Comores-Libye : Le faux pas! Selon la télévision d'État libyenne, le président sortant de l'Union des Comores a exprimé son sou...
Comores-Libye : Le faux pas!
Selon la télévision d'État libyenne, le président sortant de l'Union des Comores a exprimé son soutien inconditionnel au colonel Kadhafi pris dans la tourmente d'une révolte populaire interne en droite ligne des mouvements dits du printemps arabe. D'après la même source, il a souhaité la victoire finale du guide libyen contre le mouvement populaire qui se manifeste dans ce pays.
Il faut relever que l'opportunité d'une telle déclaration n'est pas évidente si l'on tient compte du droit des peuples à aspirer à la liberté, puis de l'effort constant du peuple comorien de se doter d'un régime démocratique et enfin de notre appartenance à la ligue arabe qui a condamné clairement le colonel Kadhafi. D'où quelques interrogations.
Quel intérêt stratégique peut expliquer qu'un président sortant, arrivé à la tête de son pays par les urnes, soit insensible au mouvement des peuples qui se manifestent dans les pays arabes depuis la Tunisie, l'Égypte et maintenant la Lybie, le Yémen,.. Pour ne citer que ceux-là ? Un mouvement porté, du surcroît, par un besoin fondamental de liberté, de démocratie et de dignité humaine?
Comment se fait-il qu'un gouvernement démocratique puisse rester sourd à ce point au cri des peuples qui réclament simplement la reconnaissance de leurs droits inaliénables et qui en ont assez d'être méprisés, écrasés et ignorés. N'es- ce pas là un combat que connait bien l'Union des Comores pour avoir opté pour un régime démocratique qu'elle tente de consolider bon gré mal gré ?
Selon la télévision d'État libyenne, le président sortant de l'Union des Comores a exprimé son soutien inconditionnel au colonel Kadhafi pris dans la tourmente d'une révolte populaire interne en droite ligne des mouvements dits du printemps arabe. D'après la même source, il a souhaité la victoire finale du guide libyen contre le mouvement populaire qui se manifeste dans ce pays.
Il faut relever que l'opportunité d'une telle déclaration n'est pas évidente si l'on tient compte du droit des peuples à aspirer à la liberté, puis de l'effort constant du peuple comorien de se doter d'un régime démocratique et enfin de notre appartenance à la ligue arabe qui a condamné clairement le colonel Kadhafi. D'où quelques interrogations.
Quel intérêt stratégique peut expliquer qu'un président sortant, arrivé à la tête de son pays par les urnes, soit insensible au mouvement des peuples qui se manifestent dans les pays arabes depuis la Tunisie, l'Égypte et maintenant la Lybie, le Yémen,.. Pour ne citer que ceux-là ? Un mouvement porté, du surcroît, par un besoin fondamental de liberté, de démocratie et de dignité humaine?
Comment se fait-il qu'un gouvernement démocratique puisse rester sourd à ce point au cri des peuples qui réclament simplement la reconnaissance de leurs droits inaliénables et qui en ont assez d'être méprisés, écrasés et ignorés. N'es- ce pas là un combat que connait bien l'Union des Comores pour avoir opté pour un régime démocratique qu'elle tente de consolider bon gré mal gré ?
La misère des autres
Faut- il rappeler que la démocratie comorienne n'est pas descendue du ciel et qu'elle est plutôt le résultat d'âpres luttes du peuple en vue d'instaurer un régime politique légitime qui soit au service du peuple et non pas d'une poignée de privilégiés ? Est-t-il sain de ne pas se sentir concerné par la misère des autres peuples et de ne penser à eux qu'en cas de besoin de leur aide ?
Autant, nous avons besoin du soutien des autres peuples dans la durée pour la réussite du processus de démocratisation de notre pays, autant les autres ont droit à notre compréhension et à notre soutien face à l'oppression. Et cela est particulièrement vrai pour le monde arabe qui ne ménage sa solidarité à l'égard des Comores, Les pays arabes n'ont-ils pas précisément prouvé être les plus enthousiastes, et de loin, à aider les Comores dans leur développement ?
Non seulement, l'Union des Comores est liée en tant que membre de la ligue arabe aux prises de positions de l'organisation, mais elle doit tenir compte de la présence arabe de plus en plus effective dans le pays à travers des projets de développement hautement utiles.
Un combat d'arrière-garde
Pourquoi, des lors, exprimer un soutien à Kadhafi à ce stade de la crise libyenne et aller ainsi délibérément à l'encontre de la volonté des peuples arabes qui s'élèvent contre l'oppression lorsqu'on prône soi-même la démocratie sur son sol?
Si la ligue arabe a condamné Kadhafi, pourquoi alors la présidence comorienne sortante le soutient-elle?
Tout donne à croire que cette prise de position de Beit Salam relevé d'une faute de jugement qui pourrait provoquer des conséquences incalculables pour le pays, D'autant que rien n'obligeait un petit pays fragile à se singulariser par un combat d'arrière-garde en ce moment historique précis.
Nous invitons donc les officiels comoriens à rectifier le tir et à s'inscrire dans la logique de la ligue arabe, d'une part, et des opinions publiques arabes, d'autre part, Avant qu'il ne soit vraiment trop tard.
Il faut que la diplomatie comorienne fasse la différence entre des prises de positions de forme et les positions de fond, En ce tournant de l'histoire des peuples, la place du peuple comorien ne peut être, à l'évidence, qu'aux côtés des peuples arabes qui aspirent à la liberté et à la démocratie, Sinon l'histoire retiendra qu'un président comorien en fin de mandat a pris position contre la volonté populaire au moment ou un nouveau monde arabe s'apprêtait à éclore.
Albalad
Source : Albalad Comores n°464 du 14 mars 11