Vendredi 02 septembre, plus de neuf mille spectateurs (pas tous rentré par les voies légales) étaient réunis au stade de Moroni pour attend...
Vendredi 02 septembre, plus de neuf mille spectateurs (pas tous rentré par les voies légales) étaient réunis au stade de Moroni pour attendre les Psy 4 de la rime! Il a, en effet, fallu les attendre et pas qu’un peu! Le groupe n’est monté sur scène que vers 1h du matin… Même si à la fin, ils ont su se faire pardonner. Alonzo, Vincenzo, Soprano et Sya Styles se sont donné corps et âme à leur public. Trois heures de concert non-stop! Depuis le début de leur répertoire ‘‘Block Party’’ jusqu’aux derniers titres des ‘‘Cités d’Or’’, les rappeurs ont tenu à faire plaisir à leurs fans en interprétant le maximum de morceaux possibles sur scène. Un mot pour décrire les Psy 4? Infatigables! Ils ne se sont pas moqués de leur public, malgré le retard.
Le concert n’a commencé qu’à 23 heures. La première partie a été assurée par les danseuses de l’association Moroni Chanambere et la voix du désormais bien connue Dadiposlim, accompagnée par les mélodies de la guitare d’Ikram ou Ikito. Puis Cheikh Mc, en guest star, a pris un relai dynamique, en faisant reprendre les titres phares de son dernier album ‘‘Enfant du tiers-monde’’.
L’artiste fait parti des dix finalistes pour le prix ‘‘Découvertes Rfi’’ (lire notre du vendredi 2 septembre) et a profité d’être sur scène pour séduire ses fans. Ont suivi Primo Boina Killah, Da Most Wanted et Chamsou, difficile de passer après le Cheikh, mais les trois jeunes rappeurs ont assuré leur show. L’entrée des Psy 4 de la rime a d’ailleurs annoncé avec la reprise de Primo, ‘‘Welcome to the Comoros, karibu, karibu, wadjeni mdje ha ngnontsi piya. Welcome to the Comoros, massiwa mane ya waliyawo dja ngnora’’. Le trio a ensuite laissé place au beat maker et deuxième guest star de la soirée, Spike Miller, qui a fait danser le public, du bout de ses platines. Vers 1h du matin, voilà enfin les Psy 4 de la rime sur scène. Ils n’ont pas échappé aux traditionnels problèmes techniques, des soucis de son et de micros qu’on peut mettre sur le dos de l’organisation.
Mais malgré tout, ils ont quand même assuré un incroyable spectacle et ont gardé la majorité de leur public attentif et motivé jusqu’à la fin. Une fin qui, par moment, a semblé longue à venir. C’est à 4h du matin que les rappeurs ont posé leurs micros! Mais le show en valait la peine. Des cars remplis venus de Fumbouni, de Mkazi, Mitsamihuli, entre autres localités des Comores, ont déposé des fans au stade. Après tout, ce n’est pas tous les jours que les Psy 4 de la rime se produisent ensemble aux Comores. Petite déception de la soirée: la séance de dédicace promise lors de la conférence de presse n’a pas eu lieu. Mais grande satisfaction quand même coté fan, ‘‘le concert était lourd, les Psy 4 ont assuré!’’, entend-on à la sortie du stade. Grosse fatigue mais des étoiles plein les yeux. Certains fans étaient là depuis 18h, à faire la queue pour avoir accès au stade. On gardera de ce vendredi soir, le souvenir impérissable et désormais historique du premier concert aux Comores des ‘‘hijos de la luna’’ (enfant de la lune), les Psy 4 de la Rime.
Un concert inoubliable qui a engendré près de 31,5 millions de francs comoriens. On ignore encore si une partie de cette somme constituera les premiers francs de la Fondation Psy de la rime annoncé par les membres du groupe. Après Ngazidja vendredi, les Psy 4 de la rime se sont envolés quelques heures plus tard pour Mayotte où ils devaient se produire. On espère les revoir très bientôt ici, et attendons leurs projets, dont un album prévu pour 2012, avec impatience.
Iza M’madi
Rap, un phénomène socio-politique
Le rap, acronyme de Rhythm And Poetry (rythme et poésie), a débuté aux Etats-Unis à la fin des années 1970, dans les milieux noirs défavorisés. Le rap comme le reste de la musique populaire cumule un aspect festif, et un aspect contestataire. Les thèmes tournent toujours autour de la vie quotidienne, de l’amour ou du sexe. En 1979, James Brown jette les bases du rap, “un style de chant saccadé, parfois parlé ou crié et des textes véhiculant une forte identité et des revendications sociales ou politiques”. Le rap semble formellement se rapprocher de la culture africaine dont se réclame le mouvement hip-hop, qui ont tous deux, comme ancêtres communs le jazz, le reggae et le soul. Le chant rythmé du Mc dans le ghetto s’inspirerait en effet du griot, poète et musicien qui chronique la vie quotidienne ou est invité à chanter lors des célébrations comme les mariages.
Le recours à une musique fondée sur le rythme que sur la mélodie fut une réponse brutale, une protestation par le verbe, contre les persécutions et les inégalités sociales dont été victimes les afro-américains dans les années 1980. S’il est bien issu des populations noires américaines, le rap s’est propagé dès le début des années 1990 pour toucher également les populations blanches, dont le prophète est sans doute Eminem, souvent consacré meilleur rappeur aux Etats unis d’Amérique. Actuellement c’est toute la planète qui est contaminée par le caractère rebelle et révolutionnaire du rap. Devenu un courant musical mondial très à la mode, le rap génère d’importants flux d’argent et impose ses propres codes : des valeurs, des attitudes, un style vestimentaire et des cultures urbaines Le rap a traversé l’atlantique dans le début des années 1990 et est accueilli en France par des groupes comme Iam, Suprême Ntm, ou Mc Solaar.
Le premier album de Mc Solaar, sorti en 1991, “Qui sème le vent récolte le tempo“, offre une image plus douce et plus poétique au rap et conquiert un public plus large se vendant à plus de 400 000 exemplaires. Les Comoriens grâce à leur métissage, swahili, arabe et persan, ont très vite fait leur le rap en leur adaptant à leur richissime culture. Rohff, de son vrai nom Housni Mkouboi, est sans doute le premier rappeur comorien de nationalité française à se faire une reconnaissance internationale. Son premier album solo qui sort fin 1999 sous le titre, “Le code de L’honneur“ est devenu un classique du rap en France, où il vit et travaille. Il sort en octobre 2001 “La vie avant la mort“, un succès commercial avec 300.000 copies vendues.
En 2004, Rohff sort “La fierté des nôtres“ album certifié double disque d’or. Une année plus tard, il enchaine avec les succès “Au-delà de mes limites’’, deux semaines après sa sortie, l’album est disque d’or. Le rappeur qui fait beaucoup parler de lui ces derniers temps, c’est bien Saïd M’Roubaba, alias Soprano. Son premier album “Puisqu’il faut vivre“ sorti à Marseille en 2008 s’est vendu à plus 200.000 exemplaires. Cette même année, il est consacré meilleur artiste et son album (avec son groupe Psy4 de la rime) remporte le prix du meilleur album. Un autre groupe toujours de la Cité phocéenne “Le 3ème Œil“, composé de Boss One, Mombi, Dj Ralph et Dj Bomb tous d’origines comoriennes, avait beaucoup fait parler de lui au début des années 2000.
e best local du rap est incontestablement Cheick Mc, qui, actuellement est en final pour le prix découverte Rfi 2011. Alwatwan
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