L'opposition se dit "au coude à coude" avec Abdoulaye Wade, le président sortant. La participation avoisinerait les 60%. Des b...
L'opposition se dit "au coude à coude" avec Abdoulaye Wade, le président sortant. La participation avoisinerait les 60%.
Des bulletins de vote lors du premier tour de l'élection présidentielle, au Sénégal. SIPA.
Le Sénégal s'achemine vers un second tour de la présidentielle au lendemain d'un scrutin qui s'est déroulé dans le calme, selon de premières estimations non officielles communiquées lundi par des medias et des candidats d'opposition."Les chiffres en notre possession indiquent qu'un second tour est inévitable", a annoncé ce matin Macky Sall, le principal opposant d'Abdoulaye Wade dans la course à la présidentielle. "Nous avons gagné les plus grands départements du Sénégal", avance aussi celui qui fut l'ancien Premier ministre du président sortant.
Un des responsables de sa campagne, Jean-Paul Dias, avait auparavant déclaré que le candidat de l'opposition était au "coude-à-coude avec le président Abdoulaye Wade", ce dernier étant "autour de 34 à 36%" et Macky Sall autour de "32 à 34%.
Du côté du président, on ne confirme pas
Le camp du président sortant Abdoulaye Wade, qui était opposé à 13 candidats, a cependant estimé qu'il n'y avait pas encore de "tendance lourde" permettant de tirer une conclusion concernant un éventuel second tour. "On est en train de collecter les résultats et rien ne permet de dire qu'il y aura un deuxième tour", a déclaré El Hadj Amadou Sall, un des responsables de la campagne du président Wade. Selon lui, les derniers résultats en sa possession portaient sur "8% à 9%" des votes et "il n'y a pas de tendance lourde".
Après des violences préélectorales qui avaient fait de 6 à 15 morts selon les sources, le premier tour de la présidentielle s'est déroulé dans le calme et a mobilisé les électeurs. Le taux de participation tourne autour de 60%, selon un chiffre encore provisoire la Commission électorale nationale autonome (Céna), en baisse par rapport au taux de 70% de la présidentielle de 2007.
Ils ont donné une leçon de démocratie aux porteurs de violence" Macky Sall
Observateurs électoraux et journalistes avaient noté une forte affluence dans les bureaux de vote, tant à Dakar que dans les provinces. Les candidats se sont déclarés "fiers" de l'attitude de leurs concitoyens. "Ils ont donné une leçon de démocratie aux porteurs de violence", a dit Macky Sall.
Les résultats attendus demain
En Casamance, dans le sud du pays, où des rebelles indépendantistes avaient menacé de perturber le scrutin, le vote s'est déroulé plutôt calmement et avec une bonne affluence, au lendemain d'une embuscade à Goudomp, où un militaire a été tué. "Dans notre village, nous n'avons pas voté. Parce que voter et mourir ensuite, nous ne le ferons pas, l'Etat est incapable d'assurer notre sécurité", a toutefois regretté un élu local joint dans une zone où des rebelles ont menacé de représailles les électeurs.
Quelques 5,3 millions d'électeurs étaient appelés à choisir entre Abdoulaye Wade, 85 ans, élu en 2000 et réélu en 2007, qui brigue un nouveau mandat de sept ans, et 13 opposants qui jugent sa candidature anticonstitutionnelle. Les appels de plusieurs candidats, dont le président Wade, à leurs partisans afin de "sécuriser" le vote et de "protéger" leurs bulletins pour éviter toute fraude avaient fait craindre des troubles, qui ne se sont pas produits.
La nouvelle candidature Wade est jugée anticonstitutionnelle par l'opposition, pour qui il a épuisé ses deux mandats légaux. Ses partisans font valoir en revanche que des réformes de la Constitution en 2001 et 2008 lui donnent le droit de se représenter.
Les premiers résultats officiels provisoires sont attendus mardi.
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