Zika, le virus en voie de mondialisation

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FOCUS - Depuis plusieurs mois, Zika se propage dans les pays d'Amérique latine et atteint peu à peu d'autres continents, où le virus est importé. Cartes à l'appui, Le Figaro fait le point sur cette épidemie, qui a fait trois nouveaux morts jeudi au Venezuela.


L'inquiétude grandit autour du virus Zika. L'organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié fin janvier d'«urgence de santé publique mondiale» l'épidémie du virus Zika, soupçonnée de causer des malformations congénitales. Transmis par les moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus, le virus Zika, à l'origine d'une épidémie grandissante, constitue une menace pour la santé humaine même si son infection passe souvent inaperçue.

Ce virus a été repéré pour la première fois en Ouganda en 1947 chez un singe. Il tire son nom d'une forêt située au sud de Kampala, capitale du pays, et appartient à la même famille Flaviviridae que le virus de la fièvre jaune. Tout comme la dengue et le chikungunya, deux autres infections tropicales, Zika se transmet par piqûres de moustiques. Les insectes piquent une personne malade, se chargent en virus et infectent ensuite les personnes saines. D'où une multiplication des cas potentiellement rapide.

Lorsqu'ils s'expriment, les symptômes sont de type grippal (fièvre, maux de tête, courbatures) avec des éruptions cutanées. Le Zika peut aussi se manifester par une conjonctivite ou par une douleur derrière les yeux, ainsi que par un œdème des mains ou des pieds. En outre, les différentes épidémies de cette infection font apparaître deux complications a priori liées au virus - toutefois le lien causal direct doit encore être prouvé formellement, bien que les deux événements soient corrélés statistiquement. Il s'agit du syndrome de Guillain-Barré et de microcéphalies. L'OMS a déclaré vendredi qu'il saurait d'ici quelques semaines si Zika est bien à l'origine de ces deux complications.

Après avoir été rapportée en Afrique, en Asie et dans le Pacifique, cette maladie atteint depuis 2015 le continent américain avec le Brésil comme principal pays touché.


• Les cas d'infections se multiplient à travers le monde


«Une propagation explosive». Voilà comment l'OMS a décrit, fin janvier, l'avancée de l'épidémie en Amérique latine. D'après l'organisation, entre 3 et 4 millions de cas sont attendus pour 2016. L'OMS a jusqu'à présent averti que 26 pays avaient déjà été infectés par le virus. On compte notamment le Brésil, pays le plus touché, la Colombie mais aussi le Venezuela ou encore le Paraguay. Une liste à laquelle s'ajoutent chaque semaine les nouvelles découvertes de cas, annoncées par les différents ministères de la Santé des pays concernés. Jeudi encore, le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a annoncé le décès de trois personnes à la suite de complications associées au virus.

En Europe et en Amérique du Nord, des dizaines de cas d'infection Zika ont été signalés parmi les personnes revenant de voyages dans les pays touchés. En Asie aussi, le virus semble avoir été détecté.

Pour tenter de freiner l'épidémie, l'OMS a jugé «approprié» de restreindre les dons de sang des voyageurs revenant de pays à risque. Un conseil suivi par de nombreux pays, y compris la France.

Enfin, si rien ne permet d'affirmer que le virus est en cause, plusieurs cas de morts suspectées d'être en lien avec Zika sont examinées depuis peu par les autorités sanitaires de la Colombie et du Brésil. Dans ce dernier pays, le ministère de la Santé a annoncé le 11 février que trois adultes pourraient être morts l'an dernier de complications en relation au virus Zika. En Colombie, les autorités ont déclaré une semaine auparavant trois décès chez des patients ayant contracté le virus Zika et souffrant du syndrôme neurologique de Guillain-Barré. Une maladie auto-immune se traduisant par une faiblesse voire une paralysie progressive des membres.

• Le Brésil, pays le plus touché


Au Brésil, pays le plus concerné par le virus, la microcéphalie, une complication susceptible d'être liée au virus Zika, inquiète tout particulièrement les femmes enceintes. Une simple piqûre d'un moustique contaminé peut entraîner la naissance d'un bébé avec une boîte crânienne anormalement petite qui altère le développement intellectuel. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré que l'explosion des cas de malformations congénitales était fortement soupçonnée d'être causée par le virus Zika et constituait «une urgence de santé publique de portée mondiale».

Plus de 400 cas de microcéphalie ont été confirmés entre octobre 2015 et janvier 2016 au Brésil et 3670 autres cas suspects sont en cours d'examen. Les autorités ont pu établir pour 17 malades une connexion avec le virus Zika. Au 30 janvier, 4783 cas suspects avaient été analysés, parmi lesquels 709 ont été écartés et 404 ont eu un diagnostic confirmé, une augmentation de 49,6% par rapport à la semaine précédente. Le nombre de cas suspects a lui progressé de 6,43% en une semaine. Par comparaison, seulement 147 cas de microcéphalie ont été diagnostiqués sur toute l'année 2014.

Par ailleurs, 76 décès de nourrissons ont été rapportés, dont 15 souffraient de microcéphalie ou d'une autre altération du système nerveux, et le virus Zika a été repéré dans le tissu foetal de cinq d'entre eux. «Le ministère de la Santé enquête sur tous les cas de microcéphalie et d'autres altérations du système nerveux central rapportés par les états, ainsi que sur leur possible lien avec le virus Zika et d'autres maladies congénitales», indique le ministère. Chez un nouveau-né, tout périmètre crânien inférieur ou égal à 33 cm est considéré comme un possible cas de microcéphalie, ce qui est ensuite confirmé ou infirmé par des examens.

Depuis avril 2015, plus d'un million et demi de Brésiliens ont contracté le virus Zika, qui se propage de manière exponentielle en Amérique latine. Le gouvernement brésilien avait déjà annoncé la mobilisation de 220.000 militaires en février pour tenter d'endiguer la progression du virus en menant des opérations de fumigation, d'élimination des points d'eau stagnante, favorables au développement des moustiques, et de sensibilisation de la population.

• La menace pourrait s'étendre


Les deux vecteurs du virus Zika sont les moustiques de type Aedes aegypti et Aedes albopictus, dit également moustique tigre. Ces deux espèces, qui transmettent également la dengue et le chikungunya, sont particulièrement présentes en Amérique latine. Mais pas que… Les deux moustiques sont également présents sur la côte est de l'Amérique du Nord, en Afrique centrale mais aussi en Asie. Dans ces différentes zones, la propagation du virus est donc probable et représente une menace aux yeux de l'OMS.

«L'étendue géographique des espèces de moustiques qui peuvent transmettre le virus, l'absence de vaccin et de tests fiables, ainsi que le manque d'immunité de la population dans les pays nouvellement touchés (...) constituent des causes supplémentaires d'inquiétude», avait souligné la directrice de l'Organisation mondiale de la Santé Margaret Chan fin janvier.

Avec ses bidonvilles densément peuplés et ses moustiques à foison, l'Asie est particulièrement vulnérable au virus Zika, estiment les experts. «Cela va sans aucun doute représenter un gros défi pour l'Asie d'être en mesure de contrôler la propagation (...) compte tenu des niveaux démographiques», explique Om Shrivastav, spécialiste des maladies infectieuses. En Inde, les autorités sanitaires craignent d'être les prochaines sur la liste, relevant que le moustique Aedes Aegypti vecteur de ce virus comme de la dengue prospère dans ses villes surpeuplées, où le réseau sanitaire laisse souvent à désirer.

«Il ne faut pas s'affoler, mais la récente augmentation mondiale des cas de dengue invite à la vigilance», souligne Soumya Swaminathan, directeur général du Conseil indien de la recherche médicale. «Il y a un potentiel pour la propagation du virus Zika», a-t-elle dit à la télévision indienne NDTV. «Nous devons être prêts (...) même s'il n'y a pas lieu de paniquer», a-t-elle ajouté ce voulant rassurante.

(Sources: OMS, Dryad Digital Repository, Nature, INVS, PAHO, Ministères de la Santé, Agences)
La situation étant en constante évolution, les données sont susceptibles d'évoluer.

William Plummer - lefigaro.fr
Journaliste
Twitter : @PlummerWilliam
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