Comores - Dévaluation du franc comorien

Au 1er janvier 2012, les monnaies des pays de la zone CFA, dont l'Union des Comores, indexées sur l'euro depuis la disparition d...

Au 1er janvier 2012, les monnaies des pays de la zone CFA, dont l'Union des Comores, indexées sur l'euro depuis la disparition du franc au profit de la monnaie européenne, devraient subir une dévaluation.

Il n'y a pas que les pays européens qui doivent se serrer la ceinture C'est un coup dur pour les pays de la zone franc CFA. La parité fixe du franc CFA qui jusque-là était de 1 euro pour 655,59 FCFA, devrait passer à 1 euro pour 1000 FCFA, soit une dévaluation de 52%! Si le franc comorien, dont la parité est différente du franc CFA, subit une dévaluation au même taux, il passerait donc de 492 FC pour un euro à 750,46 FC pour un euro. Cependant, lors de la dernière dévaluation sur la zone, alors que les pays de l'Afrique de l'ouest et centrale avaient vu leur monnaie dévaluée de 50%, la République Islamique des Comores avait bénéficié d'un ''traitement de faveur en voyant sa monnaie dévaluée de seulement 30%. Si cette dévaluation devrait renforcer la compétitivité des pays visés sur les marchés internationaux, ses premiers effets vont se faire sentir au niveau de la population qui va voir son pouvoir d'achat amputé au moment où les prix des denrées de base flambent, les achats à l'importation se faisant soit en dollars, soit en euros. La dévaluation de 1994 avait permis une remontée des taux de croissance et une meilleure intégration dans les marchés locaux. Le produit intérieur brut (PIB) des quatorze pays africains de la zone, dont la croissance était négative avant la dévaluation, avait augmenté de plus de 5% en 1997. Le taux d'inflation avait été maîtrisé . Le taux de change effectif réel se situait, en 1996, à 25% en dessous de son niveau de 1993. L'excédent commercial représentait 8% du PIB en 1996, contre 5% en 1993. Si l'on prend l'exemple de l'Union des Comores, son environnement économique est composé de pays à monnaie faible, comme Madagascar dont la monnaie est indépendante. Alors que les performances économiques réelles des Comores n'égalent pas celles de Madagascar, l'ancrage du franc comorien à l'euro maintient artificiellement un taux de change nettement favorable par rapport à l'ariary malgache. Les entreprises et biens produits aux Comores ne sont donc pas compétitifs sur le marché face à ceux de la Grande Ile. Sur des marchés où les deux pays se trouvent en concurrence parmi lesquels on peut citer la vanille, la girofle ou l'huile d'ylang, Madagascar se trouve mieux placé.   Un rapport de l'Onu, publié en juillet 2000 lors de la troisième conférence des nations unies sur les pays les moins avancés, indiquait cependant que « « la dévaluation de 1994, loin de contribuer à la relance des exportations, a causé au contraire une baisse (de -27% en valeur). Le coût des importations a par ailleurs augmenté. Il n'y a donc eu ni un effet négatif sur les importations en volume, ni un impact positif sur les exportations. Cela est dû au fait que les exportations du pays, peu diversifiées, souffrent d'un manque de compétitivité structurel, au-delà des effets de prix ». Cette dévaluation va donc également impacter les économies des pays de la région qui risquent de perdre des marchés.   La dévaluation de 1994 avait provoqué la colère de la population comorienne qui était descendue dans la rue le 31 janvier. Au cri de : « FMI assassin, la France assassin et Djohar nalawe (Djohar démission) » les manifestants avaient défilé pacifiquement dans les rues de Moroni. Cette première dévaluation avait en effet été exigée par le FMI et mise en place par la France puisque ces monnaies étaient alors indexées sur le franc français. Évidemment, cette décision est liée à la grave crise économique que traverse l'Europe et ce serait la Chancelière allemande, Angela Merkel, qui aurait demandé à son homologue français de mettre de l'ordre dans les ex-colonies françaises avant qu'il ne soit tard. «En Afrique centrale, c'est à Denis Sassou Nguesso que la mission a été confiée d'informer ses homologues de la CEMAC (Commission de la Communaute Economique et Monetaire de l'Afrique Centrale) mais aussi des Comores» a confié au journal congolais Notre Voie un diplomate européen qui précise qu'il a été mandaté par le président français Nicolas Sarkozy. Une dévaluation ne s'annonçant jamais à l'avance, il faudra attendre le 1er janvier 2012 pour en avoir une confirmation officielle. (Source : Malango Actualité)