On se doutait que notre enquête sur la gestion pour le moins surprenante d’Air Austral ne ferait pas plaisir au patron de cette compagnie a...
On se doutait que notre enquête sur la gestion pour le moins surprenante d’Air Austral ne ferait pas plaisir au patron de cette compagnie aérienne réunionnaise.
Il y a trois jours, Gérard Ethève s’est fendu d’une note - que nous nous sommes procurée - à ses collaborateurs dans laquelle il crie à « une conspiration » contre Air Austral et lui même. Il l'a conclue sur cette interrogation : «à qui profite le crime ?», suggérant que nous l’avons rédigée pour le compte d’un de ses concurrents.
Rassurons le, cet article n’est le résultat d’aucune commande, mais le fruit d’un travail de plusieurs semaines et d’un reportage sur l’île de la Réunion. Nous avons voulu comprendre comment cette entreprise, longtemps symbole d’une formidable réussite locale, et qui a réussi à doubler Air France sur les liaisons vers la Métropole, avec un service à bord de grande qualité (que nous avons testé), a pu se retrouver dans le rouge. Car la compagnie, à capitaux essentiellement publics (elle appartient à 46,6% à une société d’Economie mixte, la Sematra, elle même détenue en majorité par la Région) s’attend à une perte de 30 millions d’euros pour 2011-2012 (pour 400 millions d’euros de chiffre d’affaires).
Or, si elle en est arrivée là, c’est parce qu’elle a succombé, sous l’impulsion de Gérard Ethève, aux manettes depuis sa création, en 1991, à la folie des grandeurs. Des lignes ont ainsi été ouvertes en 2009 vers Sydney, Nouméa (Nouvelle Calédonie) et Bangkok sans étude de marché et sans réelles perspectives de rentabilité. Résultat, la moitié des sièges restent vides et ces lignes cumulent environ 15 millions d’euros de pertes par an.
Air Austral s’est lancée dans le même temps dans une coûteuse politique de renouvellement de la flotte, achetant une dizaine d’appareils flambants neufs. Conséquence, l’entreprise, qui a déjà reçu en février 18,6 millions d’euros de son actionnaire principal, la Sematra, a encore besoin de plus de 20 millions d’euros pour tenir jusqu’à la fin l’année... Nul besoin d’un complot pour en arriver à ce constat.
Emmanuelle Andreani
Il y a trois jours, Gérard Ethève s’est fendu d’une note - que nous nous sommes procurée - à ses collaborateurs dans laquelle il crie à « une conspiration » contre Air Austral et lui même. Il l'a conclue sur cette interrogation : «à qui profite le crime ?», suggérant que nous l’avons rédigée pour le compte d’un de ses concurrents.
Rassurons le, cet article n’est le résultat d’aucune commande, mais le fruit d’un travail de plusieurs semaines et d’un reportage sur l’île de la Réunion. Nous avons voulu comprendre comment cette entreprise, longtemps symbole d’une formidable réussite locale, et qui a réussi à doubler Air France sur les liaisons vers la Métropole, avec un service à bord de grande qualité (que nous avons testé), a pu se retrouver dans le rouge. Car la compagnie, à capitaux essentiellement publics (elle appartient à 46,6% à une société d’Economie mixte, la Sematra, elle même détenue en majorité par la Région) s’attend à une perte de 30 millions d’euros pour 2011-2012 (pour 400 millions d’euros de chiffre d’affaires).
Or, si elle en est arrivée là, c’est parce qu’elle a succombé, sous l’impulsion de Gérard Ethève, aux manettes depuis sa création, en 1991, à la folie des grandeurs. Des lignes ont ainsi été ouvertes en 2009 vers Sydney, Nouméa (Nouvelle Calédonie) et Bangkok sans étude de marché et sans réelles perspectives de rentabilité. Résultat, la moitié des sièges restent vides et ces lignes cumulent environ 15 millions d’euros de pertes par an.
Air Austral s’est lancée dans le même temps dans une coûteuse politique de renouvellement de la flotte, achetant une dizaine d’appareils flambants neufs. Conséquence, l’entreprise, qui a déjà reçu en février 18,6 millions d’euros de son actionnaire principal, la Sematra, a encore besoin de plus de 20 millions d’euros pour tenir jusqu’à la fin l’année... Nul besoin d’un complot pour en arriver à ce constat.
Emmanuelle Andreani
© Capital.fr
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