Le président au pouvoir depuis dix ans n'est plus apparu en public depuis une brève visite vendredi à son allié sud-africain Jacob Zuma,...
Le président au pouvoir depuis dix ans n'est plus apparu en public depuis une brève visite vendredi à son allié sud-africain Jacob Zuma, à Pretoria.
Le chef de la coalition rebelle Séléka, Michel Djotodia, qui s'est autoproclamé président de la Centrafrique après avoir renversé le président en exercice François Bozizé, a assuré dimanche à Radio France internationale qu'il respecterait les accords de paix de Libreville signés en janvier.
"Nous resterons toujours dans l'esprit de Libreville", a-t-il promis, affirmant qu'il garderait à son poste l'actuel premier ministre du gouvernement d'union nationale, Nicolas Tiangaye, figure de l'opposition à Bozizé, et qu'il organisera des élections "libres et transparentes d'ici trois ans". "Nous ne sommes pas là pour faire une chasse aux sorcières, nous sommes venus pour tous les Centrafricains", a-t-il conclu.
Les rebelles de la Séléka ont pris le contrôle dimanche de la capitale, Bangui, après que le président du pays, François Bozizé, eut déserté la ville. Son départ a été confirmé par Paris dimanche. François Bozizé a préféré gagner la République démocratique du Congo (RDC), a affirmé un de ses conseillers. La RDC a sollicité l'aide du Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) pour transporter la famille du président centrafricain, a indiqué un représentant des Nations unies.
PARIS PREND NOTE
Paris a pris note du départ du président Bozizé."Dans ces cicrconstances, nous appelons tous les partis à faire preuve de la plus grande retenue", a déclaré un porte-parole du Quai d'Orsay. Selon lui, des pillages sont signalés à Bangui. "Nous renouvelons nos consignes de prudence à l'ensemble de nos compatriotes [en République centraficaine] et nous leur demandons de restreindre leurs déplacements au strict minimum", a précisé le porte-parole. Plusieurs centaines de militaires français se trouvent actuellement en Centrafrique, où ils sécurisent notamment l'aéroport de Bangui. Environ 300 soldats supplémentaires ont été envoyés en renfort des 200 soldats déjà sur place, a fait savoir dimanche l'état-major des armées.
WASHINGTON "TRÈS INQUIET"
Les Etats-Unis se sont dits dimanche "profondément inquiets par la détérioration de la sécurité" en Centrafrique, et ont appelé les rebelles de la coalition à respecter les accords de Libreville sur une sortie de crise. "Nous appelons de manière urgente la direction de la Séléka, qui a pris le contrôle de Bangui, à rétablir la loi et l'ordre dans la ville et à remettre en route les services de distribution d'eau et d'électricité", a affirmé la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland, dans un communiqué. Washington se dit également "très inquiet" de la dégradation de la situation humanitaire et par "les informations crédibles et nombreuses faisant état d'atteintes aux droits de l'homme, à la fois par les forces de sécurité et par les combattants Séléka".
SCÈNES DE PILLAGE
Profitant de l'anarchie régnante, des hommes armés, des rebelles mais aussi sans doute des brigands ou membres des forces de l'ordre en civil, ont procédé à des pillages de magasins, de maisons particulières et de voitures. La population prenait ensuite le relais, ont rapporté des témoins dans divers endroits de la capitale.
Les rebelles avaient commencé à entrer dans la capitale samedi en fin d'après-midi après avoir repris les armes la veille. La rébellion avait lancé une offensive le 10 décembre dans le nord du pays et avait enchaîné victoire sur victoire face aux forces gouvernementales avant de stopper sa progression sous la pression internationale à 75 km au nord de Bangui.
Des accords de paix signés à Libreville le 11 janvier avaient débouché sur la formation d'un gouvernement d'union nationale composé du camp Bozizé, de l'opposition et de la rébellion. Arguant du non-respect des accords par le clan Bozizé, les rebelles ont déclenché à nouveau les hostilités vendredi et déclaré vouloir mettre en place un gouvernement de transition après la prise de Bangui.
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