Des soldats du rang se sont emparés dans la nuit du palais présidentiel à Bamako. Le président Amadou Toumani Touré aurait été exfiltré vers...
Des soldats du rang se sont emparés dans la nuit du palais présidentiel à Bamako. Le président Amadou Toumani Touré aurait été exfiltré vers un lieu tenu secret.
Une mutinerie a tourné dans la nuit de mercredi à jeudi au coup d'État au Mali. Des militaires affirment avoir renversé le pouvoir du président Amadou Toumani Touré, dit ATT, après s'être emparés du palais de Koulouba, situé sur une colline dominant Bamako. Le bâtiment présidentiel a été en partie incendié et le chef de l'État aurait été exfiltré par sa garde vers un lieu tenu secret.
Les putschistes étaient apparus au milieu de la nuit à la télévision nationale, qu'ils occupaient depuis plusieurs heures. Leur porte-parole, le lieutenant Amadou Konaré, a annoncé la «fin d'un régime incompétent», la dissolution de «toutes les institutions», la suspension de la Constitution et la mise en place d'un couvre-feu.
Rébellion touareg
Il a indiqué avoir agi avec des hommes de rang pour répondre «à l'incapacité» d'ATT «à gérer la crise dans le nord du pays» en proie à une rébellion touareg depuis le 17 janvier et à une instabilité orchestrée par des groupes armés islamistes tel al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Le lieutenant parlait au nom d'un énigmatique Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'État (CNRDRE). La junte a pris l'engagement de restaurer le pouvoir civil et de mettre en place un gouvernement d'union nationale lorsque l'«intégrité du territoire sera rétablie».
Les mutins sont issus de la caserne de Kati, située hors de Bamako. Ils se sont soulevés à l'occasion de la visite du ministre de la Défense, qui était allé à leur rencontre pour tenter de calmer leur grogne. Les soldats protestaient contre le «manque de moyens» déployés sur le terrain pour contrer la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), conduite par des centaines de combattants surarmés ayant servi en Libye dans les rangs des troupes d'élite du colonel Kadhafi. Ils reprochent à Amadou Toumani Touré sa mollesse.
Une première vague de contestation militaire avait déferlé en février sur Bamako après le massacre à Aguelhok de soldats maliens, tués par des rebelles au moyen de balles tirées à bout portant ou égorgés. Le régime avait vacillé. ATT, un général démocrate qui avait rendu le pouvoir après un putsch voici vingt ans et avait ensuite été élu président, semblait au crépuscule de son règne. Il avait prévu de ne pas se représenter à l'élection présidentielle qui devait se tenir fin avril.
Le coup de sang des mutins de Kati semble avoir donné un coup d'accélérateur aux projets de coup d'État qui se tramaient dans l'ombre. Les troupes maliennes se disent démoralisées par les discours du gouvernement, qui cacherait la réalité du conflit dans le nord du pays. Ils accusent également des membres de leur hiérarchie de corruption. Désorientée, l'armée malienne est en difficulté dans son bras de fer avec le MNLA. Elle a abandonné plusieurs garnisons et n'apparaît pour l'instant pas en mesure de reprendre l'initiative.
Source:lefigaro
Une mutinerie a tourné dans la nuit de mercredi à jeudi au coup d'État au Mali. Des militaires affirment avoir renversé le pouvoir du président Amadou Toumani Touré, dit ATT, après s'être emparés du palais de Koulouba, situé sur une colline dominant Bamako. Le bâtiment présidentiel a été en partie incendié et le chef de l'État aurait été exfiltré par sa garde vers un lieu tenu secret.
Les putschistes étaient apparus au milieu de la nuit à la télévision nationale, qu'ils occupaient depuis plusieurs heures. Leur porte-parole, le lieutenant Amadou Konaré, a annoncé la «fin d'un régime incompétent», la dissolution de «toutes les institutions», la suspension de la Constitution et la mise en place d'un couvre-feu.
Rébellion touareg
Il a indiqué avoir agi avec des hommes de rang pour répondre «à l'incapacité» d'ATT «à gérer la crise dans le nord du pays» en proie à une rébellion touareg depuis le 17 janvier et à une instabilité orchestrée par des groupes armés islamistes tel al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Le lieutenant parlait au nom d'un énigmatique Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'État (CNRDRE). La junte a pris l'engagement de restaurer le pouvoir civil et de mettre en place un gouvernement d'union nationale lorsque l'«intégrité du territoire sera rétablie».
Les mutins sont issus de la caserne de Kati, située hors de Bamako. Ils se sont soulevés à l'occasion de la visite du ministre de la Défense, qui était allé à leur rencontre pour tenter de calmer leur grogne. Les soldats protestaient contre le «manque de moyens» déployés sur le terrain pour contrer la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), conduite par des centaines de combattants surarmés ayant servi en Libye dans les rangs des troupes d'élite du colonel Kadhafi. Ils reprochent à Amadou Toumani Touré sa mollesse.
Une première vague de contestation militaire avait déferlé en février sur Bamako après le massacre à Aguelhok de soldats maliens, tués par des rebelles au moyen de balles tirées à bout portant ou égorgés. Le régime avait vacillé. ATT, un général démocrate qui avait rendu le pouvoir après un putsch voici vingt ans et avait ensuite été élu président, semblait au crépuscule de son règne. Il avait prévu de ne pas se représenter à l'élection présidentielle qui devait se tenir fin avril.
Le coup de sang des mutins de Kati semble avoir donné un coup d'accélérateur aux projets de coup d'État qui se tramaient dans l'ombre. Les troupes maliennes se disent démoralisées par les discours du gouvernement, qui cacherait la réalité du conflit dans le nord du pays. Ils accusent également des membres de leur hiérarchie de corruption. Désorientée, l'armée malienne est en difficulté dans son bras de fer avec le MNLA. Elle a abandonné plusieurs garnisons et n'apparaît pour l'instant pas en mesure de reprendre l'initiative.
Source:lefigaro
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