C’est donc sur cette note étrange que Denis Robin a fait ses valises, estimant que sa mission sur place était terminée. Dans un communiqué, ...
C’est donc sur cette note étrange que Denis Robin a fait ses valises, estimant que sa mission sur place était terminée. Dans un communiqué, le représentant de l’Etat a expliqué : « Aujourd’hui, le mouvement de grève est suspendu, la vie reprend son cours à Mayotte, les activités économiques et les services publics fonctionnent à nouveau. » Il poursuit : « Tout au long de ces huit jours, j’ai patiemment écouté les attentes des uns et des autres et j’ai tenté de rapprocher les positions. Mais les difficultés auxquelles j’ai été confronté m’ont conduit à modifier la méthode de travail et j’ai mis sur la table des propositions qui me paraissent justes, respectueuses des attentes de la population et compatibles avec les réalités économiques. Un projet de protocole a été soumis à tous les partenaires. Il comporte de nombreuses avancées pour les familles mahoraises. Elles s’appliqueront dès que tous auront signé l’accord. » Et de conclure : « Je remets ce protocole au préfet de Mayotte Thomas Degos, il pourra être signé à tout moment dès que les acteurs le décideront. Nous savons tous qu’à Mayotte il faut aussi laisser le temps faire son œuvre. »
Et hop, encore un coup de théâtre. L’intersyndicale mahoraise a plus d’un tour dans sa besace. Quand Boinali Saïd ne quitte pas la table des négociations sur Petite Terre pour un mystérieux rendez-vous sur Grande Terre (le 17 octobre), il pose un lapin avec ses camarades à tous les acteurs de cette crise sans précédent (hier). Ils étaient tous là hier matin à la case Rocher. Les patrons de la grande distribution. Les autorités. Le négociateur de l’Etat, ancien préfet de Mayotte, Denis Robin. A 9 heures pétantes. Mais point de casquettes de l’intersyndicale à l’horizon pour signer le protocole d’accord approuvé mardi dans la soirée avec Denis Robin. Ce qui avait débouché sur la suspension du mouvement. Il l’avait annoncé Boinali Saïd : « Ce qui est impossible devient possible avec l’intersyndicale ». Tout est en effet possible...
« Les autres produits ont augmenté »
Même si la grève est interrompue, l’intersyndicale veut revenir à la table des négociations. Rifay Saïd Hamidouni, représentant de l’Ascoma (Association des consommateurs de Mayotte), dit avoir constaté certains dysfonctionnements depuis que les commerces ont rouvert leurs portes : « Nous avons obtenu des baisses d’urgence sur 11 produits. Mais à côté nous avons remarqué que des produits composant le panier de la ménagère avaient augmenté de 10 à 15 %. Au final, on se retrouve avec une facture plus importante qu’avant. On a négocié sur les 10 kilos de viande, mais les magasins ont fait des paquets de 5 kilos ce qui n’existait pas avant. Ils font tout pour contourner l’accord. »
Autre souci : sans signature, les prix négociés ne pourront pas s’appliquer. Alors quand les leaders de l’intersyndicale prendront-ils leurs stylos ? Réponse de Rifay Saïd Hamidouni : « Tout dépend de l’attitude de l’Etat. Nous, nous suivons ce que nous dit la base... » Mohamed Thani, le sénateur a, dans un communiqué hier dénoncé un mouvement social qui « fait beaucoup de mal à l’économie déjà fragilisée de notre jeune département » Source: clicanoo