Paris (XVIe), ce mercredi 3 juin 2020. L’ambassade de Madagascar, dont est issu l’agent diplomatique, n’a pas souhaité nous répondre. LP/B...
Paris (XVIe), ce mercredi 3 juin 2020. L’ambassade de Madagascar, dont est issu l’agent diplomatique, n’a pas souhaité nous répondre. LP/B.S |
Essonne. Interpellé pour violences conjugales, un diplomate laissé libre grâce à son immunité
Un homme de 39 ans a été interpellé à Massy (Essonne) dans la nuit du vendredi 22 mai après l’alerte donnée par son épouse. Celle-ci aurait été victime de violences conjugales. Mais le trentenaire, agent de l’ambassade de Madagascar, a été laissé libre par le parquet en raison de son immunité diplomatique.
Une femme, victime de violences conjugales, a alerté la police dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 mai, à Massy (Essonne). Les forces de l’ordre ont donc procédé à l’interpellation de son compagnon, âgé de 39 ans et très alcoolisé, rapporte Le Parisien. Ce dernier a toute de même réussi à montrer aux policiers « un titre de séjour spécial lui octroyant une immunité diplomatique », indique une source proche de l’enquête.
Grâce à ce document, l’homme, agent de l’ambassade de Madagascar, a immédiatement été remis en liberté sur décision du parquet d’Évry, révèle le journal francilien. Aucune poursuite ne sera engagée par la justice française. La plaignante s’est même rétractée et a décidé de ne pas porter plainte. Le parquet aurait tout de même pu engager des poursuites, si l’homme ne bénéficiait pas de l’immunité diplomatique, précise le quotidien.
La colère du collectif #NousToutes
Une situation incompréhensible pour Caroline de Haas, du collectif #NousToutes : « La prise de conscience sociétale à propos des violences au sein du couple ne se traduit pas au niveau des institutions, que ce soit police ou justice. Le sujet est-il considéré comme pas assez grave pour que l’immunité diplomatique ne soit pas levée ? », s’interroge-t-elle dans les colonnes du Parisien.
25 000 personnels diplomatiques protégés en France
Le parquet d’Evry-Courcouronnes a indiqué que le statut du trentenaire était actuellement vérifié. S’il bénéficie effectivement de l’immunité diplomatique, « seul son pays d’envoi peut lever son immunité ou le poursuivre », précise le parquet au journal francilien. L’homme sera tout de même « entendu librement » par les enquêteurs. Seule solution envisageable : une ordonnance de mise sous protection demandée par le parquet devant le juge des affaires familiales, même sans plainte, note le quotidien régional. Cela permettrait de placer les deux conjoints dans des domiciles séparés.
L’immunité diplomatique, créée en 1961, concerne 25 000 personnels aujourd’hui en France, rappelle Le Parisien. Elle permet de protéger des diplomates et leur entourage d’éventuelles pressions. Sa levée est rarement acceptée par les pays concernés.
Par Ouest France
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