Tout ça pour ça : 22 heures enfermés dans un local de la Direction du travail pour sortir des propositions désavouées par la population. Alo...
Tout ça pour ça : 22 heures enfermés dans un local de la Direction du travail pour sortir des propositions désavouées par la population. Alors que magasins et routes sont toujours fermés.
A trop vouloir jouer avec le feu, on se brûle… C’est la leçon du jour que vont pouvoir méditer les syndicalistes. Car après avoir plus que mollement géré un mouvement dont l’ampleur les a servi pour donner du poids aux négociations, les leaders syndicaux n’arrivent plus à reprendre la main : après 22 heures de négociations avec le patronat et les représentants de l’Etat (préfecture et DIECCTE), une proposition dont ils étaient plutôt satisfaits en matinée a été rejetée par le millier de manifestants massés sur la place de la République.Sans avoir ni dormi ni mangé, les leaders syndicaux, épuisés ont commenté à leur base, de manière factuelle, trop sans doute, les propositions nées de la concertation de la veille. Un tel investissement humain, tant de leur côté que de celui du patronat ou de l'État aurait mérité une plus large défense des avancées, et non une obéissance immédiate dès que quelques uns d’entre eux eurent levé le poing « on veut plus d’effort du côté de la grande distribution ». Boinali Said Toumbou (Cisma CFDT), bien qu’exténué, parvint pourtant à faire rassoir la foule de plus de 1000 manifestants qui écoutèrent de nouveau en silence, mais ne défendit pas assez vigoureusement certains prix qui pourtant ont bien baissé.
Une vingtaine de bwenis a passé la nuit sur le trottoir sans arrêter de chanter "en encouragement" expliquaient-elles
Pour preuve les ailes de poulet qui étaient à 27 euros, baissent à 21,23 euros ou la bouteille de gaz de 31 euros à 25 euros chez Somagaz et de 26 euros à 24 euros chez Total. La foule commençait à gronder sur la boite de tomates pelées, auparavant à 53 centimes et désormais à 50 centimes, ou sur le prix du paquet de 5 kg de riz parfumé Thaïlande qui passait de 6,50 euros à 5,70 euros… Il faut rajouter que les baisses proposées ne le sont plus seulement pour un mois mais jusqu’à la fin de l’année.
« Nous n’avons pas tout obtenu, mais nous avons ouvert une porte » se défendait pourtant Boinali Said. C’est alors que la foule de manifestants se leva pour contrer les arguments des leaders syndicaux, et entama la Marseillaise.
« Ils peuvent mieux faire » s’exclamait Riffay Said Hamidouni, Association de consommateur mahorais, à l’adresse du patronat en demandant que les marges soient davantage rognées. Alors que Boinali Said avouait : « nous ne savons pas quels efforts supplémentaires le patronat est capable de fournir, personne n’ayant voulu nous détailler la formation de ses prix ». De son côté, et sur les ondes des nos confrères de Mayotte 1ère, Alexandre Charalambakis, directeur des magasins Sodifram-HD-Shopi, expliquait que « le carton d’aile de poulet était vendus moins cher à Grande Comores qu’à Mayotte (17 euros contre 22 euros) en raison des normes européennes que notre île doit désormais respecter pour les emballages ».Le dialogue entre patronat et syndicat n'a pas cessé pour autant
« Conserver son courage et sa tête »… sans tout reprendre depuis le départ
Ce sont des syndicalistes épuisés qui se rendirent deux heures après remettre leur copie à la DIECCTE (direction du travail) et informer leurs interlocuteurs qu’ils ne signeraient pas… Déceptions de chaque bord, mais le dialogue reprenait malgré tout sur le trottoir. Rendez-vous est donné aujourd’hui samedi à 15 heures, après une bonne nuit de sommeil, sans savoir encore si la discussion reprendrait de manière globale, ou bien sur les seuls points d’achoppement sur certains prix. Les syndicalistes doivent encore en discuter entre eux. Mais tous sont d’accord : « on ne peut recommencer ce travail de Titan ».
Mayotte était toujours le terrain de jeu de bande d’enfants toujours non maitrisés par des adultes. Certains automobilistes commencent à mettre le holà, mais ils sont aussitôt assaillis de bordures d’injures, de cris, voire de cailloux.Kamildine Djanffar s'endormait debout...
Si la manifestation était hier bien encadrée, l’île ressemble toujours à un no mans land : magasins fermés, peu de monde dans les rues… La perte économique ne fait que grandir alors que beaucoup de salariés ne s’étaient pas déplacés sur leur lieu de travail après avoir reçu dans la soirée de jeudi, un sms anonyme, invitant ses destinataires à rester chez eux « jusqu’à nouvel ordre », avec « un prochain point mi-journée », et que de surcroit « tout le monde reste joignable ». Bref ! que du bonheur ! Il fallait bien sûr le diffuser au plus grand nombre, alors qu’étaient glissées des informations plausibles et vérifiées par la suite : « l’arrivée d’un escadron de gendarmes et du GIPN (Groupement d’intervention de la Police nationale) » alors que la Préfecture s’était « avouée incapable de maitriser les émeutiers »… Le genre de nouvelle-« intox » dont on se serait bien passé.
Pendant ce temps, quatre présumés émeutiers passaient au tribunal en comparution immédiate, alors que la salle d’audience était remplie d’une partie des manifestants venus les soutenir. L’un d’entre eux était condamné à 4 mois de prison ferme pour avoir été pris en train de confectionner un cocktail Molotov et un autre à 1 mois ferme pour jet de pierres.
Espérons que le week-end calme les esprits.
A.L.Malango
A trop vouloir jouer avec le feu, on se brûle… C’est la leçon du jour que vont pouvoir méditer les syndicalistes. Car après avoir plus que mollement géré un mouvement dont l’ampleur les a servi pour donner du poids aux négociations, les leaders syndicaux n’arrivent plus à reprendre la main : après 22 heures de négociations avec le patronat et les représentants de l’Etat (préfecture et DIECCTE), une proposition dont ils étaient plutôt satisfaits en matinée a été rejetée par le millier de manifestants massés sur la place de la République.Sans avoir ni dormi ni mangé, les leaders syndicaux, épuisés ont commenté à leur base, de manière factuelle, trop sans doute, les propositions nées de la concertation de la veille. Un tel investissement humain, tant de leur côté que de celui du patronat ou de l'État aurait mérité une plus large défense des avancées, et non une obéissance immédiate dès que quelques uns d’entre eux eurent levé le poing « on veut plus d’effort du côté de la grande distribution ». Boinali Said Toumbou (Cisma CFDT), bien qu’exténué, parvint pourtant à faire rassoir la foule de plus de 1000 manifestants qui écoutèrent de nouveau en silence, mais ne défendit pas assez vigoureusement certains prix qui pourtant ont bien baissé.
Une vingtaine de bwenis a passé la nuit sur le trottoir sans arrêter de chanter "en encouragement" expliquaient-elles
Pour preuve les ailes de poulet qui étaient à 27 euros, baissent à 21,23 euros ou la bouteille de gaz de 31 euros à 25 euros chez Somagaz et de 26 euros à 24 euros chez Total. La foule commençait à gronder sur la boite de tomates pelées, auparavant à 53 centimes et désormais à 50 centimes, ou sur le prix du paquet de 5 kg de riz parfumé Thaïlande qui passait de 6,50 euros à 5,70 euros… Il faut rajouter que les baisses proposées ne le sont plus seulement pour un mois mais jusqu’à la fin de l’année.
« Nous n’avons pas tout obtenu, mais nous avons ouvert une porte » se défendait pourtant Boinali Said. C’est alors que la foule de manifestants se leva pour contrer les arguments des leaders syndicaux, et entama la Marseillaise.
« Ils peuvent mieux faire » s’exclamait Riffay Said Hamidouni, Association de consommateur mahorais, à l’adresse du patronat en demandant que les marges soient davantage rognées. Alors que Boinali Said avouait : « nous ne savons pas quels efforts supplémentaires le patronat est capable de fournir, personne n’ayant voulu nous détailler la formation de ses prix ». De son côté, et sur les ondes des nos confrères de Mayotte 1ère, Alexandre Charalambakis, directeur des magasins Sodifram-HD-Shopi, expliquait que « le carton d’aile de poulet était vendus moins cher à Grande Comores qu’à Mayotte (17 euros contre 22 euros) en raison des normes européennes que notre île doit désormais respecter pour les emballages ».Le dialogue entre patronat et syndicat n'a pas cessé pour autant
« Conserver son courage et sa tête »… sans tout reprendre depuis le départ
Ce sont des syndicalistes épuisés qui se rendirent deux heures après remettre leur copie à la DIECCTE (direction du travail) et informer leurs interlocuteurs qu’ils ne signeraient pas… Déceptions de chaque bord, mais le dialogue reprenait malgré tout sur le trottoir. Rendez-vous est donné aujourd’hui samedi à 15 heures, après une bonne nuit de sommeil, sans savoir encore si la discussion reprendrait de manière globale, ou bien sur les seuls points d’achoppement sur certains prix. Les syndicalistes doivent encore en discuter entre eux. Mais tous sont d’accord : « on ne peut recommencer ce travail de Titan ».
Mayotte était toujours le terrain de jeu de bande d’enfants toujours non maitrisés par des adultes. Certains automobilistes commencent à mettre le holà, mais ils sont aussitôt assaillis de bordures d’injures, de cris, voire de cailloux.Kamildine Djanffar s'endormait debout...
Si la manifestation était hier bien encadrée, l’île ressemble toujours à un no mans land : magasins fermés, peu de monde dans les rues… La perte économique ne fait que grandir alors que beaucoup de salariés ne s’étaient pas déplacés sur leur lieu de travail après avoir reçu dans la soirée de jeudi, un sms anonyme, invitant ses destinataires à rester chez eux « jusqu’à nouvel ordre », avec « un prochain point mi-journée », et que de surcroit « tout le monde reste joignable ». Bref ! que du bonheur ! Il fallait bien sûr le diffuser au plus grand nombre, alors qu’étaient glissées des informations plausibles et vérifiées par la suite : « l’arrivée d’un escadron de gendarmes et du GIPN (Groupement d’intervention de la Police nationale) » alors que la Préfecture s’était « avouée incapable de maitriser les émeutiers »… Le genre de nouvelle-« intox » dont on se serait bien passé.
Pendant ce temps, quatre présumés émeutiers passaient au tribunal en comparution immédiate, alors que la salle d’audience était remplie d’une partie des manifestants venus les soutenir. L’un d’entre eux était condamné à 4 mois de prison ferme pour avoir été pris en train de confectionner un cocktail Molotov et un autre à 1 mois ferme pour jet de pierres.
Espérons que le week-end calme les esprits.
A.L.Malango
COMMENTAIRES