Par Delphine Cuny Le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger décrypte les trois révolutions -marketing, distrib...
Par Delphine Cuny
Le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger décrypte les trois révolutions -marketing, distribution, services - que l'arrivée du nouvel entrant produit dans le secteur. Il anticipe de la casse et de la concentration. « Les opérateurs télécoms ne sont pas immortels. On va s'en rendre compte » prévient Nicolas Teisseyre, le responsable de la practice Télécoms chez Roland Berger. Tout en présentant ce mercredi leur étude annuelle « les terres promises du digital », il a confié sa conviction que « l'arrivée de Free Mobile aura un impact considérable sur l'organisation de la filière télécoms en France à très court terme et à moyen terme également. » Premier effet, sur les prix : « une déflation colossale du marché des télécoms en France. » Attendu initialement à un niveau étale, à 32 milliards d'euros, le marché devrait subir « un impact de 6 milliards d'euros dans un horizon de 18 à 24 mois, traduisant un appauvrissement des acteurs du marché » expliquent ces experts. La baisse serait de 8% pour les acteurs existants et de 2% pour le nouvel entrant. Pour Nicolas Teisseyre, « cela aura des conséquences sur la richesse de la filière et pas seulement en termes de dividende, mais aussi en capacité d'investissement. »
« Problème stratégique majeur » pour les petits acteurs
L'équipe d'experts de Roland Berger « parie sur une restructuration industrielle du secteur. On ne peut continuer à financer 4 infrastructures de réseau, voire 5 en comptant Numericable. La concurrence par les infrastructures ne tient plus. Les petits acteurs, notamment les MVNO ou Bouygues Telecom, sont face à un problème stratégique majeur » relèvent-ils. Ils tablent sur « une consolidation entre opérateurs de service », passant par des rapprochements ou des accords de partage de réseau. Déjà dans la fibre optique, Bouygues Telecom a signé des accords de co-investissement avec SFR, Orange et Numericable. Qu'en sera-t-il pour le déploiement des réseaux mobiles 4G, pour lequel Bouygues Telecom a déjà investi plus de 900 millions pour l'achat des fréquences ?
Free a redéfini le métier et réinventé le modèle
Au-delà de la révolution tarifaire de Free Mobile, les experts de Roland Berger observent que le nouvel entrant a créé la surprise « sur un territoire où on ne l'attendait pas, non pas l'innovation technologique, comme dans le fixe, mais en innovation marketing, le domaine privilégié de Bouygues Telecom », qui avait lancé les premiers forfaits, les premières offres illimitées puis le quadruple-play. « Free décrète que, dans le mobile, il y a deux segments de marché, avec ses offres à 2 euros et à 19,99 euros, c'est une révolution majeure : c'est ce que l'on apprend dans les grands MBA américains, c'est ce que fait Apple en se concentrant sur un ou deux produits » relève Nicolas Teisseyre. Et d'ajouter « deux offres, c'est ce qui permet d'être low-cost. » Autre changement majeur : « Free a redéfini le métier en disant qu'un opérateur ne vend pas de terminaux. C'est l'inverse du modèle qui était en vigueur en France » souligne cet expert qui rappelle: « avant, on entrait dans une boutique d'opérateur, on en sortait avec un téléphone gratuit qui marche. Il va falloir inventer de nouvelles manières de vendre, de marketer des terminaux. » Dernier aspect de la révolution Free Mobile : le nouvel opérateur « a prouvé qu'on peut conquérir en quelques semaines des centaines voire un million de clients sans réseau de distribution », ou presque (3-4 boutiques). Le senior partner de Roland Berger estime que le nouvel opérateur aura « entre 3 et 5 millions de clients » d'ici à la fin de l'année, ce qui reviendrait à plus de 7% de part de marché en métropole. Reste à savoir à qui il prendra ces parts de marché.source: www.latribune.fr
« Problème stratégique majeur » pour les petits acteurs
L'équipe d'experts de Roland Berger « parie sur une restructuration industrielle du secteur. On ne peut continuer à financer 4 infrastructures de réseau, voire 5 en comptant Numericable. La concurrence par les infrastructures ne tient plus. Les petits acteurs, notamment les MVNO ou Bouygues Telecom, sont face à un problème stratégique majeur » relèvent-ils. Ils tablent sur « une consolidation entre opérateurs de service », passant par des rapprochements ou des accords de partage de réseau. Déjà dans la fibre optique, Bouygues Telecom a signé des accords de co-investissement avec SFR, Orange et Numericable. Qu'en sera-t-il pour le déploiement des réseaux mobiles 4G, pour lequel Bouygues Telecom a déjà investi plus de 900 millions pour l'achat des fréquences ?
Free a redéfini le métier et réinventé le modèle
Au-delà de la révolution tarifaire de Free Mobile, les experts de Roland Berger observent que le nouvel entrant a créé la surprise « sur un territoire où on ne l'attendait pas, non pas l'innovation technologique, comme dans le fixe, mais en innovation marketing, le domaine privilégié de Bouygues Telecom », qui avait lancé les premiers forfaits, les premières offres illimitées puis le quadruple-play. « Free décrète que, dans le mobile, il y a deux segments de marché, avec ses offres à 2 euros et à 19,99 euros, c'est une révolution majeure : c'est ce que l'on apprend dans les grands MBA américains, c'est ce que fait Apple en se concentrant sur un ou deux produits » relève Nicolas Teisseyre. Et d'ajouter « deux offres, c'est ce qui permet d'être low-cost. » Autre changement majeur : « Free a redéfini le métier en disant qu'un opérateur ne vend pas de terminaux. C'est l'inverse du modèle qui était en vigueur en France » souligne cet expert qui rappelle: « avant, on entrait dans une boutique d'opérateur, on en sortait avec un téléphone gratuit qui marche. Il va falloir inventer de nouvelles manières de vendre, de marketer des terminaux. » Dernier aspect de la révolution Free Mobile : le nouvel opérateur « a prouvé qu'on peut conquérir en quelques semaines des centaines voire un million de clients sans réseau de distribution », ou presque (3-4 boutiques). Le senior partner de Roland Berger estime que le nouvel opérateur aura « entre 3 et 5 millions de clients » d'ici à la fin de l'année, ce qui reviendrait à plus de 7% de part de marché en métropole. Reste à savoir à qui il prendra ces parts de marché.source: www.latribune.fr
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