Intempéries : les travaux de nettoyage et de réparation en cours

Vuvuni sous la boue Les interventions de nettoyage et de dégagement des routes ont démarré samedi avec la réapparition du soleil...

Vuvuni sous la boue

Les interventions de nettoyage et de dégagement des routes ont démarré samedi avec la réapparition du soleil sur les zones sinistrées. Plusieurs intervenants travaillent à pied d’œuvre pour le retour à la nor- mal. Aux côtés des populations locales, qui restent mobilisées, les éléments de l'And, la police, les jeunes des mouvements scouts, le Croissant-Rouge, le personnel des institutions et des sociétés convergent vers les zones sinistrées pour le grand ménage.
Les équipes et engins des travaux publics sont aussi sur le terrain avec le concours de l'entreprise turque Kulak. "Notre mission est aujourd'hui de rétablir rapidement la circulation et éviter les dangers sur les voies", confie Mohamed Larif Oukacha, conseiller du président. Les véhicules pouvaient ainsi circuler sur Kafuni depuis samedi alors que la première traversée du pont de Iruvuni à Mitsudje a pu avoir lieu lundi soir. "Ici la rivière a quitté son lit habituel et nous faisons un enro- chement pour dévier les eaux en attendant la construction d'un pont

lors de l'aménagement de la Rn2", confirme le directeur national des routes, Saïd Housseini. Les automo- bilistes du reste du Hambu et de Mbadjini ont profité de ces travaux temporaires pour reprendre leur trajet habituel. A Nyumadzaha ya Bambao, les jeunes sont sur les routes, pèles à la main, pour déblayer le sable qui colmate les voies. A Vuvuni et Bweni, les hommes et femmes sur le terrain continuent à enlever la boue qui s'est introduit partout, malgré les précipitations d'hier mardi. Une équipe de Kulak devait aussi vider la rivière entre Vuvuni et Mde remplie de pierres et de sable qui dépassent le pont en hauteur. 

Gestion contrôlée 

Pour prévenir toute épidémie, l'Unicef a mis à la disposition du gouvernement des 2.070 kits pour purification de l'eau. "Il appartient aux maires d'assurer la distribution", dira un responsable de l'Unicef. Les responsables des localités de Mitsudje, Salimani, Bangwa dans le Hambu et Vuvuni, Bweni, Nyumadzaha pour le Bambao doi-

vent traiter l'eau afin d'éviter des complications. Issa Soilih, représentant du ministère des Finances pour suivre sur la gestion de l'aide alimen- taire, a affirme lundi que les stocks alimentaires réservés aux sinistrés étaient presque épuisés et que d'aut- re dispositions sont prises pour cher- cher d'autres denrées. "Les grands commerçants ont porté leurs lots de contributions, et chaque donateur a un œil sur la gestion de l'aide, question de s'assurer que cette nourriture arrive bien à la destination prévue", dira-t-il. S'agissant des sinistrés, Hadidja Saïd Hachim se souvient encore du calvaire vécu ces derniers jours à Nyumadzaha ya Bambao. Dans cette localité limitrophe avec la région de Hambu, le bilan provisoire des dégâts est alarmant. Ce rapport établi dimanche fait état d'un enfant mort-né, du fait que la mère n'ait pas pu se rendre à l'hôpital, 11 maisons

détruites totalement, 50 personnes légèrement blessées pendant les opé- rations de sauvetage, 82 personnes déplacées, 86 familles sans abris, 300 habitations inondées, et d'un poulailler de 400 pondeuses emporté par les eaux. Les entrepôts de commer- çants, une école maternelle et une mosquée ont été détruites.
Abouhariat S. Abdallah Irchad O. Djoubeire 
 
L'Exécutif anjouanais en aide aux sinistrés

Une aide de plusieurs tonnes  de riz, de sucre, de lait et d'ambrevade, émanant de l'Exécutif de l'île
autonome de Ndzuwani, a été distribuée lundi aux populations d'onze localités frappées par les dégâts des dernières intempéries. Cette distribution a été assurée par une équipe hétéroclite composée d'infirmiers et de sages-femmes, de volontaires du Croissant-Rouge comorien, de policiers et de gendarmes, mais égale- ment de membres de l'Exécutif insulaire.
Les pluies diluviennes qui se sont abattues ces derniers jours sur l'archipel auraient fait dix mille sinistrés dans l'île, selon Sounhadj Attoumane, directeur de cabinet du gouverneur de Ndzuwani. C'est la première fois qu'un chiffre officiel est avancé sur l'évaluation des dom- mages causés sur l'île par les intem- péries. Cette déclaration a été faite devant des journalistes samedi 28 avril à Dar Nadjah, siège du gouver- norat, après la tenue d'une réunion de concertation entre plusieurs mem-

de la direction régionale de la sécurité civile (Drss, ancien Cosep) et des représentants des populations des zones sinistrées. 

Comme à Ngazidja 

Ces derniers ont été invités "pour être écoutés", afin de permettre aux autorités de l'île de "suivre l'évolution de la situation" et "voir ce qu'elle peut apporter immédiatement comme aide d'urgence, en attendant les décisions dans ce sens du gouvernement fédéral", poursuit Sounhadj Attoumane.
De son briefing de samedi avec la Drss, l'Exécutif a dressé son rapport sur la situation dans l'île, qui, apparemment, n'est pas très différente de celle de Ngazidja, à part que jusqu'i- ci, Ndzuwani ne déplore pas de décès. Le directeur de cabinet d'Anissi Chamsidine parle ainsi de "plusieurs habitations détruites", des "pans de route et des ponts hors ser- vice", des "manuels scolaires, plu- sieurs têtes de bétail emportés" partiellement dans la région du sud, entre Moya et Sima. La semai- ne dernière, au plus fort des intempé- ries, plusieurs troupes des forces de l'ordre ont été mobilisées dans cette région pour assister la population. Des engins y ont été dépêchés pour dégager les voies. Le gouverneur Anissi Chamsidine avait participé dans ces opérations d'assis- tance aux sinistrés à Ndzuwani et s'est déplacé sur Ngazidja pour visi- ter les zones touchées.

Sardou Moussa: alwatwan