entend soumettre à l'Assemblée nationale. Sans surprise, la Ligue des imams par la voix de l'imam Youssoupha Sarr approuve une telle initiative. Mieux, ce dernier estime sur les ondes de Sud FM que la peine de mort doit être appliquée dans un pays qui se dit musulman. Se basant sur le Saint Coran en ses versets 178 et 179 de la Sourate 2 (Al Baqara, la Vache) et les écrits de l'imam Malick, l'école dont les musulmans Sénégalais se réfèrent, Youssoufa Sarr opte ainsi pour une loi sur la peine de mort surtout dans un pays en majorité musulman.
L'indignation de la société civile
Le représentant de la section Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama est monté au créneau pour dénoncer la proposition de certains députés membres de la coalition Benno Book Yaakaar qui veulent rétablir la peine de mort. « L'abolition de la peine de mort contribue à promouvoir la dignité humaine et le développement progressif des droits de l'homme. Il s'agit plutôt de renforcer l'architecture mise en place depuis la déclaration universelle des droits qui proclamait, haut et fort, l'universalité, l'égalité et l'indivisibilité de tous les droits », a-t-il rappelé.
En effet, pour le représentant d'Amnesty international, il est d'une politique démagogique que d'aller voir des gens endeuillés, pour leur promettre que quand quelqu'un tue, on le tue aussi. « Il faut lutter contre le chômage des jeunes, la baisse des denrées de premières nécessités et les inondations qui endeuillent chaque année cette partie de la capitale sénégalaise », a-t-il proposé.
Le Sénégal a aboli la peine de mort en 2004, même si la ratification tarde à se faire. Une rencontre de sensibilisation de deux jours, destinée aux parlementaires, autorités gouvernementales et à la société civile, s'est tenue à Dakar mais sans pouvoir dissuader les partisans de la peine mort.
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