Retrait de la question de l'île comorienne de Mayotte par le régime d'Azali
UNION DES COMORES
Unité -Solidarité – Développement
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MINISTERE DES RELATIONS EXTERIEURES,
DE LA COOPERATION, ET DE LA FRANCOPHONIE ,
CHARGE DES COMORIENS DE L'ETRANGER
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Moroni le 11 septembre 2005
Le Ministre d'Etat
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N°5 – 756 /MIREX/H.I/i.a
Monsieur le Secrétaire Général,
J'ai l'honneur de m'adresser à vous pour vous parler d'une question d'importance capitale pour mon pays, l'Union des Comores. Il s'agit de la question de l'île comorienne de Mayotte.
Depuis trente ans, cette question, née d'une incompréhension sur les modalités de la décolonisation de mon pays, intervenue le 6 juillet 1975, après la consultation populaire par voie référendaire du peuple comorien le 24 décembre 1974, n'a pas permis à nos deux pays, les Comores et la France, d'entretenir les relations d'amitié, de coopération et de solidarité à la hauteur des liens historiques qui les unissent.
Il y a deux ans, nos deux pays ont convenu d'entreprendre des négociations en vue d'asseoir des relations franches de coopération.
Cette initiative s'est matérialisée par les discussions de Paris en 2003, la visite officielle que le Chef de l'Etat comorien a entrepris en janvier 2005 en France et la tenue de la Commission Mixte Franco-Comorienne d'avril 2005.
Les avancées enregistrées laissent présager de bonnes perspectives en matière de recherche de solutions répondant aux aspirations de l'ensemble de la population de l'Archipel des Comores leur garantissant ainsi la paix et la stabilité et préservant les intérêts respectifs de nos deux Etats.
C'est pourquoi au nom du gouvernement comorien, j'ai choisi de vous demander le retrait de la question de l'île comorienne de Mayotte à l'ordre du jour des travaux de l'Assemblée Générale des Nations Unies.
Cette lourde décision doit être interprétée, Monsieur le Secrétaire Général, comme gage de bonne foi de la partie comorienne dans la recherche d'une issue acceptable par tous à cette douloureuse et regrettable question qui n'a que trop duré.
Nous pensons pouvoir faire confiance à la République française, partenaire essentiel pour le développement des Comores, pour travailler ensemble pour une sortie honorable face à ce regrettable accident de notre histoire commune.
Le Gouvernement comorien en appelle donc à la bonne compréhension des principaux acteurs impliqués dans la recherche d'une issue définitive et durable à cette question, au premier desquels l'Organisation des Nations Unies.
Il se réserve toutefois la latitude de se retourner vers les Nations Unies pour réintroduire et réinscrire cette question, si cela s'avérait nécessaire.
Veuillez agréer, Monsieur Le Secrétaire Général, les assurances de ma très haute considération.
ABOUDOU SOEFO