C’est à partir d’une brochure de photocopies utilisée depuis plusieurs années par les enseignants de l’Enoumeco que l’équipe de Coelacanthe...
C’est à partir d’une brochure de photocopies utilisée depuis plusieurs années par les enseignants de l’Enoumeco que l’équipe de Coelacanthe et Nadine Mnemoi ont élaboré le premier manuel de Maternelle aux Comores. Ces dernières années, les pouvoirs publics et notamment celles de l’Education nationale semblent avoir pris conscience de la nécessité de réformer les bases pour espérer améliorer l’éducation à tous les échelons. Le renforcement des enseignements pour la petite enfance se retrouve d’ailleurs dans la feuille de route du nouveau ministre de l’Education nationale.
C’est aussi une priorité pour les partenaires internationaux comme l’Unicef. Pourtant, les initiatives concrètes ne sont pas visibles, restent souvent en l’état de projets alors que souvent des finances sont prévues. C’est le cas pour l’introduction du shikomori dans le primaire qui semble maintenant stagner, après que le Pasec ait fourni beaucoup d’argent pour la formation des formateurs ou pour l’introduction de l’histoire des Comores dans l’enseignement au collège. Et alors que pour ce dernier un manuel scolaire a été élaboré à l’aide de financements de l’Union européenne, en collaboration étroite avec le ministère. Pourtant, un grand nombre de ces manuels a été acheté et donné au ministère de l’Education.
Même quand les instruments sont là, il semble que le ministère les ignore. C’est donc sur un financement propre que les éditions Coelacanthe ont décidé de lancer ce premier manuel de maternelle, en espérant que cela entrainera d’autres actions concrètes qui devraient venir des institutions officielles. La maison d’édition a fait appel à la dessinatrice Nadine Mnemoi, qui vit en Espagne, pour s’occuper des illustrations. Elle ne s’est pas contentée d’imaginer les dessins qui pourraient éveiller l’intelligence des enfants comoriens, elle a aussi fait les arrangements nécessaires en se basant sur son expérience de maman de deux enfants. Le résultat est un très beau manuel, tout en couleurs, destiné aux enfants de Petite Section (3-4 ans).
A partir de six thèmes, le petit Toilibou entraîne l’enfant à travers l’apprentissage des premiers mots en comorien, des premiers mots en français, à la découverte des chiffres, à la manière de les écrire et à ce qui constitue l’environnement de l’enfant comorien (habits, végétation, transports…). Nadine Mnemoi est, parmi les dessinateurs d’origine comorienne actuels, l’une des meilleures. Elle a su créer un environnement propre aux Comores qui ne pourra qu’être bénéfique pour le développement intellectuel de l’enfant des quatre îles. En effet, jusqu’à présent, les pédagogues utilisent des manuels (pour ceux qui en ont recours) venus d’ailleurs qui n’ont rien à voir avec le milieu dans lequel évolue l’enfant.
Ce manuel des Editions Coelacanthe, qui s’adresse à toutes les classes de Petite Section (Ecoles Publique et Privée), devrait permettre de résoudre ce problème, dans un contexte d’absence de toute production locale. Mais, ce manuel peut aussi initier les enfants des Comoriens de la diaspora à cet environnement comorien, en leur apprenant, par exemple les premiers mots en shikomori (en attendant le Lexique pour enfants que prépare la même Nadine Mnemoi et que publiera Coelacanthe dans les prochains mois).
Manuel de Maternelle – Petite Section,
Coelacanthe, septembre 2011
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