« La hausse des prix du carburant n’est pas justifiée ». C’est la réaction générale de presque tous les leaders politiques et des parte...
« La hausse des prix du carburant n’est pas justifiée ». C’est la
réaction générale de presque tous les leaders politiques et des
partenaires socio-économiques locaux. Une certaine unanimité se dégage
pour condamner l’augmentation des coûts du carburant.
Chabane Abdallah Halifa, vice-président du parti Mouroua, qualifie la
décision de « non réfléchie et contribue à appauvrir le peuple et à
aggraver la misère». Il accuse l’Etat comorien d’être un « Etat qui ne
protège pas ses citoyens». Selon lui, « le moment est venu de rompre
avec l’opacité dans l’approvisionnement des hydrocarbures et de revenir
sur une procédure transparente, en passant par un appel d’offre
international».
Houmed Msaidié, le n°1 de la CRC, « n’est pas convaincu » de
l’augmentation des prix du carburant. « La décision doit être révisée
parce qu’elle n’est ni juste, ni justifiée, » a déploré Msaidié. Il
demande un audit « indépendant » sur les comptes de la société des
hydrocarbures et sur sa procédure de commande parce que, selon lui, les
opérations de livraison « ne sont pas transparentes. » Le dirigeant de
la CRC estime que « cette augmentation des prix du carburant veut
couvrir des opérations occultes».
Mohamoud Ali Mohamed, leader du parti ANC, lui, s’en prend aux
autorités qu’il accuse «d’enfoncer le petit peuple dans la misère». Pour
lui, il s’agit « d’une punition infligée au peuple et d’une caution à
l’incompétence des responsables de la société des hydrocarbures. »
Inoussa Hamidou, conseiller de Ngazidja, rejette, en sa qualité
d’élu, le relèvement des prix du carburant. « En tant que représentants
du peuple, nous condamnons cette hausse et demandons à l’Etat de
revenir sur sa décision», a martelé le conseiller. Selon lui, aucune
explication sur la motivation de cette hausse n’a été donnée aux
élus. « Ni le Conseil de l’île, ni l’Assemblée nationale n’a été
informé de cette décision importante pour la vie des comoriens», a-t-il
expliqué.
Hachim Said Bacar, un opérateur économique de la place, qualifie
l’augmentation des prix du carburant de « décision arbitraire et
impopulaire». Pour lui, la procédure n’a pas été appropriée. « En cette
période difficile caractérisée par le cumul des salaires, il est
inadmissible qu’une décision intervienne en ce moment de vaches maigres
dans tous les foyers», a regretté Said Bacar.
De son côté, Mohamed Hafidhou un responsable du syndicat national des
professeurs, trouve que « le moment est mal choisi » pour relever le
prix du carburant. « Pour nous syndicaliste, c’est difficile d’admettre
cela, quelles que soient les circonstances», s’est-il insurgé, avant de
poursuivre : « nous, fonctionnaires, qui percevons notre salaire tous
les cinq mois, aurons du mal à joindre les deux bouts avec cette
nouvelle augmentation.»
La fédération comorienne des consommateurs (Fcc) appelle le
gouvernement à revenir sur sa décision. « La Fcc exhorte l’Etat à
revenir dans l’urgence sur sa décision pour le bien être de chacun de
nous», apprend-on dans une déclaration publiée par l’association.
L’Organisation patronale des Comores, Opaco, affirme, de son côté,
que « l’augmentation des prix des produits pétroliers n’est pas
absolument justifiée et demande sa suspension immédiate ».
Enfin, Mouhtar Mohamed Charif, ancien ministre de la république,
s’est dit « révolté » contre la décision : « je ne peux pas accepter de
payer 50fc pour colmater les bêtises d’une gestion catastrophique»
MMADI MOINDJIE:albalad
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