Mayotte - Air Austral : quand la politique comble les trous d’air

Après avoir ravi la présidence de la Sématra (actionnaire à 46,7% d'Air Austral) à Nassima Dindar en septembre 2010, Didier Robert, par...

Après avoir ravi la présidence de la Sématra (actionnaire à 46,7% d'Air Austral) à Nassima Dindar en septembre 2010, Didier Robert, par ailleurs président de Région-Réunion, cherche à prendre la main sur le conseil de surveillance d'Air Austral dont Paul Vergès, ancien député et récemment élu sénateur, est toujours le président.

Un des deux Boeing 777 200LR acheté pour mettre en place la ligne directe Crédit photo : A.L./Malango Comoresonline.net Actualité des îles Comores  La compagnie aérienne traverse une forte zone de turbulence, qu'elle impute à la hausse continue des prix du kérosène : après une perte de 1,8 million d'euros pour l'exercice 2010-2011, le résultat d'exploitation faisait état d'un solde négatif à –23,9 millions d'euros… Gérard Ethève, président du directoire, devait donc trouver 20 millions d'euros, soit par l'émission d'un emprunt obligataire convertible en actions soit à l'aide d'un apport en numéraire. Il a dans un premier temps annoncé la suppression de deux lignes dès mars 2012, puisque la compagnie ne desservira plus Bangkok (au 26 mars 2012) et Sydney et Nouméa (au 20 Mars 2012), en plus d'un réaménagement des lignes vers la métropole. Puis, la vente d'un, voire deux, Boeing 777 200 ER et d'un ATR 72. Et la Sématra intervint avec un chèque de 18,62 millions d'euros, comblant presque totalement le déficit. Mais chèque pour lequel Didier Robert attend une contrepartie : obtenir des informations sur « l'analyse de la situation financière de la société, l'expertise des comptes prévisionnels et du business plan, la mise en cohérence de la gouvernance de la société avec son actionnariat et la participation aux opérations d'investisseurs privés » et la nécessaire « recomposition du Conseil de Surveillance », dont Paul Vergès assure la présidence, « tout en réaffirmant sa confiance au Directoire et à son Président M. Gérard Etheve ». A Mayotte, c'est la ligne directe qui fait les frais de ce gros trou d'air, quoique son annulation « momentanée » soit également attribuée par les dirigeants de la compagnie aérienne, au retard des travaux qu'a engendré le conflit social, travaux qui consistent en la protection de la mosquée par l'érection d'un mur, alors que le déplacement de ladite mosquée est de plus en plus évoquée. A.L. (Source : Malango Actualité)