Un Boeing 737 800 d'Air Austral affrété par l'Aviation civile française a ramené dans la nuit de lundi à mardi 162 des 380 Français ...
Un Boeing 737 800 d'Air Austral affrété par l'Aviation civile française a ramené dans la nuit de lundi à mardi 162 des 380 Français d'origine comorienne bloqués aux Comores après que leur agence de voyage marseillaise a mis la clef sous la porte. Air France a assuré hier matin leur rapatriement sur Paris d'où ils ont regagné Marseille par leurs propres moyens.
Aux Comores on les appelle les « Je viens ». Chaque année, ces membres de la diaspora comorienne, dont beaucoup ont élu domicile à Marseille, se saignent aux quatre veines pour revenir aux pays et chaque année nombreux sont ceux qui sont victimes d'agences de voyages malhonnêtes.
En août 2010, 805 Franco-Comoriens se retrouvaient ainsi bloqués à Moroni, floués par l'agence France Comores Voyages. Celle-ci avait affrété des vols auprès d'Air Madagascar mais n'avait reversé que la moitié de l'argent perçu. Résultat : la compagnie nationale malgache refusait d'assurer les vols retours. Cette année, le gouvernement comorien espérait que les voyages des « Je viens » se dérouleraient sans encombre dans les deux sens. En mars dernier, Comores Aviation, qui assure des liaisons interîles, se voyait désignée pour assurer des liaisons Moroni-Marseille via Le Caire en Airbus A310 à partir du 18 juin.
LES CAUCHEMARS DU PASSÉ
« Nous avons voulu mettre tous les garde-fous pour éviter de revivre les cauchemars du passé », soulignait le ministre comorien du Tourisme. « Comores Aviation a signé un document l'engageant à réacheminer vers la France aux dates indiquées ses passagers. En cas de panne ou de retard, un autre avion sera mis à disposition et les passagers seront pris en charge. » "Avec cette nouvelle ligne Moroni-Marseille, nous avons pris l'initiative, avec notre partenaire Axe Assurance Assistance, qu'en cas d'éventuel problème de vol, notre partenaire dépêcherait un avion, le plus vite possible", assurait pour sa Yasser Ali Assoumani, directeur général adjoint de Comores Aviation.
Ces belles résolutions n'ont pas été suivies d'effet. Partis les 18 et 25 juin, quelque 380 Marseillais d'origine comorienne se sont retrouvés bloqués à Moroni, après que l'agence Méditerranée Europe Tourisme (MET), basée à Marseille et qui leur avait délivré les billets, eut annulé tous les retours. Elle leur avait fait miroiter des tarifs alléchants (1 190 euros affichés contre 1 780 euros au tarif normal) « Près d'une centaine de passagers, "ceux qui avaient les moyens", sont déjà repartis sur d'autres compagnies », selon Abdillah Mouigni, secrétaire général au ministère comorien des Transports et du Tourisme. Le tribunal de Marseille a engagé des poursuites contre MET mais "le même jour, le tour-opérateur annonçait une faillite et déposait le bilan", affirmait Abdillah Mouigni.
où sont passées les assurances ?
Lundi, Le tribunal de commerce de Marseille a sommé Ibrahim Djellouadji, responsable de l'agence de voyage Méditerranée Europe Tourisme, de débloquer ses assurances afin d'affréter un avion pour rapatrier les passagers coincés à Moroni. Il devra s'acquitter du paiement d'une astreinte de 3 000 euros pour chaque jour de retard. "Où sont passés les assurances et le dépôt de garantie de MET, aujourd'hui en liquidation ?", s'interroge Abdillah Mouigni. "La France a proposé de rapatrier les vacanciers moyennant 350 euros par passager jusqu'à Paris, mais il leur faudra ensuite payer le train Paris-Marseille. Prenez une famille de trois personnes, ça fait beaucoup pour un vol de sinistrés", a-t-il ajouté. Dans la nuit de lundi à mardi, l'Aviation civile française a affrété un Boeing 737 800 d'Air Austral qui est allé chercher 162 passagers à Moroni pour les acheminer à Gillot où ils ont embarqué hier matin sur un vol d'Air France à destination de Paris
Alain Dupuis
Journal de l'île de la Réunion
Source : clicanoo
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