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PARIS (AFP) - La perspective d'un duel au second tour de la présidentielle entre François Hollande, qui a donné un coup d'accélérateur à sa campagne, et Nicolas Sarkozy, qui a réussi sa prestation télévisée, a pris corps cette semaine, Marine Le Pen et François Bayrou cédant un peu de terrain, selon les derniers sondages d'intentions de vote.
Le candidat socialiste gagne trois points pour l'Ifop avec 31% d'intentions de vote, 4 points pour BVA à 34%. Le chef de l'Etat sortant progresse pour sa part de 0,5% à 24,5% pour l'Ifop, de 2 points pour BVA (25%).
En revanche, François Bayrou cède un point pour l'Ifop (11,5%) et BVA (12%), et Marine Le Pen 1 point pour l'Ifop (19%) et 3 pour BVA (15%).
Dans un troisième sondage TNS-Sofres, François Hollande (31,5%) distance largement Nicolas Sarkozy (26%), Marine Le Pen (16%) et François Bayrou (12%) étant loin derrière.
Ces sondages ont tous été effectués après le discours du Bourget et le duel télévisé entre François Hollande et Alain Juppé d'une part, et la prestation télévisée dimanche de Nicolas Sarkozy d'autre part, deux étapes de la campagne qualifiées de fortes pour les deux candidats par les analystes.
"Après leurs bonnes séquences respectives, Sarkozy et Hollande consolident leurs positions et remettent à bonne distance les +troisièmes hommes+",juge Gaël Sliman, de BVA. Pour Frédéric Dabi de l'Ifop, "on est peut-être à nouveau dans une bipolarisation de la campagne".
Toutefois, relativise Emmanuel Rivière pour TNS Sofres, cette série de sondages "a été réalisée au lendemain de séquences très favorables à François Hollande et à Nicolas Sarkozy". Cela expliquerait l'effacement des autres candidats, peut-être passager.
Depuis la fin 2011 et jusqu'au meeting de François Hollande au Bourget, souligne Gaël Sliman, "les deux favoris ne cessaient de baisser au profit" de Marine Le Pen qui tournait autour des 20%, et de François Bayrou, en pleine hausse depuis l'annonce de sa candidature en passant de 7% à 13% entre novembre et janvier.
"Les séquences réussies par les deux candidats de tête leur permettent de se remettre à bonne distance de la concurrence", souligne M. Sliman.
François Hollande apparaît néanmoins plus que jamais favori, avec 34% des intentions de vote selon BVA, tandis que Nicolas Sarkozy "a parfaitement réussi à refixer son socle électoral", poursuit-il.
M. Dabi confirme que Nicolas Sarkozy "a remobilisé son camp: son discours a été accueilli favorablement par des pans entiers de son électorat, les personnes âgées, les travailleurs indépendants, les retraités". "Il a rassuré ses partisans inquiets par la réussite de François Hollande, même s'il n'a pas renversé la tendance", souligne-t-il.
Quant à François Hollande, avec 31% d'intentions de vote selon l'Ifop, "il domine absolument la campagne", arrivant pour la première fois en tête chez les ouvriers, relève-t-il. "Peut-être la conséquence de la gauchisation de son discours, en particulier ses attaques contre la finance", ajoute-t-il.
M. Rivière souligne pour sa part qu'en maintenant son avance, François Hollande "a évité le scénario catastrophe que certains prédisaient, en affirmant qu'il aurait du mal à reprendre l'offensive en janvier". Quant à Nicolas Sarkozy, "il a réussi à se renforcer alors qu'il avait donné l'impression la semaine dernière de subir". Pour autant, les positions ne sont pas figées, selon lui.
Quant au cinquième homme, Jean-Luc Mélenchon, crédité entre 7,5% et 9% des intentions de vote, "c'est déjà un succès pour lui: on n'a pas vu depuis Georges Marchais un candidat de cette famille politique atteindre ce résultat", dit M. Rivière.
© 2012 AFP avec liberation.fr
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