Le ministère des Transports a décidé, samedi, de clouer au sol un appareil de la compagnie Yemenia à l’Aéroport international Moroni Pri...
Le ministère des Transports a décidé, samedi, de clouer au sol un appareil de la compagnie Yemenia à l’Aéroport international Moroni Prince Saïd Ibrahim (Aimpsi). “Après analyse, les inspecteurs de l’Aviation civile ont découvert le décollage d’une tôle. J’ai directement mis en place une cellule de crise et décidé de bloquer l’appareil jusqu’à sa réparation”, a déclaré le ministre Rastami Mouhidine en présence de responsables de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm). Le directeur de Yemenia aux Comores a, pour sa part, affirmé que “le vol Iy 626 est bien arrivé à Moroni vers 8h35 sans soucis. L’ingénieur de l’avion a ensuite remarqué la panne, qui n’est pas tellement grave”. Selon Noman Elhassani, “l’avion pouvait bien repartir mais c’est le commandant qui a refusé de s’envoler pour une meilleure sécurité des passagers et de l’appareil” avant d’ajouter que “l’inspection a constaté que les documents de l’aéronef étaient en règle”.
Des techniciens yéménites étaient attendus enfin d’après-midi, hier, pour réparer l’appareil qui devait repartir “sans passager à bord”, comme l’avait exigé dès samedi le ministre comorien des Transports. “Le rapport d’inspection sera transmis aux autorités Yéménites”, a-t-il aussi indiqué avant de demander à l’Anacm de “multiplier les inspections sur les aéronefs qui désertent les Comores pour assurer la sécurité de la population”. Les passagers du vol de samedi ont alors pris leur mal en patience. Convoqués à l’aéroport dans la nuit de vendredi à samedi, ils ne devraient finalement partir qu’hier dimanche à bord de l’appareil qui devait ramener le personnel de maintenance.
Au moment où nous mettions sous presse, vers 18h 30, nous avons appris que l’appareil en question a décollé de Sanaa à 17h et devait atterrir à Hahaya cinq heures plus tard. “Nous étions à l’aéroport depuis 2 h du matin et c’est seulement vers 5 heures que les formalités ont commencé pour ne monter dans l’avion qu’après 9 heures”, a raconté Zalafa Mmadi. “Nous ne savions pas ce qui se passait! Nous avons dû patienter pour monter dans l’avion et une fois à bord après que l’équipage nous ait servi le petit déjeuner, on nous a demandé de redescendre car l’appareil a un problème”, a poursuivi une autre passagère. Les clients du vol de samedi ont dû être hébergés jusqu’à l’arrivée d’un autre appareil. Certains avaient peurs de réembarquer alors que d’autres voyaient leurs agendas perturbés sans aucune précision de la part de la compagnie.
“On nous a mis dans des hôtels sans nous dire quand et comment nous allions partir. Nous avons un calendrier à respecter et la compagnie nous doit des explications”, a lancé un commerçant qui devait se rendre à Dubaï. Dans leurs récits, tous les passagers se sont “réjoui“ que la panne sur l’appareil ait été découverte alors l’aéronef était toujours le tarmac. Yemenia (ou Yemen Airways) est une société de droit privé créée en 1961 et détenue à 51 % par l’État yéménite, et à 49 % par le gouvernement saoudien. La compagnie dessert trente-trois destinations à l’international. Elle a signé avec les Comores, en 1999, un accord privilégié qui en fait presque un transporteur national. Le 30 juin 2009, un Airbus A310 de la compagnie s’est abimé en mer au large des Comores avec ses 153 passagers. Seule une jeune fille a survécu et les causes exactes de cet accident n’ont pour l’heure pas encore été déterminées.
Irchad:alwatwan
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