La foule était nombreuse et l’émotion grande (quoi que contenue) à l’aéroport de Wani, mercredi après-midi, à l’arrivée de l’avion qui a...
La foule était nombreuse et l’émotion grande (quoi que contenue) à l’aéroport de Wani, mercredi après-midi, à l’arrivée de l’avion qui avait transporté les corps des victimes du naufrage du Madjriha, survenu la nuit du lundi à mardi au large de Ngazidja. Le chef de l’Etat, Ikililou Dhoinine, son vice-président Nourdine Bourhane, les gouverneurs de Ngazidja et de Ndzuwani, Mouigni Baraka et Anissi Chamsidine, ainsi que d’autres personnalités de l’Etat étaient à bord.
La prière mortuaire, dirigée par le président du Conseil insulaire des ulémas, Abalmoudjid Abou Ounthman, a eu lieu sur le tarmac de l’aéroport. Les quatorze corps identifiés sont ensuite remis à leurs familles, et les vingt-deux autres, non identifiés, sont enterrés dans le cimetière commun de Mjihari à Mutsamudu, en présence du président de la République. Les funérailles ont duré jusqu’au coucher du soleil, à l’appel du muezzin. Au-delà de l’émotion suscitée par cet énième naufrage et les on-dit qui courent les rues à propos de “qui est responsable de quoi”, l’autorité insulaire veut se faire une image de marque auprès de l’opinion : elle a interdit tout départ de bateau de l’île durant les trois jours de deuil décrété par la présidence de la République.
Une mesure qui touche aussi la compagnie Princesse Caroline, provoquant le courroux de ses responsables (l’un d’eux a même failli en venir aux mains avec une autorité de l’île). Comme à Ngazidja, ici une cellule de crise, dirigée par la gendarmerie, est sur pied depuis le lendemain du drame. Cette cellule jouerait également le rôle de commission d’enquête. En effet, la capitainerie du port de Mutsamudu et la direction maritime ont été entendus par elle mercredi, et le lendemain jeudi, ce fut le tour de l’armateur, Salim Abdoulatuf. Il n’y a encore rien à filtrer de ces audiences.
A la capitainerie, l’on prétend cependant que “de toute façon, les bateaux en partance de Mutsamudu subissent un contrôle sérieux ; ils ne surchargent pas. Ce qui est tout à fait le contraire lorsqu’ils font le sens inverse, c’est-à-dire de Moroni vers Mutsamudu”. Approché le matin, avant son rendez-vous avec la gendarmerie, l’armateur du Madjiriha, Salim Abdoulatuf, affiche l’air d’une personne terriblement affectée, et qui semblait plutôt guetter l’occasion de s’expliquer. “J’ai beaucoup de choses à dire, mais avant tout et c’est pour moi le plus important, je voudrais adresser mes condoléances aux familles des victimes et partager leur chagrin. J’irai faire ma déposition tout à l’heure, et si par hasard il m’arrivait d’être arrêté, faites le nécessaire pour me joindre, car j’aurai toute une série de révélations pour vous [la presse, ndlr]“, nous a-t-il confié.
D’après Abdoulatuf, son bateau était tout à fait aux normes de naviguer, contrairement à ce qu’a prétendu à Rfi le procureur de la République. “Le Madjiriha venait de changer de coque et d’être équipé d’un nouveau moteur importé de France. Avant de prendre la mer en octobre dernier, il a subi le contrôle de la direction maritime et a reçu son permis de navigation. Kassim, le directeur des affaires maritimes, m’avait même félicité et suggérait aux autres armateurs de suivre mon exemple. Car il y avait tout l’équipement de navigation et de sauvetage nécessaire à bord. Il est facile d’accuser l’armateur à chaque naufrage, mais la réalité est cette différence. Et il faut aller la chercher loin, cette-fois !”
Le Madjiriha n’était cependant pas assuré. Et cela, Abdoulatuf le reconnait : “Mais quel est le bateau comorien qui possède une assurance ?”, souhaite-t-il seulement savoir.
Sardou Moussa : alwatwan
La prière mortuaire, dirigée par le président du Conseil insulaire des ulémas, Abalmoudjid Abou Ounthman, a eu lieu sur le tarmac de l’aéroport. Les quatorze corps identifiés sont ensuite remis à leurs familles, et les vingt-deux autres, non identifiés, sont enterrés dans le cimetière commun de Mjihari à Mutsamudu, en présence du président de la République. Les funérailles ont duré jusqu’au coucher du soleil, à l’appel du muezzin. Au-delà de l’émotion suscitée par cet énième naufrage et les on-dit qui courent les rues à propos de “qui est responsable de quoi”, l’autorité insulaire veut se faire une image de marque auprès de l’opinion : elle a interdit tout départ de bateau de l’île durant les trois jours de deuil décrété par la présidence de la République.
Une mesure qui touche aussi la compagnie Princesse Caroline, provoquant le courroux de ses responsables (l’un d’eux a même failli en venir aux mains avec une autorité de l’île). Comme à Ngazidja, ici une cellule de crise, dirigée par la gendarmerie, est sur pied depuis le lendemain du drame. Cette cellule jouerait également le rôle de commission d’enquête. En effet, la capitainerie du port de Mutsamudu et la direction maritime ont été entendus par elle mercredi, et le lendemain jeudi, ce fut le tour de l’armateur, Salim Abdoulatuf. Il n’y a encore rien à filtrer de ces audiences.
A la capitainerie, l’on prétend cependant que “de toute façon, les bateaux en partance de Mutsamudu subissent un contrôle sérieux ; ils ne surchargent pas. Ce qui est tout à fait le contraire lorsqu’ils font le sens inverse, c’est-à-dire de Moroni vers Mutsamudu”. Approché le matin, avant son rendez-vous avec la gendarmerie, l’armateur du Madjiriha, Salim Abdoulatuf, affiche l’air d’une personne terriblement affectée, et qui semblait plutôt guetter l’occasion de s’expliquer. “J’ai beaucoup de choses à dire, mais avant tout et c’est pour moi le plus important, je voudrais adresser mes condoléances aux familles des victimes et partager leur chagrin. J’irai faire ma déposition tout à l’heure, et si par hasard il m’arrivait d’être arrêté, faites le nécessaire pour me joindre, car j’aurai toute une série de révélations pour vous [la presse, ndlr]“, nous a-t-il confié.
D’après Abdoulatuf, son bateau était tout à fait aux normes de naviguer, contrairement à ce qu’a prétendu à Rfi le procureur de la République. “Le Madjiriha venait de changer de coque et d’être équipé d’un nouveau moteur importé de France. Avant de prendre la mer en octobre dernier, il a subi le contrôle de la direction maritime et a reçu son permis de navigation. Kassim, le directeur des affaires maritimes, m’avait même félicité et suggérait aux autres armateurs de suivre mon exemple. Car il y avait tout l’équipement de navigation et de sauvetage nécessaire à bord. Il est facile d’accuser l’armateur à chaque naufrage, mais la réalité est cette différence. Et il faut aller la chercher loin, cette-fois !”
Le Madjiriha n’était cependant pas assuré. Et cela, Abdoulatuf le reconnait : “Mais quel est le bateau comorien qui possède une assurance ?”, souhaite-t-il seulement savoir.
Sardou Moussa : alwatwan
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