Jean-Marc Ayrault a une nouvelle fois critiqué Arnaud Montebourg et son idée de nationalisation temporaire dans le dossier de Florange. © R...
Jean-Marc Ayrault a une nouvelle fois critiqué Arnaud Montebourg et son idée de nationalisation temporaire dans le dossier de Florange. © REUTERS
Jean-François Copé, président de l'UMP, a estimé vendredi que, soit Jean-Marc Ayrault, soit Arnaud Montebourg devait quitter le gouvernement sur lequel pèse un « discrédit » général.
Comme on lui demandait au Talk Orange-le Figaro si le ministre de l'Economie Pierre Moscovici pouvait être suspecté de complicité pour non dévoilement en temps et heure de l'affaire Cahuzac, le député-maire de Meaux a répondu: « On ne peut pas le dire aujourd'hui. Mais il y a incontestablement des doutes qui naissent un peu partout ». Les visites à Bercy jeudi des présidents UMP des commissions parlementaires des finances « sont venues confirmer que beaucoup de ces interrogations demeuraient ».
« Un des deux doit démissionner, soit Jean-Marc Ayrault, soit Arnaud Montebourg », a tranché M. Copé, interrogé sur la mise en cause de la politique d' »austérité » par le ministre du Redressement productif. « C'est à mon avis le syndrome le plus fort de la crise d'autorité que connaît François Hollande, une contestation massive sur une orientation politique qu'il a fixée », selon le responsable d'opposition. Préfèrerait-il un départ du chef de gouvernement ou du ministre ? « C'est la catastrophe générale », a éludé le responsable d'opposition, « de toute façon, le discrédit porte sur tout ce gouvernement ».
Jean-Marc Ayrault , était l'invité de la matinale de RTL ce vendredi. Le Premier ministre est revenu largement sur les suites de l'affaire Cahuzac, et sur les attaques qui ciblent Pierre Moscovici, notamment au travers des informations de « Valeurs actuelles » qui évoquent une mission en Suisse lancée par Bercy dès décembre afin de déterminer l'existence d'un compte lié à Jérôme Cahuzac. « Nous sommes vent de face » a admis le Premier ministre, revenant à la fois sur la crise politique et la crise économique.
« A ma connaissance, Pierre Moscovici n'a pas envoyé de mission en Suisse », a indiqué ce matin Jean-Marc Ayrault.« Une formulation prudente », coupe Jean-Michel Apathie. « Non ce n'est pas prudent, je rectifie : franchement, je ne crois pas que Pierre Moscovici ait envoyé une mission en Suisse ».
VIDEO Cahuzac : quand le Parlement enquête à Bercy
« Je ne le crois pas un seul instant »
« J'ai demandé à Pierre Moscovici au mois de décembre quelles étaient les informations dont il disposait, il a dit exactement ce qu'il a dit à l'Assemblée nationale, aux journalistes, aux présidents des commissions des Finances de l'Assemblée nationale et du Sénat: il n'avait pas d'information », a assuré le Premier ministre. Quant à savoir si M. Moscovici a « instrumentalisé l'administration fiscale », M. Ayrault a ajouté: « je ne le crois pas un seul instant ».
« Quand il y a eu cet article de Mediapart, j'ai posé les questions à Pierre Moscovici qui n'avait pas d'information et, le 5décembre, Jérôme Cahuzac s'exprime devant l'Assemblée nationale dans les termes que vous savez et vous-même vous avez réagi comme nous: quelqu'un qui parle dans un lieu pareil, c'est qu'il dit la vérité », a expliqué le chef du gouvernement.
Interrogé sur l'existence de rumeurs entourant la personne et le passé professionnel de l'ancien ministre délégué au Budget, il s'est encore défendu. Il n'avait connaissance « d' aucune », « tout le monde dit ça après », a-t-il dit. « J'ai même lu des papiers disant que Jérôme Cahuzac est tellement brillant que ça pouvait être un prétendant sérieux à la succession de Jean-Marc Ayrault à Matignon », a-t-il rappelé. « Et qui écrivait ça ? Des journalistes. Franchement, il faut, avec un peu de recul, arrêter de dire n'importe quoi ». A propos de M. Cahuzac, « brillant président de la commission des Finances », le Premier ministre a également rappelé: « on disait ce type est compétent ».
« Il n'y a qu'une ligne politique au gouvernement »
Jean-Marc Ayrault, en réponse aux demandes de l'opposition, a confirmé la mise en place d'une Commission d'enquête sur l'affaire Cahuzac. « Oui, il l'auront leur Commission d'enquête ». Sur le retour possible de Jérôme Cahuzac à l'Assemblée nationale, le Premier ministre reste sur la même position. « Je dis franchement que pour l'honneur de la République, et son honneur à lui s'il en a, que ça serait d'une indécence terrible qu'il remette les pieds à l'Assemblée nationale »,estime-t-il. Il a aussi réaffirmé avoir demandé à Jérôme Cahuzac de renoncer « par décence » aux six mois de traitement auxquels ont droit les anciens ministres après leur départ au gouvernement. « Pour l'instant, je n'ai pas sa réponse », a-t-il ajouté.
Concernant les voix dissonantes au sein du gouvernement au sujet d'un abandon de l'austérité, ligne sur laquelle s'est affirmé Arnaud Montebourg, Jean-Marc Ayrault estime que la feuille de route reste identique. « il n'y a qu'une ligne politique au gouvernement, il n'y en a pas deux », a-t-il souligné.
« La transparence est nécessaire »
Jean-Marc Ayrault a également affirmé qu'il irait « jusqu'au bout » sur la transparence du patrimoine des élus, qui est « nécessaire », et que lui-même publierait la composition de son patrimoine lundi comme les membres de son gouvernement. « Il y a un besoin de transparence, vous savez bien », a-t-il déclaré à la question de savoir s'il publierait lui-même sa déclaration de patrimoine. « Quand on exerce une responsabilité publique (...) je crois que la transparence est nécessaire (...). D'autres pays l'ont fait avant nous et ne s'en portent pas plus mal », selon lui.
« Nous irons jusqu'au bout à travers le projet de loi » qui sera présenté le 24 avril, a-t-il renchéri, même s'il a entendu « des craintes de certains élus ». Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale, a fait part de sa crainte d'un « voyeurisme » dans la publication des déclarations de patrimoine. « La publicité » sera faite pour les parlementaires, a promis M. Ayrault, et pour les ministres « dès lundi ». Seront également concernés à l'avenir les patrons des grands exécutifs locaux, a-t-il rappelé.
« De toute façon, si ce n'est pas dans la loi, ceux qui refusent de le faire, seront contraints de répondre à une question qui sera posée par l'opinion », a fait valoir le chef du gouvernement. En ce qui le concerne, il a assuré qu'il « dirait avec l'ensemble des ministres » de quoi se compose son patrimoine. C'est le secrétaire général du gouvernement qui le publiera lundi, a-t-il précisé, soulignant: « Ca ne me pose pas de problème, j'ai déjà rendu plusieurs fois mon patrimoine et celui de mon épouse ».
La France doit balayer devant sa porte
A un auditeur de RTL qui lui demandait de « tordre le bras » à l'Allemagne pour que l'Europe adopte une politique de relance, le Premier ministre a répondu : « Au préalable, il faut que la France balaie devant sa porte ». Et de dresser le tableau suivant. « Il y a dix ans, l'Allemagne était l'homme malade de l'Europe (...). La France est aujourd'hui en difficulté (les déficits se creusent, perte de compétitivité). Il faut faire des réformes, sinon, le pays ira dans le mur. Et ces réformes, il faut les faire tout de suite. Et il faut aussi que l'Europe, en plus de la volonté de faire reculer le déficits, aille vers plus de croissance. Ce sera l'objet du Conseil européen sur les investissements d'avenir de juin prochain ». Les échos
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