Les organisations syndicales ont renouvelé leur opposition autour de la question de la privatisation de la société Comores télécom. C’éta...
Les organisations syndicales ont renouvelé leur opposition autour de la question de la privatisation de la société Comores télécom. C’était lors d’une conférence débat tenue lundi dernier au stade de Missiri. Le projet visant à privatiser la société nationale des télécommunications suscite la polémique entre le gouvernement et les dirigeants syndicaux.
Ouverte par le traditionnel récit coranique, la conférence sur le projet de la privatisation de la société nationale des télécommunications, mis sur les rails par le gouvernement, fut l’occasion pour tous de s’exprimer sur ce projet très contesté.
Au représentant régional de SNACT, Ahmed Ali Bacar, de commencer le débat par un bref historique de la société. Selon ses dires, Comores télécom serait la première société rentable du pays. Depuis 1992, elle ne cesse d’accroitre son chiffre d’affaire et cela malgré les nombreux problèmes économiques dont elle a dû faire face auparavant. La bonne marche de Comores télécom est donc un argument pour Ahmed Ali Bacar pour refuser sa privatisation. Par ailleurs, il s’est dit préoccupé par «une probable hausse du chômage». Comores télécom emploie 12000 personnes dans l’ensemble du territoire, d’après Ahmed Ali Bacar, une partie de ces personnes risque de se retrouver sans emploi au lendemain de la privatisation, d’où son inquiétude.
Un point de vue partagé par le secrétaire à la jeunesse de la confédération des travailleurs comoriens, M. Bacar Dossar, qui trouve le projet « inutile » et «inquiétant». D’ailleurs, il dit se faire des soucis pour«ces futurs chômeurs» au cas d’une privatisation de la société, mais aussi de leur entourage. M. Dossar appelle toutes les parties à se concerter pour trouver une solution, dans l’intérêt de l’Etat, les employés de la société mais aussi de la population.
Les interventions se sont enchainées mais toujours en rejetant la privatisation de la société nationale des télécommunications. Et même dans le public, l’idée est restée la même, le volet socio-économique du projet point central du débat était l’argument du refus de la privatisation de Comores télécom.
Assistant attentivement le débat, M. Kheldi Jaffar Abasse, secrétaire général de l’autorité portuaire de Mutsamudu, s’est dit lui aussi très préoccupé. Doutant fort qu’une compagnie étrangèrevoit le volet social, il craint que la compagnie qui prendra Comores télécomne pense qu’à ses intérêts. Le monopole dont elle bénéficiera, toujours selon lui, sera «un avantage qui risque de tout lui permettre».
Madame Fatima Sitti Chahalane, en sa qualité de présidente du patrimoine des Comores, considère la société nationale des télécommunications comme un «patrimoine à défendre». Certes, pense-t-elle, il faut une ouverture du capital pour permettre la concurrence mais «Comores télécom doit rester aux mains des comoriens».
Les partisans à la non-privatisation perçoivent ce projet comme une vente dangereuse. Il propose une amélioration de certains services de Comores télécom, comme Huri, en attendant d’étudier les procédures à entreprendre au cas d’une éventuelle privatisation.
Rappelons qu’une manifestation de même nature a été organisée à Moroni, le 05 septembre dernier.
Mohamed Kaembi
Dar Ndjah
COMMENTAIRES