Une manifestation structurée, pas ou peu de gendarmes… Il ne manquait plus que des magasins ouverts et une reprise des négociations pour que...
Une manifestation structurée, pas ou peu de gendarmes… Il ne manquait plus que des magasins ouverts et une reprise des négociations pour que le tableau soit idyllique, en dehors d’un débordement de fin de journée. Un mouvement qui met désormais en valeur les faiblesses de l’économie mahoraise.Des manifestants exemplaires aujourd’hui : bien organisés, défilant sans bloquer, n’agressant pas ou peu les automobilistes, et encore moins les journalistes, sans aucun propos raciste… de vrais de vrais, n’ayant qu’un but en se dirigeant massivement (500 selon la police, 2000 selon les manifestants) vers le supermarché Jumbo score : dénoncer la cherté de la vie. D’un autre côté, des forces de l’ordre en petit nombre, voire inexistant par moment, laissant libre champ à la manifestation qui n’a bloqué le rond point SFR qu’en début d’après-midi. Mais la reprise des négociations était un enjeu assez fort pour que chacun marche sur des ½ufs. Cela n’a néanmoins pas empêché quelques fauteurs de troubles d’envoyer des pierres, auxquelles ont répondu des grenades lacrymogènes qui ont libéré le rond point.
Cependant, les fermetures exigées de magasins font entrer Mayotte dans un début de seconde crise : plus de liquide dans les gabiers, restaurants, boutiques et supermarchés fermés, avec un manque à gagner qui n’est pas encore chiffré.
Le préfet a exhorté les grévistes à revenir autour de la table des négociations à 15h, ce qu’ils ont refusé : « nous leur avons proposé de venir demain mercredi à 9h » signalait Thomas Degos qui se félicite d’une situation qui n’est plus dans la rupture : « la délégation des entreprises et du Medef a des pistes, les syndicalistes ont su surmonter ce clash et ces difficultés sont la preuves que nous ne jouons pas la comédie, que nous allons au fond des choses ». Les syndicalistes ont accepté de reprendre les négociations demain.
Mais le préfet rappelle par contre que si les manifestants ont le droit de manifester, les salariés ont le droit de travailler, et les entrepreneurs d’entreprendre. Traduction : pas de baisser de rideaux demain pour les commerces, sinon les discussions pourraient tourner court.
Des fermetures qui commencent à devenir insupportables pour l'économie mahoraise
« Une faible demande face à une offre basée sur les importations »
Le mouvement a le mérite de faire sortir du lagon une situation que l’on pourrait qualifier de géoéconomique réelle de Mayotte : plusieurs secteurs faussement concurrentiels, où duopole ou monopole sont dus en partie, à l’étroitesse de l’île et donc de sa consommation. La fixation des prix par l’Etat est une solution, comme l’avait avancé Victorin Lurel s’appuyant sur le code du Commerce, ce que réfute le préfet de Mayotte Thomas Degos : « si nous respectons l’article L410-2, l’Etat doit intervenir pour compenser le manque à gagner du producteur, anéantissant ainsi toute arrivée de concurrent sur le marché qui n’aurait pas les reins assez solides pour supporter de trop faibles marges ». Thomas Degos qui précisait que « cet article ne s’applique nulle part en Outre-mer ».
L’autre solution est le développement de la production endogène, qui, encouragée encore trop mollement, donne le résultat que l’on connaît : proche du néant. Ce sont des structures comme la BGE (Boutique de gestion) qu’il faut fortement encourager et qui en accompagnant de jeunes créateurs se heurte malgré tout aux difficultés propres à Mayotte (foncier, permis de construire), ainsi que nous le confiait son directeur Jean-François Demontis. Et cela, quand de plus grosses entreprises déjà en place ne mettent pas de bâtons dans les roues… La BGE vient d’ailleurs de toucher ses subventions de la Collectivité pour 2011…
La crise des subprimes aurait du permettre au système bancaire de tirer des leçons qu’il n’a pas voulu appliquer. Ne commettons pas la même erreur et adoptons de suite des mesures qui assureront un développement dans de meilleures conditions de Mayotte.Malango
Cependant, les fermetures exigées de magasins font entrer Mayotte dans un début de seconde crise : plus de liquide dans les gabiers, restaurants, boutiques et supermarchés fermés, avec un manque à gagner qui n’est pas encore chiffré.
Le préfet a exhorté les grévistes à revenir autour de la table des négociations à 15h, ce qu’ils ont refusé : « nous leur avons proposé de venir demain mercredi à 9h » signalait Thomas Degos qui se félicite d’une situation qui n’est plus dans la rupture : « la délégation des entreprises et du Medef a des pistes, les syndicalistes ont su surmonter ce clash et ces difficultés sont la preuves que nous ne jouons pas la comédie, que nous allons au fond des choses ». Les syndicalistes ont accepté de reprendre les négociations demain.
Mais le préfet rappelle par contre que si les manifestants ont le droit de manifester, les salariés ont le droit de travailler, et les entrepreneurs d’entreprendre. Traduction : pas de baisser de rideaux demain pour les commerces, sinon les discussions pourraient tourner court.
Des fermetures qui commencent à devenir insupportables pour l'économie mahoraise
« Une faible demande face à une offre basée sur les importations »
Le mouvement a le mérite de faire sortir du lagon une situation que l’on pourrait qualifier de géoéconomique réelle de Mayotte : plusieurs secteurs faussement concurrentiels, où duopole ou monopole sont dus en partie, à l’étroitesse de l’île et donc de sa consommation. La fixation des prix par l’Etat est une solution, comme l’avait avancé Victorin Lurel s’appuyant sur le code du Commerce, ce que réfute le préfet de Mayotte Thomas Degos : « si nous respectons l’article L410-2, l’Etat doit intervenir pour compenser le manque à gagner du producteur, anéantissant ainsi toute arrivée de concurrent sur le marché qui n’aurait pas les reins assez solides pour supporter de trop faibles marges ». Thomas Degos qui précisait que « cet article ne s’applique nulle part en Outre-mer ».
L’autre solution est le développement de la production endogène, qui, encouragée encore trop mollement, donne le résultat que l’on connaît : proche du néant. Ce sont des structures comme la BGE (Boutique de gestion) qu’il faut fortement encourager et qui en accompagnant de jeunes créateurs se heurte malgré tout aux difficultés propres à Mayotte (foncier, permis de construire), ainsi que nous le confiait son directeur Jean-François Demontis. Et cela, quand de plus grosses entreprises déjà en place ne mettent pas de bâtons dans les roues… La BGE vient d’ailleurs de toucher ses subventions de la Collectivité pour 2011…
La crise des subprimes aurait du permettre au système bancaire de tirer des leçons qu’il n’a pas voulu appliquer. Ne commettons pas la même erreur et adoptons de suite des mesures qui assureront un développement dans de meilleures conditions de Mayotte.Malango
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