Jeune Comorien, dis où tu vas étudier, on te dira qui tu retourneras chez toi. Mercredi 28 août 2013, c'est à peine si les autorités...
Jeune Comorien, dis où tu vas étudier, on te dira qui tu retourneras chez toi.
Mercredi 28 août 2013, c'est à peine si les autorités comoriennes n'ont pas ciré les chaussures de l'Ambassadeur de la République populaire de Chine à Moroni et celles de son épouse. Il fallait les voir dégoulinant de servilité et d'obséquiosité envers le couple de diplomates. Tout ça pour les 10 bourses que la Chine accorde cette année aux Comores. Que la Grande Chine en soit remerciée, mais n'en faisons pas trop car aujourd'hui, les Comores acheminent leurs étudiants vers n'importe quelle destination, comme du bétail qu'on envoie à l'abattoir, et personne ne se pose la moindre question sur la dangerosité de certains pays.
Certes, après les résultats du Baccalauréat qu'on sait, il faut donner un maximum de publicité à la moindre bourse d'études octroyée, sans se poser des questions sur les pays pas piqués de hannetons vers lesquels les étudiants sont envoyés. Aujourd'hui, on va dans les pays des tsunamis, on trouve des étudiants comoriens, dont la première leçon porte sur la manière de grimper aux cocotiers en cas de tsunami justement. On va dans les bastions des Talibans, on tombe tout droit sur des étudiants comoriens, dont le premier cours de Médecine, Droit ou Économie porte sur la haine de l'Occidental et le maniement d'un fusil Kalachnikov. On va dans certains pays du Moyen-Orient, on tombe droit sur un étudiant comorien en Ingénierie, mais déjà spécialisé dans la fabrication et la pose des bombes artisanales. Les Comores prennent n'importe quelle bourse, pour n'importe destination, et sont devenues le relais qui rassure en matière de fabrication de futurs intégristes et terroristes.
Les parents dont l'enfant vient d'être admis au Baccalauréat ne se posent pas de question sur le Pakistan, l'Afghanistan, l'Iran, le Soudan ou la Syrie. Ce qui compte, c'est de placer le fiston ou la fifille quelque part, et on ne se pose pas de question sur la dangerosité du pays. Or, le pays où on fait ses études est très important. Parfois, les résultats obtenus en la matière sont renversants. Maurice Robert nous apprend que l'ancien Président ivoirien Félix «Houphouët-Boigny aimait à dire: Quand j'envoie mes étudiants à Paris, ils reviennent communistes, quand je les envoie à Moscou, ils reviennent anticommunistes». Maurice ROBERT: «Ministre» de l'Afrique.
Entretiens avec André Renault, Le Seuil, Paris, 2004, p. 106. Pour sa part, Jacques Foccart s'intéresse directement aux étudiants comoriens: «Une menace qui vise plus spécifiquement les Comores vient des milieux islamistes, notamment d'un groupe basé au Kenya. Or, l'absence de réaction française ne se justifie pas par un manque de moyens. Les bacheliers comoriens qui veulent faire des études supérieures souhaitent tous, ou presque, aller à l'université de la Réunion. Ils sont deux cents ou deux cent cinquante par an. On leur donne quatre bourses. Résultat: les autres vont en Iran, en Arabie Saoudite ou dans les Émirats, où ils sont accueillis à bras ouverts. C'est du moins ainsi que je vois la situation». Jacques FOCCART: Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard, Tome II, Fayard et Éditions Jeune Afrique, Paris, 1997, p. 440.
Certains pourront s'en moquer, mais ne nous en moquons pas. Souvenons-nous de Fazul Abdullah Muhamed, tué en Somalie le 8 juin 2011 par l'Armée des États-Unis. Il devait faire des études de Médecine, à Rawalpindi (Pakistan) en 1990, mais se retrouva à Peshawar et par la suite en Afghanistan, le bastion des Talibans, où il fit l'apprentissage du maniement des armes et des explosifs. On le voit aussi au Soudan, en Somalie, au Kenya et au Liberia, aux côtés de Charles Taylor, alors Président faisant dans le trafic de «diamants du sang» et dans les guerres qui ont ravagé la Sierra Leone et le Liberia.
C'était lui le planificateur des attentats contre les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie le 7 août 1998. Il était le représentant d'Oussama Ben Laden en Afrique de l'Est, avec résidence à Mogadiscio, en Somalie. L'endoctrinement qui lui a été fatal a eu lieu à l'École Beït Al-Ansar, à Peshawar, un «établissement scolaire» fondé par Oussama Ben Laden et dirigé par un prêcheur d'origine palestinienne et au sein duquel Al-Qaïda recrute ses assassins. Tout le monde est d'accord pour reconnaître que Fazul Abdullah Muhamed n'avait aucun penchant terroriste quand il était aux Comores et que tout lui est arrivé au cours de son voyage d'études dans des pays très dangereux, mais que les Comores considèrent comme des destinations universitaires comme tant d'autres. Bien évidemment, les autorités comoriennes ont tort.
Tout le monde se souvient de ce Décret alambiqué par lequel Ikililou Dhoinine, en janvier 2013, a cru bien faire en définissant les pratiques rituelles de l'Islam aux Comores. Un Islam sunnite qu'on veut préserver des déviations du chiisme, qui gagne du terrain aux Comores. Mais, qui fait rentrer le chiisme aux Comores? Les étudiants comoriens qu'on fait scolariser partout et n'importe où. On se souvient de la rentrée fracassante d'Ahmed Sambi aux Comores au début des années 1980, quand il a déclaré pendant des mois et des années que tout le vécu religieux des Comoriens était à jeter au fin fond de l'océan Indien et qu'il était le seul détenteur de la vérité islamique aux Comores. N'arrivant pas à comprendre que les Comoriens sont des Musulmans Sunnites d'obédience chaféite, il est rentré aux Comores pour imposer sa vision à lui de l'Islam. Cette voie sera suivie par des centaines d'autres Comoriens, plus discrets, il est vrai. En plus du fanatisme, on essaie d'imposer aux Comoriens un Islam qui n'est pas le leur.
Déjà 1992, Abdallah Ben Abdelrahman El Jibrin, un des principaux membres de la hiérarchie religieuse wahhabite, en Arabie Saoudite, avait publié une fatwa par laquelle il dénonçait les Chiites et les qualifiait de polythéistes et de renégats passibles de la peine de mort. Chaque jour, Chiites et Sunnites s'entretuent en Irak, Syrie, Liban et ailleurs. Cela ne sert pas de leçon aux Comores, et chaque jour, elles envoient leurs bacheliers dans des pays bizarres et dangereux. Aveuglement. Dans son livre, «Comores. Les nouveaux mercenaires» (L'Harmattan, Paris, 1994), Pascal Perri nous apprend que l'Iran se sert de Comoriens pour l'exportation de sa Révolution dans l'océan Indien occidental via ses écoles coraniques à Madagascar.
Les Comores ont bien une Ambassade au Sénégal, en France et en Belgique, mais on aimerait savoir ce que font nos diplomates en matière d'obtention de bourses. Combien de bourses sont obtenues pour la France depuis la fin du régime politique d'Ahmed Abdallah en novembre 1989? On aimerait le savoir. Combien de bourses d'études le «consultant international» qu'est l'Ambassadeur-Dieu Ali Saïd Mdahoma a obtenues pour des étudiants comoriens, lui qui est Ambassadeur des Comores en Belgique, aux Pays-Bas, auprès de l'Union européenne, Vice-ambassadeur à Paris, Consul général à Bagnolet et Montreuil? Combien, Excellence Monsieur l'Ambassadeur-Dieu? Combien? Dis-le nous.
Et surtout, qu'on nous dise quand la coopération culturelle va reprendre entre les Comores et la France? Certes, on retrouve de nombreux étudiants comoriens en France, mais aucun parmi eux ne bénéficie d'une bourse de la France et n'est arrivé en France avec l'aide de l'État comorien. S'agissant de ceux qui vont en Chine, il est attendu d'eux qu'ils retournent perpétuer les expérimentations mortelles de médicaments mortels sur leurs compatriotes, comme le fait si bien la Chine aux Comores, sans que les autorités comoriennes ne pipent mot. Dans le fameux livre de Tibor Mende, «De l'aide à la recolonisation. Les leçons d'un échec», on retrouve des Chapitres intitulés «Qui aide qui et pourquoi?» et «Ce qu'il en coûte d'être aidé». Tout un programme.
Les parents dont l'enfant vient d'être admis au Baccalauréat ne se posent pas de question sur le Pakistan, l'Afghanistan, l'Iran, le Soudan ou la Syrie. Ce qui compte, c'est de placer le fiston ou la fifille quelque part, et on ne se pose pas de question sur la dangerosité du pays. Or, le pays où on fait ses études est très important. Parfois, les résultats obtenus en la matière sont renversants. Maurice Robert nous apprend que l'ancien Président ivoirien Félix «Houphouët-Boigny aimait à dire: Quand j'envoie mes étudiants à Paris, ils reviennent communistes, quand je les envoie à Moscou, ils reviennent anticommunistes». Maurice ROBERT: «Ministre» de l'Afrique.
Entretiens avec André Renault, Le Seuil, Paris, 2004, p. 106. Pour sa part, Jacques Foccart s'intéresse directement aux étudiants comoriens: «Une menace qui vise plus spécifiquement les Comores vient des milieux islamistes, notamment d'un groupe basé au Kenya. Or, l'absence de réaction française ne se justifie pas par un manque de moyens. Les bacheliers comoriens qui veulent faire des études supérieures souhaitent tous, ou presque, aller à l'université de la Réunion. Ils sont deux cents ou deux cent cinquante par an. On leur donne quatre bourses. Résultat: les autres vont en Iran, en Arabie Saoudite ou dans les Émirats, où ils sont accueillis à bras ouverts. C'est du moins ainsi que je vois la situation». Jacques FOCCART: Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard, Tome II, Fayard et Éditions Jeune Afrique, Paris, 1997, p. 440.
Certains pourront s'en moquer, mais ne nous en moquons pas. Souvenons-nous de Fazul Abdullah Muhamed, tué en Somalie le 8 juin 2011 par l'Armée des États-Unis. Il devait faire des études de Médecine, à Rawalpindi (Pakistan) en 1990, mais se retrouva à Peshawar et par la suite en Afghanistan, le bastion des Talibans, où il fit l'apprentissage du maniement des armes et des explosifs. On le voit aussi au Soudan, en Somalie, au Kenya et au Liberia, aux côtés de Charles Taylor, alors Président faisant dans le trafic de «diamants du sang» et dans les guerres qui ont ravagé la Sierra Leone et le Liberia.
C'était lui le planificateur des attentats contre les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie le 7 août 1998. Il était le représentant d'Oussama Ben Laden en Afrique de l'Est, avec résidence à Mogadiscio, en Somalie. L'endoctrinement qui lui a été fatal a eu lieu à l'École Beït Al-Ansar, à Peshawar, un «établissement scolaire» fondé par Oussama Ben Laden et dirigé par un prêcheur d'origine palestinienne et au sein duquel Al-Qaïda recrute ses assassins. Tout le monde est d'accord pour reconnaître que Fazul Abdullah Muhamed n'avait aucun penchant terroriste quand il était aux Comores et que tout lui est arrivé au cours de son voyage d'études dans des pays très dangereux, mais que les Comores considèrent comme des destinations universitaires comme tant d'autres. Bien évidemment, les autorités comoriennes ont tort.
Tout le monde se souvient de ce Décret alambiqué par lequel Ikililou Dhoinine, en janvier 2013, a cru bien faire en définissant les pratiques rituelles de l'Islam aux Comores. Un Islam sunnite qu'on veut préserver des déviations du chiisme, qui gagne du terrain aux Comores. Mais, qui fait rentrer le chiisme aux Comores? Les étudiants comoriens qu'on fait scolariser partout et n'importe où. On se souvient de la rentrée fracassante d'Ahmed Sambi aux Comores au début des années 1980, quand il a déclaré pendant des mois et des années que tout le vécu religieux des Comoriens était à jeter au fin fond de l'océan Indien et qu'il était le seul détenteur de la vérité islamique aux Comores. N'arrivant pas à comprendre que les Comoriens sont des Musulmans Sunnites d'obédience chaféite, il est rentré aux Comores pour imposer sa vision à lui de l'Islam. Cette voie sera suivie par des centaines d'autres Comoriens, plus discrets, il est vrai. En plus du fanatisme, on essaie d'imposer aux Comoriens un Islam qui n'est pas le leur.
Déjà 1992, Abdallah Ben Abdelrahman El Jibrin, un des principaux membres de la hiérarchie religieuse wahhabite, en Arabie Saoudite, avait publié une fatwa par laquelle il dénonçait les Chiites et les qualifiait de polythéistes et de renégats passibles de la peine de mort. Chaque jour, Chiites et Sunnites s'entretuent en Irak, Syrie, Liban et ailleurs. Cela ne sert pas de leçon aux Comores, et chaque jour, elles envoient leurs bacheliers dans des pays bizarres et dangereux. Aveuglement. Dans son livre, «Comores. Les nouveaux mercenaires» (L'Harmattan, Paris, 1994), Pascal Perri nous apprend que l'Iran se sert de Comoriens pour l'exportation de sa Révolution dans l'océan Indien occidental via ses écoles coraniques à Madagascar.
Les Comores ont bien une Ambassade au Sénégal, en France et en Belgique, mais on aimerait savoir ce que font nos diplomates en matière d'obtention de bourses. Combien de bourses sont obtenues pour la France depuis la fin du régime politique d'Ahmed Abdallah en novembre 1989? On aimerait le savoir. Combien de bourses d'études le «consultant international» qu'est l'Ambassadeur-Dieu Ali Saïd Mdahoma a obtenues pour des étudiants comoriens, lui qui est Ambassadeur des Comores en Belgique, aux Pays-Bas, auprès de l'Union européenne, Vice-ambassadeur à Paris, Consul général à Bagnolet et Montreuil? Combien, Excellence Monsieur l'Ambassadeur-Dieu? Combien? Dis-le nous.
Et surtout, qu'on nous dise quand la coopération culturelle va reprendre entre les Comores et la France? Certes, on retrouve de nombreux étudiants comoriens en France, mais aucun parmi eux ne bénéficie d'une bourse de la France et n'est arrivé en France avec l'aide de l'État comorien. S'agissant de ceux qui vont en Chine, il est attendu d'eux qu'ils retournent perpétuer les expérimentations mortelles de médicaments mortels sur leurs compatriotes, comme le fait si bien la Chine aux Comores, sans que les autorités comoriennes ne pipent mot. Dans le fameux livre de Tibor Mende, «De l'aide à la recolonisation. Les leçons d'un échec», on retrouve des Chapitres intitulés «Qui aide qui et pourquoi?» et «Ce qu'il en coûte d'être aidé». Tout un programme.
Par ARM
© lemohelien - Samedi 31 août 2013.
