Jean-François Copé le 19 septembre 2012 à Paris (AFP) Le chef de l'UMP revenait sur ses propos de vendredi soir, dans lesquels ...
Jean-François Copé le 19 septembre 2012 à Paris (AFP)
Le chef de l'UMP revenait sur ses propos de vendredi soir, dans lesquels il évoquait le cas d'un jeune empêché de manger un pain au chocolat lors du ramadan.
Jean-François Copé a justifié samedi à Fréjus ses propos de la veille sur le cas d'un jeune qui se serait fait «arracher son pain au chocolat par des voyous» au motif «qu'on ne mange pas au ramadan», en expliquant qu'il y avait «derrière ce type de comportements une volonté d'instrumentaliser les religions».
Le secrétaire général de l'UMP, candidat à la présidence de son parti, était interrogé par la presse à son arrivée à une réunion publique à Fréjus (Var), sur ses propos de la veille au soir à Draguignan.
«Il est des quartiers où je peux comprendre l'exaspération de certains de nos compatriotes, père ou mère de famille rentrant du travail le soir, apprenant que leur fils s'est fait arracher son pain au chocolat par des voyous qui lui expliquent qu'on ne mange pas pendant le ramadan», avait déclaré Jean-François Copé, déclenchant une polémique sur la Toile, nombre d'internautes y voyant un appel du pied aux électeurs du Front national.
Samedi, il a expliqué avoir voulu décrire «des petites scènes du quotidien qui sont autant de petites blessures, de petites souffrances qui, parfois, sont plus grandes qu'on ne le croit». «Je trouve que le rôle d'un responsable politique, c'est à la fois de le dénoncer et lorsqu'il est républicain, comme c'est mon cas, de proposer des réponses», a-t-il poursuivi.
Les réponses, selon lui, «existent» et«appellent à la fois la fermeté mais aussi l'ouverture d'esprit, la lutte contre toutes les formes d'ignorance et puis de tout faire pour éviter les amalgames».
«Car, a ajouté Jean-François Copé, il y a derrière ce type de comportements une volonté d'instrumentaliser les religions alors que les religions n'ont rien à voir avec tout cela lorsqu'elles sont pratiquées dans le cadre de la République. Elles sont toutes respectables».
Interrogé sur les réactions suscitées par ses propos, Jean-François Copé a jugé que s'il y avait «émoi», il venait de «la gauche bien pensante qui, comme d'habitude, donne des leçons sans jamais voir ce qui se passe sur le terrain». «Mon propos, a-t-il insisté, c'est de raconter les souffrances du quotidien pour bien rappeler que cela n'a rien à voir avec les religions - Rien, ce sont des prétextes que l'on utilise, ce sont des rapports de violence gratuite qui sont de la souffrance pour nos concitoyens - et de proposer des solutions». «Ca, ça fait la différence», a-t-il dit.
La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a dénoncé les déclarations du député-maire de Meaux. «Il y a une volonté manifeste de Jean-François Copé d'instrumentaliser un sujet beaucoup trop important pour être instrumentalisé, (qui est), la question du vivre ensemble», a déclaré sur RTL Najat Vallaud-Belkacem.
«Il faut en prendre chacun des aspects (...), il faut se poser sérieusement la question : comment on fait pour que les Français vivent bien ? (...). Le jour où il (Jean-François Copé) voudra s'exprimer sereinement au lieu de chercher à exploiter les peurs et les fantasmes, alors je serai prête à l'écouter», a ajouté la porte-parole.
(AFP) avec libération
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