Le parti Ridja contre la révision constitutionnelle Said Larifou
Après la publication de l'avant projet de loi de révision constitutionnelle, la classe politique comorienne s'agite.
Le parti Ridja de l'avocat Said Larifou sort du bois et annonce son opposition à la tenue du référendum sur la révision constitutionnelle prévu au mois de mars prochain. « Ce projet est anticonstitutionnel. L'initiative du président Sambi remet en cause l'autonomie des îles et l'unité du pays », a déclaré Me Larifou devant les journalistes. « Le président ferait mieux de mettre à profit les 14 mois qui lui reste avant la fin de son mandat pour mettre en place ses projets socio-économiques au lieu d’entraîner le pays dans une aventure dont personne ne sait l'issue », a encore ajouté l'avocat.
En effet, pour le leader du parti Ridja, le moment de la révision de cette constitution adoptée en 2001, n'est pas encore venu. Et là, sa position ne se différencie guère de tous ceux qui se sont déclarés contre cette révision constitutionnelle. L'argument avancé par tous étant qu'il faut aller jusqu'au bout du processus. « C'est une constitution de transition de 12 ans au moins », a soutenu Me Larifou, faisant allusion au mandat de quatre ans de la présidence tournante entre les îles de l'archipel.
Il a signalé au passage que nous sommes dans une « période très sensible » durant laquelle on doit s'abstenir de tout « acte ou parole susceptible de créer une crise ».
Pour le leader du parti Ridja, « l'expérience de la tournante mohélienne va enrichir le bilan de cette période transitoire » et c'est là que, selon lui, on va « tirer les conclusions qui s'imposent ».
Sur un ton ferme et engagé l'avocat a déclaré que son parti « s'opposera fermement et avec détermination à la tenue de ce référendum » qui à ses yeux constitue « une humiliation envers nos frères de Mohéli ». « Nous allons saisir la cour constitutionnelle pour qu'elle se prononce sur la question », a-t-il confié aux journalistes.
S'exprimant au sujet de la consultation sur la départementalisation de Mayotte qui doit se tenir elle aussi au mois de Mars prochain, Larifou a relevé « une coïncidence troublante » entre les deux référendums. « Cela traduit une agression caractérisée contre notre pays », a-t-il estimé. Visiblement, les mois à venir augure un climat politique de chaudes empoignades à grande échelle aux Comores.
FAISSOILI Abdou ©Malango