Trois ans après la découverte au pied de la falaise surplombant la route du littoral côté Possession du corps du jeune Anfifoudine Aboudo...
Trois ans après la découverte au pied de la falaise
surplombant la route du littoral côté Possession du corps du jeune
Anfifoudine Aboudou, ses proches ne désespèrent pas de connaître un jour
la vérité. Hier, ils étaient de retour sur les lieux du drame pour une
marche. L’occasion de lancer un nouvel appel à témoins.
"Il y a des gens qui savent des choses
et qui n’ont rien dit. Il faut que ces personnes parlent." La montée sur
les pavés du chemin Crémont vient de commencer et Me Saïd Larifou,
avocat de la famille Aboudou, explique ainsi ce qui fait encore tenir
les proches d’Anfifoudine.
À voir la mobilisation d’hier matin, il est évident qu’ils n’ont pas
baissé les bras trois ans après le drame. Tee-shirts arborant le visage
du lycéen, pancartes et banderole demandant la vérité, et une plaque
scellée à l’endroit où le Portois a quitté le chemin pour une raison
encore méconnue. Les membres de l’Association pour la vérité et justice
pour Anfifoudine (AVJA) mettent tout en œuvre pour que le jeune homme
âgé de 20 ans au moment des faits ne sombre pas dans l’oubli.
Et ils étaient 150 environ hier matin à venir fouler les pavés. Des
marmailles, des gramounes. Certains souffrant réellement. Mais presque
tous se lançant dans une ascension difficile pour ceux qui n’auraient
pas l’habitude de marcher. Des bus avaient même été affrétés au départ
du Port pour amener tout ce petit monde à La Possession.
Discours et prière au-dessus de la falaise. Cela "parce que ce n’est
pas un accident" appuie Chihaboudine Aboudou, le frère d’Anfifoudine.
"Au départ, quand il avait disparu on nous a dit qu’il avait fugué et
qu’il était allé voir sa copine. Tous les moyens n’ont pas été mis en
œuvre." Selon la famille, les enquêteurs n’ont pas mis tous les moyens
pour résoudre cette affaire.
Sur les actes d’enquête, Me Larifou considère que toutes les analyses
n’ont pas été faites. "Le bonnet ou le lecteur MP3 ont été analysés
trop tard, trois ans après les faits", annonce l’avocat.
D’autres marcheurs qui avaient participé aux recherches du lycéen le
30 avril 2010 pensent aussi que tout n’a pas été dit par une personne en
particulier qui leur avait donné un coup de main. "Cet homme nous a
indiqué précisément l’endroit où on devait chercher. C’est lui qui avait
aussi retrouvé ses effets personnels. Il y avait quelque chose de
bizarre. Et peu de temps après il est parti vivre en métropole", dit-on.
Anfifoudine, élève du lycée Lepervenche du Port était en train de
passer une épreuve sportive comptant pour le baccalauréat le jour de sa
disparition. Sa mort est due à une chute de 50 mètres du haut de la
falaise. Il avait fallu trois jours de mobilisation pour retrouver le
corps du jeune sportif.
La thèse de l’accident laisse perplexe en découvrant les lieux compte
tenu du trajet à effectuer pour rejoindre le rebord de falaise depuis
le sentier. Les résultats des analyses devraient être connus dans les
jours qui viennent.
En attendant, les proches d’Anfifoudine n’entendent pas baisser les
bras et se raccrochent à un hypothétique témoignage qui pourrait venir
éclairer et expliquer ce qui s’est réellement passé le 30 avril 2010.
Nicolas Goinard
clicanoo.re
Mardi 4 mai 2010
De nombreux Réunionnais dans toute l’île — mais
aussi en France ainsi que nos frères et sœurs Comoriens — ont été
fortement touchés par la mort d’un jeune lycéen portois, ce week-end,
lors d’une course scolaire sur le chemin dit des Anglais, entre La
Grande Chaloupe et La Possession. Disparu durant cette course vendredi à
la mi-journée, Anfifoudine Aboudou, âgé de 20 ans, a été retrouvé
dimanche en fin d’après-midi, décédé au pied de la falaise de la route
littorale, à quelque 2 km de la fin de cette route, côté Ouest.
Une procédure judiciaire a été aussitôt déclenchée après la découverte du corps de la victime de cette tragédie, afin d’en connaître les circonstances et les causes exactes. Une autopsie du cadavre est prévue ce matin, avant les obsèques, dont la date et l’heure n’ont pas encore été rendues publiques.
Une procédure judiciaire a été aussitôt déclenchée après la découverte du corps de la victime de cette tragédie, afin d’en connaître les circonstances et les causes exactes. Une autopsie du cadavre est prévue ce matin, avant les obsèques, dont la date et l’heure n’ont pas encore été rendues publiques.
Mais dès à présent, "Témoignages" souhaite exprimer sa solidarité
avec Anfifoudine, sa famille, ses proches, ses collègues et toutes les
autres personnes frappées par ce drame. D’autant plus qu’il y a des
enseignements à tirer de ce malheur.
En effet, si celui-ci a provoqué autant d’émotion, c’est notamment parce que personne n’a compris comment a pu se produire un tel accident, frappant mortellement un lycéen connu comme un bon élève et un sportif avéré, sur un parcours balisé, au cours d’une compétition normalisée et encadrée. À cela s’est ajouté tout le temps qu’il a fallu attendre pour retrouver le corps du défunt.
Certes, tout un travail a été réalisé et de nombreux gestes de
solidarité ont été accomplis par des professionnels comme par des
citoyens bénévoles pour résoudre ce problème et pour soutenir la peine
des personnes touchées par ce drame. Mais des points restent incompris
et posent questions.
D’où la colère exprimée par un groupe de jeunes hier matin au lycée Léon de Lépervanche. Et cette colère, qu’elle soit justifiée ou non — sur la forme comme sur le fond —, pose également des questions sur les causes profondes de la tension sociale qui monte dans notre île : tout phénomène de société doit être analysé au mieux si l’on ne veut pas qu’il se reproduise…
D’où la colère exprimée par un groupe de jeunes hier matin au lycée Léon de Lépervanche. Et cette colère, qu’elle soit justifiée ou non — sur la forme comme sur le fond —, pose également des questions sur les causes profondes de la tension sociale qui monte dans notre île : tout phénomène de société doit être analysé au mieux si l’on ne veut pas qu’il se reproduise…
L. B.source :temognages.re
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