"Parlons iPhone", c'est par ce bref message qu'Apple a donné rendez-vous aux journalistes et aux fans de la marque à la p...
"Parlons iPhone", c'est par ce bref message qu'Apple a donné rendez-vous aux journalistes et aux fans de la marque à la pomme mardi 4 octobre, au siège de l'entreprise, à Cupertino en Californie.
L'occasion d'évoquer le renouvellement du produit devenu culte de la société fondée par Steve Jobs. Sauf que, cette fois, la présentation toujours très attendue, ne sera pas faite par le patron le plus charismatique de la Silicon Valley, mais devait être menée par son successeur Tim Cook qui a repris officiellement les rênes le 24 août. Tout un symbole.
Comme à chaque présentation d'un nouveau produit, les rumeurs n'ont pas manqué de circuler. Les internautes se sont, cette fois, surtout interrogés sur l'ampleur de l'évolution du produit.
Fallait-il parler de l'iPhone 5 ou d'une simple évolution de l'iPhone 4 ? Au-delà de ces arguties qui enflamment les "geeks", ces passionnés de bijoux technologiques, une chose est sûre : l'enjeu du renouvellement du produit est crucial pour Apple.
Depuis son lancement en juin 2007, l'iPhone est devenu un objet emblématique. Il a contribué à populariser l'accès à l'Internet mobile. Il a bousculé les positions acquises sur le marché de la téléphonie mobile. Surtout, il est devenu une véritable "machine à cash" pour Apple.
Avec des recettes qui ont quasiment doublé chaque année depuis trois ans, les ventes d'iPhone ont représenté, en 2010, 39 % du chiffre d'affaires total de l'entreprise estimé à 65,2 milliards de dollars. Cette activité est ainsi devenue la première source de revenus du groupe, coiffant les ventes d'ordinateurs Mac. Mieux. Le poids de l'iPhone a encore augmenté au premier semestre 2011, frôlant la barre des 50 % des recettes globales. Sans compter la contribution aux marges plus que confortables d'Apple.
Un succès indéniable. Mais aussi une source possible de fragilité, alors que l'entreprise est devenue très dépendante de ses mobiles. Plus que jamais donc, il faut continuer à alimenter la machine.
Apple mise sur l'extension géographique et commerciale pour gagner de nouveaux clients. La société californienne étoffe ses partenariats avec les opérateurs de téléphone mobile un peu partout dans le monde.
Et mise tout particulièrement sur la Chine où les consommateurs plébiscitent les marques. En trois mois, entre mars et juin 2011, la société californienne a engrangé 3,8 milliards de dollars de chiffre d'affaires dans ce pays. Que ce soit à Shanghai ou à Pékin, les Applestore ne désemplissent pas.
Concurrence
L'entreprise de Cupertino se doit aussi d'apporter des innovations régulièrement. Or, la dernière version en date de son smartphone vedette, l'iPhone 4, a été dévoilée en juin 2010, il y a plus d'un an.
Il faut continuer à susciter l'envie du consommateur de changer d'appareil pour maintenir le rythme de renouvellement très rapide qui sévit sur le marché de la téléphonie mobile.
L'arrivée régulière de nouveaux modèles doit aussi permettre à Apple de garder le rythme face à une concurrence toujours plus féroce. Et notamment de Google qui souhaite imposer son système d'exploitation Android, en signant des partenariats avec des fabricants prêts glisser ce "moteur logiciel" dans leurs smartphones.
Résultat, en 2010, selon le cabinet d'études Gartner, Android a équipé 22,7 % des smartphones vendus dans le monde, ce qui en fait le deuxième système d'exploitation le plus présent sur le marché. Il se place derrière, Symbian, la plate-forme du finlandais Nokia, qui voit ses positions s'éroder inexorablement. Apple arrive en quatrième position au coude à coude avec le canadien Research in Motion (RIM), qui avec son BlackBerry a été un des précurseurs de ce marché. Selon Gartner, ce classement pourrait être totalement bousculé en 2011 : Android prendrait la tête avec 38 % de part de marché, suivi d'Apple (19,4 %).
Parmi les fabricants qui ont fait le succès d'Android, Samsung se distingue tout particulièrement. Le coréen, qui est le deuxième plus grand vendeur de mobiles au monde - tous modèles confondus, il en a vendu 281 millions en 2010 -, fait une percée remarquée dans les smartphones.
Ces derniers mois, la tension, entre Samsung et Apple est montée d'un cran. Les deux entreprises multiplient les procédures judiciaires dans de nombreux pays s'accusant mutuellement de violation de propriété intellectuelle.
L'entreprise californienne estime en particulier que son concurrent coréen a copié le design de sa tablette iPad et de l'iPhone et tente de le freiner. Apple vise également Google et sa plate-forme Android.
De son côté Samsung cherche à nouer d'autres partenariats au-delà de celui qui le lie au géant de l'Internet. Le coréen n'a en effet guère apprécié le projet de rachat de son concurrent Motorola, fabricant historique de mobiles, par Google. Samsung vient donc de signer un accord avec Microsoft portant sur le partage de brevets dans le domaine du mobile.
Dans cet univers très mouvant, Apple doit prouver qu'il peut continuer sa success-story dans le mobile. Un enjeu que doit relever maintenant Tim Cook.
La pression sera forte, mardi, lorsqu'il dévoilera la suite de la saga iPhone. Première grand-messe de la firme à la pomme en l'absence de Steve Jobs.Le Monde
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