La notation de l’agence américaine contraindra le Royaume à s’endetter à des taux plus élevés Moins d’une semaine après leur annonce...
La notation de l’agence américaine contraindra le Royaume à s’endetter à des taux plus élevés
Moins d’une semaine après leur annonce, les données préliminaires
de l’économie nationale ont produit leurs premiers résultats négatifs.
En raison, entre autres, de l'augmentation du déficit public du pays,
l’agence de notation américaine Moody's a abaissé mardi la note
souveraine du Maroc, de «stable» à «négative». Désormais, le Royaume
est noté «Ba1», en catégorie spéculative, par Moody's.
Les experts de
l’agence ont justifié leur décision par «la détérioration significative
des données fiscales du gouvernement, comme le reflète l'augmentation du
déficit budgétaire ». Pour prendre sa décision, Moody's s’est également
appuyé sur le fait que le déficit de la balance des paiements s'est
rapproché de 10% du PIB «et restera probablement à un niveau élevé en
2013». Ce faisant, Moody’s n’a fait que mettre en lumière la coexistence
d’un déficit budgétaire et d’un déficit de la balance des paiements
annonciateurs d’une perte de résilience de l’économie marocaine. Le
ratio de l’endettement public a, en effet, atteint à fin 2012 58% du
PIB. Il est à signaler que l’agence d’évaluation conditionne son
retour à une perspective stable pour le Royaume par la mise en
application des mesures nécessaires pour mettre fin à la «détérioration
des finances publiques».
Dans l’attente, le Maroc dont une sortie à l’international est fortement probable avant fin 2013, empruntera désormais à des conditions moins avantageuses qu’auparavant.
Dans l’attente, le Maroc dont une sortie à l’international est fortement probable avant fin 2013, empruntera désormais à des conditions moins avantageuses qu’auparavant.
Rappelons dans ce sens que depuis l’investiture de l’actuel Exécutif, l’Etat a commencé à s'endetter à un rythme inouï, et de plus en plus cher. Pour le compte de l’année 2012, il a battu tous les records en termes de recours à l'endettement, et pour 2013, il ne semble avoir d’autre alternative pour équilibrer ses comptes. Idem pour la dette intérieure. Début 2013, le recours à cette dernière s’est poursuivi avec un rythme de plus en plus rapide, provoquant une montée des taux d'intérêt et des conséquences négatives pour l’investissement privé.
A rappeler que cet abaissement de la notation du Royaume intervient moins d’une semaine après l’obtention par le Maroc du prix du «Meilleur deal de l'année 2012» décerné par le magazine financier «Euromoney» comme récompense pour la réussite de l'émission obligataire lancée par le Maroc sur le marché financier international en décembre dernier.
libération
Mohammed Taleb