La “journée de promotion des sagous et du sagoutier”, dimanche 11 mars, initiée par la faculté des Sciences et Techniques de l’Université ...
La “journée de promotion des sagous et du sagoutier”, dimanche 11 mars, initiée par la faculté des Sciences et Techniques de l’Université des Comores (Udc), en partenariat avec la Mairie de
Mbeni-Nyumamsiru et la collaboration de l’association du quartier Zirembweni, a révélé tout l’art culinaire qu’offre le produit.
Quand Mbeni expose son sagou
Dans le grand hall de l’Hôtel de ville de Mbeni, le jeune Soulaïmana Said Halidi, le responsable de l’exposition, a invité le public à déguster quatorze menus, à base de sagou, proposés par des étudiants de l’Udc, d’une part, et des jeunes de l’association de Mbeni, d’autre part. Notre maître d’hôtel a pris le soin de nous faire la différence des plats. Ces plats qui vont des “Entrée“ (quatre
types de potages) aux desserts en passant par les plats de résistance – pas moins de sept plats . Mbeni, chef-lieu de la
préfecture de
H a m a h a m e t -
Mbwanku au nord-est
de Ngazidja, a honoré le sagou, un
produit bien du terroir, à travers des
expositions, conférences et séances
de dégustation de différents mets faits
à base de sagou. Ainsi, du 8 au 11
mars, la ville a été parée des feuilles
du palmier et différentes activités culturelles,
notamment des danses et
chants, ont animé l’évènement.
De A à Z
La “journée de promotion des sagous
et du sagoutier“, dimanche 11 mars,
initiée par la faculté des Sciences et
Techniques de l’Université des
Comores (Udc), en partenariat avec
la Mairie de Mbeni-Nyumamsiru et
la collaboration de l’association du
quartier Zirembweni, a révélé tout
l’art culinaire qu’offre le produit.
Dans le grand hall de l’Hôtel de ville de Mbeni, le jeune Soulaïmana Said
Halidi, le responsable de l’exposition,
a invité le public à déguster quatorze
menus, à base de sagou, proposés par
des étudiants de l’Udc, d’une part, et
des jeunes de l’association de Mbeni,
d’autre part. Notre maître d’hôtel a
pris le soin de nous faire la différence
des plats. Ces plats qui vont des
“Entrée“ (quatre types de potages)
aux desserts en passant par les plats
de résistance – pas moins de sept
plats (lire encadré).
Le maire de Mbeni, Saïd Ahamada
Mdziani, s’est réjoui de l’initiative de
revalorisation des sagous et du sagoutier.
Dans son discours, l’administrateur
de la ville s’est aussi félicité du
fait que le projet soutenu par sa municipalité
cadre bien avec la feuille de
route du ministère de la Production,
qui s’articule autour d’une amélioration
des produits locaux. Ensuite, le
maire Mdziani a démontré l’attachement
très profond de la population
locale et le sagou jusqu’à affirmer
que le produit fait même la “fierté des
habitants de Mbeni“.
Enfin, en sa qualité de technicien
agronome, il a fait des projections
montrant la possibilité d’exploiter des
vastes domaines afin que la culture
des sagous soit pourvoyeur d’emplois.
Les sagous chez
les restaurateurs
Mohamed Mmadi, le commissaire à
la Production de Ngazidja, a énoncé
l’engagement de l’exécutif de l’île
d’encourager les menus à base de
sagou dans les restaurants, ceci pour
inciter sa consommation et soutenir
ainsi sa production. Le commissaire a
rendu un hommage à l’initiative et
souligné que “Mbeni et Hamahamet
viennent de tracer la voie et d’autres régions nous inviteront prochainement
pour faire la promotion des produits
des terroirs respectifs“.
L’Université, qui s’investit davantage
dans la recherche, s’est alliée avec la
communauté de Mbeni pour mieux
étudier le sagou, notamment ses vertus
culinaires. C’est ainsi que le directeur
des ressources humaines de
l’Udc, Saïd Omar, au nom de l’institution,
a loué ce partenariat et l’amour
de Mbeni et l’Université.
Le vice-président chargé du ministère
de la Production, environnement a
rappelé que la revalorisation de tous
les produits locaux est un engagement
que le chef de l’Etat a assigné à
son département ministériel à travers
la fameuse “Lettre de missions”.
Mais Fouad Mohadji dit qu’il est
aussi temps que la farine bénéficie
d’une technique de mise en sachet
pour trouver sa place dans les supermarchés.
Pour cela, il faut développer
une véritable culture des sagous par la
multiplication des pépinières, a laissé
entendre le vice-président avant de
conclure ses propos.
Du beau monde
chez les sagous
Outre le vice-président Fouad
Mohadji, plusieurs personnalités ont
fait le déplacement de Mbéni, dimanche,
dont le directeur de cabinet du
président de la République, le ministre
délégué à la Production et la pêche,
le commissaire à la Production de
Ngazidja, le président de l’Udc, des
maires, des autorités politiques et religieuses,
des techniciens et des cadres
de l’administration et des projets.
Une exposition sur l’ensemble du
processus d’évolution du sagoutier a
été présentée au public. De l’étape de
la germination (la transformation de
la graine en plante) ou du bourgeonnement
(évolution des bourgeons) au
stade de la cueillette des sagous. Mais
aussi les types des sagoutiers, notamment
les mâles et femelles, ont été
exposés.
M. Soilihi Ahmed : alwatwan
Des entrées
aux desserts.
En moyenne, les grains
du sagoutier sont
cueillis à partir du cinquième
mois mais il y a tout un
processus de préparation avant
que les sagous soient proprement
consommables.
Dans la catégorie ”Entrée”,
quatre types de potages ont
été proposés : wubu wantsambu
wa nazi – wubu wantsambu
wa madji – wubu wantsambu
wa dziwa et wubu wantsambu
wa nazi na wuhadju (très thérapeutique).
Il y a eu aussi du
Mboga na ntsambu (feuilles de
tarot mélangées avec du
sagou) et une toute nouvelle
invention dite “salade de sagou
au poisson”.
En plats de résistance, le
public a eu à goûter Ntsambu
tamare, Idwadwayi, Ntsambu
za nazi na nfi, Ntsambu za nazi
na gozi (ou viande), Ndeke
sheli (cuit avec poisson) et
Nkodre (cuit avec de la banane).
En matière des desserts, le
génie des étudiants de l’université
s’est révélé à travers la
génoise. La farine de sagou à
remplacer celle de blé dans la
fabrication des gâteaux comme
le Mkatre wa siniya,
Bwantamu, Kuskuma, Futra et
gâteau au chocolat.
Venu du Washili voisin
Il est, cependant, clair que
le sagoutier n’a pas poussé
des profondeurs du sol
de Hamahame. La tradition
rapporte qu’un guerrier du
Hamahamet, Msafumu wa Djimba
Dalandze, aurait fait une razzia sur
la plante à la région voisine de
Washili.
Le notable Ahamada Saïd raconte,
comme si cela daté d’hier, qu’au
retour d’une campagne contre un
chef régnant dans le Mbadjini,
Msafumu wa Djimba Dalandze a
ordonné sa troupe à enlever des
plantes des sagoutiers à Washili et
les ramener à Hamahame.
Toutefois, notre conteur dit ignorer
l’origine du sagoutier avant qu’il soit
planté à Washili.
A en croire le vieux Ahamada Saïd,
dans le rituel d’offrir de la nourriture
à la mémoire des morts, les habitants
de Mbeni préfèrent faire manger
des sagous à leurs convives.
Feu Cheikh Kamardine, fait-il aussi
remarquer, avait également une tradition
d’offrir de gros festins de
sagous dans son foyer de Ntsodeni,
réputé être le temple de la production
à l’époque. Aujourd’hui encore,
il y a des jeunes gens qui se font
une obligation d’offrir des plats de
sagous en mémoire de leurs ancêtres
disparus, par respect des traditions.
La production des sagous a sensiblement
baissé à Mbeni où la culture
a été essentiellement l’affaire
d’une classe d’âge aujourd’hui
vieillie. A Hamahame, c’est la localité
de Mnungu qui tient actuellement
la palme, devenant ainsi un lieu
d’approvisionnement incontournable
de la denrée.
Selon M. Ahamada Saïd, c’est en
saison de khashkazi, la période la
plus pluvieuse dans l’archipel, que
les sagous sont consommés en
grande quantité.
Msa
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