L'inspection judiciaire diligentée par la Chancellerie est venue tirer au clair les nombreux dysfonctionnements qui ont entravé l'in...
L'inspection judiciaire diligentée par la Chancellerie est venue tirer au clair les nombreux dysfonctionnements qui ont entravé l'instruction de l'affaire dite "Roukia", notamment l'enquête menée par le vice président de l'instruction sur le juge d'instruction chargé de l'affaire.
Depuis l'affaire Bettencourt, il est devenu tentant pour les juges d'enquêter sur le "recel du secret de l'instruction", qui qualifie la publication dans la presse de faits en principe couverts par le secret professionnel des magistrats qui y ont accès. Jusqu'alors, il était courant que des magistrats, policiers ou avocats "lâchent un biscuit" à un journaliste de confiance pour porter des faits à la connaissance du public avant la fin de l'enquête, pour empêcher l'étouffement d'une affaire ou pour se couvrir.
"L'affaire des fadettes de Mayotte" concerne un court article paru dans un petit journal de presse alternative locale : Upanga. Dans son sujet, le journaliste cite des écoutes téléphoniques compromettantes pour un des gendarmes mis en cause dans l'affaire Roukia, du nom de la jeune fille morte d'une overdose d'héroïne, un fait divers rarissime dans l'île aux parfums.
Le juge d'instruction Hakim Karki en charge de cette affaire a signalé à plusieurs reprises les pressions, anonymes ou non, qui ont été exercées sur lui pour qu'il cesse de s'intéresser aux gendarmes du GIR qu'il soupçonne d'avoir contribué à introduire la drogue qui a tué Roukia. Déterminé, l'homme a poursuivi sa mission, forçant l'admiration des uns, excitant la rage des autres, notamment de son voisin au tribunal, Marc Boehrer, vice-président de l'instruction. C'est ce dernier qui a fait demander les relevés d'appels téléphoniques, les fameuses fadettes d'Hakim Raki, de sa greffière et de plusieurs avocats pour découvrir qui avait transmis les écoutes publiées dans Upanga.
Les écoutes en elles-mêmes ne sont pas en cause, puisque le journal n'a jamais fait l'objet de poursuites, malgré la gravité des faits qu'il dénonce. Pour Maître Larifou, qui défend l'indicateur qui aurait vendu la drogue à Roukia et qui prétend qu'elle lui a été fournie par un gendarme haut placé, "Hakim Karki fait honneur à son serment". Comme son nom figure probablement parmi ceux qui ont été espionnés, il reste prudent, mais il estime qu'"une telle pression influe sur la manière de travailler".
En demandant une inspection judiciaire, la Chancellerie envoie un message clair aux magistrats de Mayotte et d'ailleurs : les juges doivent travailler à l'abri des pressions et ne peuvent enquêter les uns sur les autres. C'était la mise au point qui manquait, après le dépaysement de l'affaire Roukia au tribunal de Saint-Denis de La Réunion. Source: Mayotte la 1ère
Depuis l'affaire Bettencourt, il est devenu tentant pour les juges d'enquêter sur le "recel du secret de l'instruction", qui qualifie la publication dans la presse de faits en principe couverts par le secret professionnel des magistrats qui y ont accès. Jusqu'alors, il était courant que des magistrats, policiers ou avocats "lâchent un biscuit" à un journaliste de confiance pour porter des faits à la connaissance du public avant la fin de l'enquête, pour empêcher l'étouffement d'une affaire ou pour se couvrir.
"L'affaire des fadettes de Mayotte" concerne un court article paru dans un petit journal de presse alternative locale : Upanga. Dans son sujet, le journaliste cite des écoutes téléphoniques compromettantes pour un des gendarmes mis en cause dans l'affaire Roukia, du nom de la jeune fille morte d'une overdose d'héroïne, un fait divers rarissime dans l'île aux parfums.
Le juge d'instruction Hakim Karki en charge de cette affaire a signalé à plusieurs reprises les pressions, anonymes ou non, qui ont été exercées sur lui pour qu'il cesse de s'intéresser aux gendarmes du GIR qu'il soupçonne d'avoir contribué à introduire la drogue qui a tué Roukia. Déterminé, l'homme a poursuivi sa mission, forçant l'admiration des uns, excitant la rage des autres, notamment de son voisin au tribunal, Marc Boehrer, vice-président de l'instruction. C'est ce dernier qui a fait demander les relevés d'appels téléphoniques, les fameuses fadettes d'Hakim Raki, de sa greffière et de plusieurs avocats pour découvrir qui avait transmis les écoutes publiées dans Upanga.
Les écoutes en elles-mêmes ne sont pas en cause, puisque le journal n'a jamais fait l'objet de poursuites, malgré la gravité des faits qu'il dénonce. Pour Maître Larifou, qui défend l'indicateur qui aurait vendu la drogue à Roukia et qui prétend qu'elle lui a été fournie par un gendarme haut placé, "Hakim Karki fait honneur à son serment". Comme son nom figure probablement parmi ceux qui ont été espionnés, il reste prudent, mais il estime qu'"une telle pression influe sur la manière de travailler".
En demandant une inspection judiciaire, la Chancellerie envoie un message clair aux magistrats de Mayotte et d'ailleurs : les juges doivent travailler à l'abri des pressions et ne peuvent enquêter les uns sur les autres. C'était la mise au point qui manquait, après le dépaysement de l'affaire Roukia au tribunal de Saint-Denis de La Réunion. Source: Mayotte la 1ère