Lycée Mixte de Mutsamudu à Anjouan
En raison de la crise grave qui secoue l'enseignement aux Comores, il est temps et nécessaire d'opérer des réformes radicales dans tout le système éducatif Comorien. Les Comores, pays d'Afrique francophone doivent réformer son baccalauréat qui est calqué sur le modèle Français.
Je voudrais d'abord donner quelques précisions : le baccalauréat, dans sa formule actuelle, a 203 ans. Il a été institué en 1808 par Napoléon Bonaparte à la demande des enseignants et chercheurs de l'Université de Paris comme test d'entrée à l'Université. Il est considéré depuis l ors comme le premier grade, l e premier diplôme de l'université. Les pays francophones ont hérité de cette tradition universitaire. Le baccalauréat est le diplôme qui ouvre les portes de l'université, disons de l'enseignement supérieur. Il permet à son détenteur de donner une orientation à sa vie dans les études. Dans notre pays, on nous fait comprendre que c'est un diplôme de fin de cycle du secondaire. - Dans ce cas, aux Comores l es étudiant(e)s subissent un test d'entrée à l'université. L'école doit garantir une égalité de chances à toutes et à tous.Nous voulons qu'un candidat obtienne le baccalauréat par le mérite dans les conditions de transparence et d'équité; dans une situation où, c'est l'évaluation et les délibérations d'un jury souverain qui servent de garantie de transparence.
Avec les autorités actuelles, tout le monde devrait être disposé à dialoguer pour trouver des solutions urgentes pour pouvoir organiser ces examens dans des conditions crédibles et dans les délais exigés par le calendrier scolaire. Et ce, en collaboration avec les enseignants du secondaire qui sont des partenaires; car ils sont commis dans la surveillance, les corrections et les délibérations. Mais, c'est aux autorités actuelles de prendre la mesure du problème.
Il faut un partenariat sincère de tous les concernés (syndicats des enseignants, apprenants, ministère de l'éducation, parents, etc.) des réformes du baccalauréat si on veut éviter des difficultés. Toutes les
réformes auraient pu passer s'il y avait eu en amont une concertation avec les partenaires. Tous les partenaires et surtout les enseignantsdevront être disposés à aider pour une réussite de la mission.
Il y a quelques années, les bailleurs de fonds conduisaient les dirigeants Comoriens sur les sentiers de l'enseignement de base en négligeant l'enseignement supérieur. D'où le financement du secteur de base du système éducatif. Mais aucun pays n'a pu faire son développement sur l'autel du sacrifice du savoir. Prenons l'exemple du Japon : ce pays qui n'a de richesse que la matière grise de ses enfants, a une politique qui intègre tous les niveaux du système éducatif comme ferment du développement. D'où il fait partie des locomotives du monde. Les Comores doivent abandonner le misérabilisme pour s'appuyer sur le potentiel de sa jeunesse qu'il faut intégrer autant dans des politiques de formation que dans celles d'un développement endogène. Cela ne pourra se faire que par et dans la valorisation de l'enseignement supérieur orienté autant vers la professionnalisation que vers la recherche fondamentale.
Nous osons espérer que le nouveau Président Ikililouaura la volonté d'augmenter le budget consacré au profit de l'éducation et qui doit contribuer à la valorisation de l'enseignement supérieur.
Mohamed Ali Mohamed, Ph.D. Moncton, Nouveau-Brunswick, Canada