Mayotte est endeuillée. Un homme vient de mourir lors d’altercations entre les manifestants et la Police aux frontières. Une tension énor...
Mayotte est endeuillée. Un homme vient de mourir lors d’altercations entre les manifestants et la Police aux frontières.
Une tension énorme cet après-midi à la suite du décès d'un homme de 39 ans Crédit photo : A.L./Malango |
Un homme de 39 ans, Ali El Anziz, est décédé vers 11h30 ce matin d’une contusion cardiaque. Transporté en arrêt cardiaque vers le service de réanimation de l’hôpital de Mamoudzou, il est décédé quelques temps après. Ce serait à la suite d’une action contre des jeteurs de pierres autour d’un barrage au rond point du Commandant Passot que le coup serait parti.
Les fonctionnaires de la Police aux Frontières (PAF) sécurisaient les abords de la barge, lorsqu’ils assistèrent vers 10 h à des scènes de pillages de voitures. « Tentant de les empêcher, ils furent pris à partie et caillassés depuis la place de l’ancien marché et tandis que d’autres cailloux pleuvaient depuis le bar ''le 5/5'' provoquant de nombreux impacts sur les voitures » expliquait le commissaire Delattre. Ils ont alors riposté avec des grenades lacrymogènes et des flash ball.
La riposte finie, les policiers découvraient un homme à terre, alors qu’il aurait été déplacé sur le sol. Ensuite, les témoignages divergent, certains expliquant que le blessé aurait reçu des gaz lacrymogène le faisant suffoquer, d’autres que les policiers ont attendu 5 minutes avant d’appeler les secours. Mais la dépêche de l’AFP, qui s’appuie sur les explications du préfet, parle de malaise cardiaque, et signale qu’ « aucune trace d'impact de grenade lacrymogène ou de flashball » n’a été relevée. Les secours ont effectué un long massage cardiaque avant de le transporter à l’hôpital.
L’autopsie permettra de connaître avec précision les causes de la mort et une enquête est ouverte. Un deuxième homme a été blessé à la tête, mais sans gravité.
Lorsque la nouvelle s’est répandue, c’est une foule furieuse, hurlant contre les gendarmes qui a déferlé dans la rue, président du Conseil général de Mayotte en tête, pour se rendre depuis le rond point du Commandant Passot à Kawéni en passant par le rond point SFR. Les manifestants remontés, insultaient les nombreux gendarmes qui voulaient les empêcher de descendre vers HD, une grande surface, pour faire fermer des commerces qui avaient enfin réouverts aujourd’hui. De nombreux jets de gros cailloux pleuvaient sur les gendarmes qui encaissaient sans riposter.
Daniel Zaïdani put parlementer, mais alors qu’il s’engageait dans l’artère avec Ibrahim Aboubacar, son 1er vice président, suivi par environ 200 manifestants, plusieurs personnes prirent une rangée de caddies pour les utiliser comme bélier et ainsi défoncer le rideau métallique du magasin Sodifram. S’interposant pour éviter le pillage du magasin, Daniel Zaïdani était malmené par les gendarmes, des coups de poing et des cris étaient échangés… « Ce jeune vient de recevoir un coup sur l’½il alors qu’il essayait de me protéger ! » criait hors de lui le président de la Collectivité, « j’ai appelé le préfet pour lui demander de prendre ses responsabilités et j’ai appelé le cabinet de la ministre. Tout ce qui est en train de se passer était prévisible » dénonçait-il alors que du côté de la Collectivité bien peu d’appels au calme ont été lancés depuis le début de la grève.
A.L.
(Source : Malango Actualité)
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