Mayotte, 1er département de Vichy !!! En ce jour de rentrée scolaire à l’ile de Mayotte, nous désirons vous informer de la triste situat...
Mayotte, 1er département de Vichy !!!
En ce jour de rentrée scolaire à l’ile de Mayotte, nous désirons vous informer de la triste situation de la société mahoraise, où des enfants "clandestins" de plusieurs écoles ont été raflé début mars par la population locale désireuse d’entamer une chasse aux clandestins. _ L’information est maintenue sous silence ; les politiques locaux préfèrent ne rien dire plutôt que de faire respecter les droits des enfants. Lors d’une réunion au vice - rectorat, le préfet a même accepté, pour "calmer les esprits", que les services de l’état seront à l’écoute des dénonciations des habitants.
En ce jour de rentrée scolaire à l’ile de Mayotte, nous désirons vous informer de la triste situation de la société mahoraise, où des enfants "clandestins" de plusieurs écoles ont été raflé début mars par la population locale désireuse d’entamer une chasse aux clandestins. _ L’information est maintenue sous silence ; les politiques locaux préfèrent ne rien dire plutôt que de faire respecter les droits des enfants. Lors d’une réunion au vice - rectorat, le préfet a même accepté, pour "calmer les esprits", que les services de l’état seront à l’écoute des dénonciations des habitants.
Vous trouverez en pièce jointe et ci dessous une lettre explicative.
Merci de faire circuler ce mail à
celles et ceux qui ne connaissent pas la situation ; espérant que la
vigilance citoyenne que nous vous proposons sera suffisante pour éviter
de nouvelles exactions.
Des citoyens indigné-e-s
En ce début d’année 2013, tandis qu’en Europe les
citoyen-ne-s rendent un hommage légitime à Stéphane HESSEL, un silence
assourdissant règne au sujet de Mayotte, petite ile de l’archipel des
Comores, devenue 101ème département français malgré les 26 arrêtés de
l’ONU pour l’occupation illégale de ce territoire comorien. On voit
aujourd’hui très clairement les méfaits de cette politique
néocolonialiste.
Il y a quelques jours, les habitants de certains
villages de Mayotte venaient chercher dans les écoles les filles et
fils des « clandestins » venus des îles voisines de
l’archipel afin d’accomplir les travaux que la population leur propose
contre un maigre salaire et un loyer exorbitant. Face à la fermeté des
villageois dans leur volonté de chasser ces étrangers, les différents
services de l’état français à Mayotte ont alors décidé d’officialiser un
véritable service public de délation : « lors d’une
rencontre avec le vice-rectorat, la gendarmerie et les représentants des
villageois, le directeur de cabinet du préfet, a accepté, au nom de
l’apaisement des esprits, que les membres du collectif soient associés à
la lutte contre l’immigration clandestine en fournissant des
informations aux forces de l’ordre sur le statut administratif supposé
de certains habitants de la commune »[i].
De nouveau, on triera les enfants selon leur origine dans les écoles de la république !!!
En 1940, c’était des enfants juifs que les gendarmes
français du gouvernement de Vichy allaient chercher dans les écoles. A
Mayotte, les sombres procédés de la France de Vichy se répètent
honteusement ! A faire retourner M. HESSEL dans sa tombe ![ii] Ces
politiques aberrantes de reconduites à la frontière (26 400 en 2011 dont
6 000 enfants) ont déjà fait plus de 8 000 victimes en mer depuis la
mise en place du visa Balladur en 1995 ([ICI http://www.avaaz.org/fr/petition/Su...
Depuis plusieurs années, de nombreuses associations[iii]
et rapports officiels[iv] pointent les désastres de cette politique
néocoloniale, enfonçant chaque année un peu plus la vie des habitants de
cette île dans un climat de violence et de racisme. Avec près de 35% de
la population sans titre de séjour, ces « occupants illégaux »
sont chaque année un peu plus stigmatisés comme étant la source de tous
les maux de l’île : l’insécurité, le manque de place à l’hôpital et à
l’école… A qui la faute ? Ne serait-ce pas davantage dû à des décisions
politiques plutôt qu’à la présence de ces
« clandestins » : très peu de gendarmes pour les
rondes de nuit, 66 classes fermées à la rentrée prochaine, grand manque
de personnels hospitaliers, d’instituteurs.
Si la France s’est bâtie après la guerre avec des
valeurs humanistes dont nous sommes tous si fiers aujourd’hui, pourquoi
laissons-nous ces mêmes valeurs être bafouées à Mayotte ?
En 2003, le maire de Bandrélé a mis le feu à un village de clandestins ; la Justice l’a condamné à 1euro de dommages et intérêts…. qu’en sera-t-il pour les responsables qui laissent s’installer la ségrégation des enfants dans les écoles ? Et de ceux qui permettent la création d’un service public de délation ?
En 2003, le maire de Bandrélé a mis le feu à un village de clandestins ; la Justice l’a condamné à 1euro de dommages et intérêts…. qu’en sera-t-il pour les responsables qui laissent s’installer la ségrégation des enfants dans les écoles ? Et de ceux qui permettent la création d’un service public de délation ?
Si comme nous, vous souhaitez interpeller les
citoyen-ne-s à propos de ces faits, merci de faire circuler ce texte.
Vous pouvez aussi faire œuvre de vigilance citoyenne en interrogeant les
différents responsables de cette politique vichyste sur la poursuite de
ces pratiques odieuses, en les appelant et/ou en leur envoyant un mail
(ci-dessous un modèle de mail à adapter et leurs coordonnées).
Objet : Vigilance citoyenne
Monsieur le Préfet de la République / Monsieur le Vice-Recteur de Mayotte,
J’ai été informé que plusieurs écoles de Mayotte ont été
le théâtre d’actions de triage me rappelant tristement les politiques
du gouvernement de Vichy au sujet des enfants juifs. Je suis
particulièrement inquiet d’apprendre qu’un « service publique de la délation » aurait été formé pour répondre aux exigences d’une population refusant les lois de notre république.
En tant que Préfet de la République/Vice-Recteur,
responsable d’une importante fonction publique et garant du respect de
nos institutions républicaines, je vous sollicite donc afin de veiller
au respect des lois françaises, en agissant pour que de tels exactions
ne se renouvellent pas.
Pour rappel, voici quelques articles du Code de
l’Education Nationale, mettant en application la Charte Internationale
des Droits de l’Enfant, (en particulier dans son article 28.1 :
« Les Etats rendent l’enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous »).
· Tout enfant peut être accueilli, à partir de l’âge de 3 ans, dans une école proche de son domicile si sa famille en fait la demande (loi du 10 juillet 1989).
. Aucune condition de nationalité ne doit être opposée et aucune discrimination ne doit être faite pour les enfants étrangers (art. L.113-1 du code de l’Education nationale et circulaire du ministre de l’Education national du 6 juin 1991).
· Le principe de l’obligation d’instruction à partir de l’âge de 6 ans est posé par l’article L.131-1 du code de l’Education nationale.(circulaires du 6 juin 1991 et du 20 mars 2002).
· L’inscription des enfants âgés de moins de 18 ans ne doit pas poser de problème. En effet, les étrangers présents en France ne sont soumis à l’obligation de titre de séjour qu’à partir de l’âge de 18 ans. Le ministère de l’Education nationale a rappelé que l’inscription
dans un établissement scolaire d’un élève étranger, quel que soit son
âge, ne peut être subordonnée à la présentation d’un titre de séjour (circulaire du 20 mars 2002).
· Les élèves majeurs ne devraient pas rencontrer de difficultés pour obtenir leur inscription. Le Conseil d’Etat a estimé qu’un titre de séjour ne pouvait être exigé pour l’inscription d’un élève (CE, 24 janvier 1996, Lusilavana).
· Le ministre de l’Education
nationale à lui-même estimé qu’il n’appartenait pas à ses services - en
l’absence de toute compétence conférée par le législateur - de contrôler
la régularité de leur situation administrative (circulaire du 20 mars 2002).
En vous assurant de tout mon soutien dans vos futurs
actions visant à faire respecter l’Etat de Droit à Mayotte, veuillez
agréer, Monsieur le Préfet de la République / Monsieur le Vice-Recteur
de Mayotte, à l’expression de mes respectueuses salutations citoyennes.
M/Mme/Mlle , Citoyen-n-e vigilant-e
Contact :
1 - Vice- Rectorat :
Adresse postale :
B.P. 76. 97600 Mamoudzou
B.P. 76. 97600 Mamoudzou
Tél. standard : 02 69 61 10 24 / Tel vice-recteur :
02 69 61 88 42 /
Tel directeur cabinet : 02 69 61 93 20 / Fax : 02
69 61 09 87
2 – Préfecture :
Adresse postale :
Rue du Grand-Repos. 97600 Mamoudzou
Téléphone : 02 69 63 50 00 Fax : 02 69
60 18 89
3 – Ecoles où
ont eu lieu un tri des enfants :
Commune
de Bandrélé : 02 69 62 16 54/ 02
69 62 28 65/ 02 69 62 57 11
Commune de
M’zouazia : 02 69 62 42 80/ 02 69 62 63 56/ 02
69 62 58 22
4 – Mairies de ces
communes :
Mairie de
M’Zouzia : 02 69 62 16 31/ 02 69
62 63 16
Mairie de
Bandrélé : 02 69 61 98 10/ 02
69 62 19 03 / 02 69 64 75 75/ 02 69 61 99 81
[ii] M. HESSEL déclarait à propos des Droits
de l’Homme que « Les droits
de chaque individu, de chaque homme, de chaque femme, sont rendus plus
restreints, parce que les Etats - et pas seulement les Etats, mais aussi
les grandes communautés -, n’ont pas encore trouvé le moyen de vivre ensemble
sur cette petite planète en donnant aux uns et aux autres tout le respect et
toute la considération qu’ils méritent. »
[iv]
Rapport
sénatoriale de 2012, Tribunal Administratif en 2012, Cour des comptes en
2009, ONU (26 arrêtés).
source : millebabords.org
COMMENTAIRES