Le départ des prévenus à l'issue de l'instruction, hier, à Anosy (Photo Claude Rakotobe) Les autorités policières ont déféré au Parq...
Le départ des prévenus à l'issue de l'instruction, hier, à Anosy (Photo Claude Rakotobe)
Les autorités policières ont déféré au Parquet les policiers gardés à vue à Antanimora, clôturant un épisode de l'« affaire Toliara ». Mais tout n'est pas encore réglé, loin de là.
Le couperet est tombé. Les onze policiers soupçonnés d'être impliqués dans l'affaire de Toliara débouchant sur la mort d'un magistrat le 9 décembre, ont été déférés au Parquet, hier, à Anosy. Les résultats de l'audition ne satisfont pas tout le monde.
Cinq des onze policiers ont été placés sous mandat de dépôt. Ils ont été embarqués dans un minibus, probablement en direction d'Ambatolampy, sous les larmes des membres de leurs familles. Cinq autres éléments des forces de l'ordre ont bénéficié d'une liberté provisoire, tandis que le dernier a été requalifié en témoin. En principe, ils devront se présenter à nouveau à Anosy le 11 janvier, pour la suite de l'enquête.
Le défèrement a eu lieu toute l'après-midi auprès du Doyen des juges d'instruction et du procureur de la République au tribunal de première instance à Antananarivo. Les dix individus sont accusés, entre autre, de meurtre, de coups et blessures volontaires, d'association de malfaiteurs, de rébellion, de séquestration ou encore de vol d'armes.
Très tôt le matin, Arsène Rakotondrazaka, ministre de la Sécurité intérieure, a conduit une délégation pour rallier le camp Berthin Razafindrazaka, à Antanimora, là où les policiers sont gardés à vue. Mais il a fallu six heures pour préparer le déplacement des éléments des forces de l'ordre soupçonnés, vers Anosy pour l'audition.
Selon certaines indiscrétions, les autorités ont encore discuté avec les membres des familles des policiers inculpés. Elles ont tenté de les rassurer par une étude « au cas par cas » du dossier des suspects. Des membres des familles des policiers clament l'innocence de ces derniers et la non-arrestation des « vrais auteurs » des événements à Toliara et ils ont encore insisté sur ce point à Anosy.
Insatisfaction du SMM
Interrogé sur le dossier, Marcel Velotsara, directeur de la police judiciaire, ne s'étale par sur les événements de la journée. « C'est une réalité. Il appartient à la justice de juger l'affaire et on ne peut pas commenter sa décision », soutient-il.
Marcel Velontsara distille quelques informations sur la mission envoyée à Toliara auprès d'autres individus soupçonnés d'être impliqués dans le dossier. « Cette équipe a établi des négociations pour raisonner d'autres individus. Ces derniers ont fait part de leur intention de rallier la capitale », affirme le directeur de la police judiciaire.
Des langues commencent également à se délier sur l'ambiance au sein de la police depuis samedi, concernant le traitement des policiers incriminés. Des éléments des forces de l'ordre auraient interpellé Arsène Rakotondrazaka, ministre de la Sécurité intérieure, concernant l'attitude de ce dernier dans la gestion du dossier. « Notre statut prévoit la protection par le ministre de ses éléments en cas de poursuite. Or, les droits de ces derniers avaient été bafoués pour ne parler que de l'absence d'avocats pour les défendre jusqu'à samedi. Pris au dépourvu, ils n'avaient même pas de quoi acheter à manger », laisse filtrer un policier présent à l'assemblée générale samedi à Anosy.
De son côté, le Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM) ne cache pas son « insatisfaction » des résultats du processus. « Nous disposons d'une liste d'une trentaine de personnes soupçonnées d'être impliquées dans les événements de Toliara. Pourquoi sommes-nous restés au stade de ces onze policiers Nous concluons que, dans le contexte actuel, notre sécurité n'est pas encore garantie », réagit Andriantojo Razafindrakoto, secrétaire général du Syndicat. « En tout cas, les résultats de l'audition montrent que les magistrats ne sont pas animés d'un esprit de vengeance et ne sont pas en guerre contre les policiers », ajoute-t-il.
Un autre magistrat au sein du SMM est beaucoup plus prolixe et ne mâche pas ses mots à l'encontre des principaux responsables au sein de la police. « La situation actuelle prouve un manque de volonté de faire la lumière sur l'affaire. Il s'agit seulement d'une stratégie pour garder le pouvoir », s'emporte-t-il, insistant sur la nécessité du départ du ministre de la Sécurité intérieure.l'express de Madagascar
Cinq des onze policiers ont été placés sous mandat de dépôt. Ils ont été embarqués dans un minibus, probablement en direction d'Ambatolampy, sous les larmes des membres de leurs familles. Cinq autres éléments des forces de l'ordre ont bénéficié d'une liberté provisoire, tandis que le dernier a été requalifié en témoin. En principe, ils devront se présenter à nouveau à Anosy le 11 janvier, pour la suite de l'enquête.
Le défèrement a eu lieu toute l'après-midi auprès du Doyen des juges d'instruction et du procureur de la République au tribunal de première instance à Antananarivo. Les dix individus sont accusés, entre autre, de meurtre, de coups et blessures volontaires, d'association de malfaiteurs, de rébellion, de séquestration ou encore de vol d'armes.
Très tôt le matin, Arsène Rakotondrazaka, ministre de la Sécurité intérieure, a conduit une délégation pour rallier le camp Berthin Razafindrazaka, à Antanimora, là où les policiers sont gardés à vue. Mais il a fallu six heures pour préparer le déplacement des éléments des forces de l'ordre soupçonnés, vers Anosy pour l'audition.
Selon certaines indiscrétions, les autorités ont encore discuté avec les membres des familles des policiers inculpés. Elles ont tenté de les rassurer par une étude « au cas par cas » du dossier des suspects. Des membres des familles des policiers clament l'innocence de ces derniers et la non-arrestation des « vrais auteurs » des événements à Toliara et ils ont encore insisté sur ce point à Anosy.
Insatisfaction du SMM
Interrogé sur le dossier, Marcel Velotsara, directeur de la police judiciaire, ne s'étale par sur les événements de la journée. « C'est une réalité. Il appartient à la justice de juger l'affaire et on ne peut pas commenter sa décision », soutient-il.
Marcel Velontsara distille quelques informations sur la mission envoyée à Toliara auprès d'autres individus soupçonnés d'être impliqués dans le dossier. « Cette équipe a établi des négociations pour raisonner d'autres individus. Ces derniers ont fait part de leur intention de rallier la capitale », affirme le directeur de la police judiciaire.
Des langues commencent également à se délier sur l'ambiance au sein de la police depuis samedi, concernant le traitement des policiers incriminés. Des éléments des forces de l'ordre auraient interpellé Arsène Rakotondrazaka, ministre de la Sécurité intérieure, concernant l'attitude de ce dernier dans la gestion du dossier. « Notre statut prévoit la protection par le ministre de ses éléments en cas de poursuite. Or, les droits de ces derniers avaient été bafoués pour ne parler que de l'absence d'avocats pour les défendre jusqu'à samedi. Pris au dépourvu, ils n'avaient même pas de quoi acheter à manger », laisse filtrer un policier présent à l'assemblée générale samedi à Anosy.
De son côté, le Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM) ne cache pas son « insatisfaction » des résultats du processus. « Nous disposons d'une liste d'une trentaine de personnes soupçonnées d'être impliquées dans les événements de Toliara. Pourquoi sommes-nous restés au stade de ces onze policiers Nous concluons que, dans le contexte actuel, notre sécurité n'est pas encore garantie », réagit Andriantojo Razafindrakoto, secrétaire général du Syndicat. « En tout cas, les résultats de l'audition montrent que les magistrats ne sont pas animés d'un esprit de vengeance et ne sont pas en guerre contre les policiers », ajoute-t-il.
Un autre magistrat au sein du SMM est beaucoup plus prolixe et ne mâche pas ses mots à l'encontre des principaux responsables au sein de la police. « La situation actuelle prouve un manque de volonté de faire la lumière sur l'affaire. Il s'agit seulement d'une stratégie pour garder le pouvoir », s'emporte-t-il, insistant sur la nécessité du départ du ministre de la Sécurité intérieure.l'express de Madagascar
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