Les cris d'alarme ont été nombreux ces dernières années au sujet de la dégradation de la biodiversité à Ndzuwani, et la diminution de l...
Les cris d'alarme ont été nombreux ces dernières années au sujet de la dégradation de la biodiversité à Ndzuwani, et la diminution de la chauve-souris de Livingston en particulier, une espèce endémique que l'on rencontre seulement à Ndzuwani et à Mwali. Ces inquiétudes viennent d'être confirmées, chiffre à l'appui, par le projet Engagement communautaire pour le développement durable (Ecdd), dans son dernier bulletin d'information, paru en ce mois de mars et qui couvre les activités menées par le projet tout au long du second semestre de l'année 2011.
D'après Ecdd, "la dernière estimation de population [des chauves-souris de Livingtson] pour Anjouan a été réalisée en 2006, avec 1173 animaux trouvés dans 17 dortoirs. Malheureusement nous avons constaté que deux arbres dortoirs avaient été perdus depuis la dernière étude et nous n'en avons pas trouvé de nouveaux qui pourraient les remplacer. Au total, nous avons compté 766 individus dans les 15 dortoirs, et nous avons constaté des signes de dégradation de l'habitat environnant ces derniers". Cette énorme perte est mise à l'actif de la "pression anthropique", autrement dit l'activité humaine dans ce qui reste de forêt à Ndzuwani, où habite l'espèce.
Les enquêteurs du projet émettent cependant quelques réserves sur leurs observations : "Les précédentes études ont montré que le nombre observé varie d'une saison à l'autre. […] La prochaine étape pour l'équipe écologique consiste à répéter les recensements pendant la saison sèche (juin et juillet 2012) et de comparer les résultats". Outre la situation de la chauve-souris, Ecdd expose la situation de l'eau à Ndzuwani et les actions conduites jusqu'ici pour mieux comprendre les raisons de l'assèchement des cours d'eau.
"La plupart des rapports estiment une perte de plus de 30 cours d'eau permanents au cours des 30 dernières années. Cette diminution des flux d'eau a été largement attribuée à la déforestation mais les données fiables sur l'étendue et les causes de cette perte sont manquantes", indique le projet. Afin donc de pouvoir "cibler les actions communautaires pour protéger les ressources dans le long terme", l'équipe de Hugh Doulton (coordinateur national du projet Ecdd) a eu recours au service de Miguel Fernandez Astudillo, un étudiant de l'Université de Cranfield qui vient de réaliser une cartographie des rivières et des sources dans la zone d'intervention du projet.
Mais outre le travail de terrain, l'équipe "recherche également des photos aériennes et des données à partir des rapports et des études cartographiques des Comores au cours des 60 dernières années pour essayer de construire une image fiable de la dégradation des ressources en eau à Ndzuwan, et attend l'arrivée en août prochain d'un hydrologue qui "évaluera les causes profondes des changements en approvisionnement en eau dans les zones d'intervention du projet".
Sardou Moussa : alwatwan
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