Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé jeudi une "stratégie globale" ...
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé jeudi une "stratégie globale" pour faire de Marseille une métropole de dimension européenne, enrayer la violence endémique et permettre à l'agglomération de "repartir de l'avant".
Au-delà de l'aspect sécuritaire, le chef du gouvernement, qui se rendra sur place lundi et mardi, prévoit une refonte institutionnelle pour doter la ville du statut de métropole et un préfet sera dédié à cette mission.
Le destin de Marseille est une "question d'intérêt national", a dit Jean-Marc Ayrault en se défendant de vouloir "stigmatiser" les acteurs locaux ou placer la ville "sous tutelle".
Face à l'insécurité, il a annoncé dans l'immédiat un "renfort de 205 policiers et gendarmes à Marseille" et la création d'une nouvelle Zone de sécurité prioritaire (ZSP) pour les quartiers du sud de la cité phocéenne.
L'actuel préfet délégué à la sécurité deviendra un préfet "de plein exercice" pour l'ensemble des Bouches-du-Rhône, et non plus seulement pour Marseille, et les moyens de la justice et de l'administration pénitentiaire seront renforcés.
"Pour réussir, nous tendons la main et nous souhaitons qu'elle soit saisie", a dit le Premier ministre, qui avait réuni 18 ministres ou leurs représentants lors d'un comité interministériel à Matignon.
Pour Jean-Marc Ayrault, le fait que Marseille devienne capitale européenne de la culture en 2013 "peut-être une opportunité formidable" pour mobiliser toutes les énergies.
"SOLUTION GLOBALE"
Le gouvernement entend oeuvrer à une "solution globale", alliant prévention, logement, social, éducation et politique de la ville.
Jean-Marc Ayrault a assuré que la lutte contre la criminalité organisée- 20 règlements de comptes ont eu lieu depuis le début de l'année dans le département- ne se limiterait pas à l'envoi au coup par coup d'un escadron de gendarmes ou d'une compagnie de CRS supplémentaire,
Manuel Valls (Intérieur), Christiane Taubira (Justice), François Lamy (Ville), Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Marie-Arlette Carlotti (Lutte contre l'exclusion) étaient notamment présents à Matignon.
Le dossier marseillais constitue un test pour la majorité longtemps accusée de laxisme par la droite qui, en dépit du volontarisme affiché par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, affirme que le gouvernement reste dans le flou.
Manuel Valls table pour l'instant sur la mise en place progressive de 50 à 63 Zones de sécurité prioritaires (ZSP) au niveau national d'ici 2013 pour obtenir des résultats dans les quartiers difficiles.
Les ministres de l'Intérieur, de droite comme de gauche, ont multiplié les visites à Marseille depuis trois ans, sur fond de flambée de la criminalité dans les quartiers Nord où se trouvent les cités et de polémique sur les réponses à y apporter.
L'exécutif a opposé une fin de non recevoir à la suggestion de la sénatrice-maire PS des 15e et 16e arrondissements de la ville, Samia Ghali, qui demandait l'intervention de l'armée.
Manuel Valls a pour sa part accusé de démagogie le maire UMP Jean-Claude Gaudin, qui demandait que toute la ville soit classée en ZSP, et pas seulement deux quartiers.
Jean-Marc Ayrault n'a pas exclu des changements d'hommes, en particulier à la tête de la police marseillaise. Selon des sources syndicales, les jours du préfet délégué à la police Alain Gardère seraient "comptés".
Le syndicat Unité SGP police, qui a obtenu en partie satisfaction sur les effectifs, avait insisté sur le fait que Marseille "n'est pas une zone de non-droit ni un Fort Chabrol permanent".
Selon lui, la montée de la violence et les règlements de comptes dans la cité phocéenne sont surtout liés au trafic de stupéfiants et l'idée d'un plan global va dans le bon sens.
Gérard Bon
Au-delà de l'aspect sécuritaire, le chef du gouvernement, qui se rendra sur place lundi et mardi, prévoit une refonte institutionnelle pour doter la ville du statut de métropole et un préfet sera dédié à cette mission.
A l'issue d'un comité interministériel à Matignon, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé une "stratégie globale" pour faire de Marseille une métropole de dimension européenne, enrayer la violence endémique et permettre à l'agglomération de "repartir de l'avant". /Photo prise le 6 septembre 2012/REUTERS/Charles Platiau
Le destin de Marseille est une "question d'intérêt national", a dit Jean-Marc Ayrault en se défendant de vouloir "stigmatiser" les acteurs locaux ou placer la ville "sous tutelle".
Face à l'insécurité, il a annoncé dans l'immédiat un "renfort de 205 policiers et gendarmes à Marseille" et la création d'une nouvelle Zone de sécurité prioritaire (ZSP) pour les quartiers du sud de la cité phocéenne.
L'actuel préfet délégué à la sécurité deviendra un préfet "de plein exercice" pour l'ensemble des Bouches-du-Rhône, et non plus seulement pour Marseille, et les moyens de la justice et de l'administration pénitentiaire seront renforcés.
"Pour réussir, nous tendons la main et nous souhaitons qu'elle soit saisie", a dit le Premier ministre, qui avait réuni 18 ministres ou leurs représentants lors d'un comité interministériel à Matignon.
Pour Jean-Marc Ayrault, le fait que Marseille devienne capitale européenne de la culture en 2013 "peut-être une opportunité formidable" pour mobiliser toutes les énergies.
"SOLUTION GLOBALE"
Le gouvernement entend oeuvrer à une "solution globale", alliant prévention, logement, social, éducation et politique de la ville.
Jean-Marc Ayrault a assuré que la lutte contre la criminalité organisée- 20 règlements de comptes ont eu lieu depuis le début de l'année dans le département- ne se limiterait pas à l'envoi au coup par coup d'un escadron de gendarmes ou d'une compagnie de CRS supplémentaire,
Manuel Valls (Intérieur), Christiane Taubira (Justice), François Lamy (Ville), Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Marie-Arlette Carlotti (Lutte contre l'exclusion) étaient notamment présents à Matignon.
Le dossier marseillais constitue un test pour la majorité longtemps accusée de laxisme par la droite qui, en dépit du volontarisme affiché par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, affirme que le gouvernement reste dans le flou.
Manuel Valls table pour l'instant sur la mise en place progressive de 50 à 63 Zones de sécurité prioritaires (ZSP) au niveau national d'ici 2013 pour obtenir des résultats dans les quartiers difficiles.
Les ministres de l'Intérieur, de droite comme de gauche, ont multiplié les visites à Marseille depuis trois ans, sur fond de flambée de la criminalité dans les quartiers Nord où se trouvent les cités et de polémique sur les réponses à y apporter.
L'exécutif a opposé une fin de non recevoir à la suggestion de la sénatrice-maire PS des 15e et 16e arrondissements de la ville, Samia Ghali, qui demandait l'intervention de l'armée.
Manuel Valls a pour sa part accusé de démagogie le maire UMP Jean-Claude Gaudin, qui demandait que toute la ville soit classée en ZSP, et pas seulement deux quartiers.
Jean-Marc Ayrault n'a pas exclu des changements d'hommes, en particulier à la tête de la police marseillaise. Selon des sources syndicales, les jours du préfet délégué à la police Alain Gardère seraient "comptés".
Le syndicat Unité SGP police, qui a obtenu en partie satisfaction sur les effectifs, avait insisté sur le fait que Marseille "n'est pas une zone de non-droit ni un Fort Chabrol permanent".
Selon lui, la montée de la violence et les règlements de comptes dans la cité phocéenne sont surtout liés au trafic de stupéfiants et l'idée d'un plan global va dans le bon sens.
Gérard Bon
© 2012 Reuters
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