Dans un courrier adressé au Gacod (Génération active contre la corruption et le détournement de fonds publics), une ONG basée en Suisse, S...
Dans un courrier adressé au Gacod (Génération active contre la corruption et le détournement de fonds publics), une ONG basée en Suisse, Saïd Larifou, président du parti d'opposition comorien Ridja, dénonce une « corruption de type mafieux » impliquant « certains de nos dirigeants » et le Groupe CGH et son président Bashar Kiwan.
Saïd Larifou lors de son élection comme secrétaire général de la coalition des partis d'opposition en février 2010
Trois semaines après que la presse koweïtienne se soit fait l'écho des démêlées médiatico-judiciaires au Koweit du PDG de la CGH (Comoros Gulf Holding), Saïd Larifou, le président du parti Ridja, Saïd Larifou s'adresse à une ONG pour lui demander d'enquêter sur les activités du groupe implanté en Union des Comores depuis 2006.
Saïd Larifou constate qu'on est passé aux Comores, d'une « corruption administrative quotidienne » à une « corruption (.) internationale » « de type mafieux » et que le pays manque de moyens pour s'y attaquer « tant [que] le minimum d'ordre public et donc d'État n'est pas assumé ». Le président du parti Ridja date ce changement à « cinq ans », ce qui correspond à l'arrivée au pouvoir d'A.A. Sambi, mais également à l'arrivée de la CGH aux Comores.
Il s'attaque ensuite à ces « soi-disant investisseurs qui, pour pouvoir blanchir des activités illicites, opèrent volontairement à perte dans les secteurs de l'hôtellerie, la presse, la télécommunication, les finances avec des flux financiers massifs et importants qui échappent au contrôle de l'Etat comorien, ce qui se traduit donc par une criminalisation du politique ».En Union des Comores, les observateurs locaux et étrangers s'interrogent en effet sur ce journal qui est sensé être vendu, dont la couverture porte un prix de vente et qui continue à être distribué gratuitement depuis sa création en septembre 2008. Les insertions publicitaires y ont, de plus, été longtemps, et sont peut-être encore, également gratuites.
L'avocat comorien dénonce de nouveau la loi dite de la « citoyenneté économique », adoptée le 27 novembre 2008 qui permet d'acheter la nationalité comorienne. D'abord destinée aux bédouins apatrides vivant au Koweït, cette loi s'appliquera finalement à « tout investisseur étranger ». Des passeports auraient donc été vendus « dans des milieux et pays à risque sans le contrôle de l'Etat comorien » assure Saïd Larifou. Cette loi, très controversée, avait étéadoptée au forceps et provoqué des manifestations. Les partis d'opposition et l'opinion publique accusèrent le gouvernement Sambi de vouloir « brader la nationalité comorienne » et soupçonnèrent les députés membres de la mission parlementaire qui s'était rendue au Koweït en octobre 2008 «d'avoir été corrompus par le groupe Comoro Gulf Holding pour faire passer le projet de loi».
Saïd Larifou demande donc au président du Gacod d'ouvrir une enquête « au niveau international sur la légalité et la nature des acquisitions faites à l'étranger par les dirigeants comoriens et sur les investissements réalisés aux Comores par Monsieur Bashar Kiwan et ses complices qui sont les principaux acteurs des opérations étrangères aux Comores ».
Au Koweit, une plainte a été déposée le 5 juin dernier par Youssouf Naswar, ancien directeur de publication de la version numérique d'Albalad, titre qui paraît au Koweit, mais également au Liban, en Union des Comores et à Mayotte. Youssouf Naswar dénonce « les activités floues » que mèneraient Bashar Kiwan et un certain Madjd Sulaiman au profit de hauts responsables syriens.
La presse koweïtienne évoquait au début du mois « un réseau international de falsification de passeports d'un pays africain et d'activités douteuses (blanchiment d'argent) qui aurait commencé en Syrie vers les Comores en passant par le Liban, le Koweit, le Qatar, l'Arabie Saoudite et Dubaï moyennant des dessous de table aux directeurs de banques et présidents de société d'investissements des pays ».
Dans son droit de réponse, Bashar Kiwan prévient que « les accusations portées contre notre groupe sont d'autant plus graves qu'elles concernent la sécurité de l'Etat du Koweït et mettent en cause les services secrets d'un autre Etat ». Il met « au défi qui que ce soit (.) de pouvoir produire la moindre justification d'une quelconque relation entre le journal Albalad et les services de renseignements syriens, le blanchiment d'argent et le proxénétisme », accusations portées par l'ancien directeur de publication..
Saïd Larifou se demande « s'il y aurait un rapprochement entre les faits qui lui sont reprochés au Koweit et les investissements à perte qu'il réalise aux Comores ».
(Source : Malango Actualité)
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